"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un premier roman authentique autour d’une heroine du monde du livre. L’heroine travaille dans l’edition et fait parti du monde parisien. Elle retrouve un ami de son adolescence avec qui elle vit une histoire d'amour marquée par l’absence. Cet homme a été marié deux fois et divorcé deux fois, il reste en effet assez secret, affirmant que ses activités dans l'import-export l'obligent à de fréquents voyages. Une couverture qui ne résistera pas longtemps. Il va être obligé de tomber le masque et avouer qu'il est membre des forces spéciales et qu'il intervient sur à peu près tous les points chauds de la planète: Afghanistan, Turquie, Syrie..l’occasion pour le récit d’aborder la question de l’orient, de l’islamisme et du terrorisme. L’absence dans cette histoire est douloureuse et l’auteure retranscrit cet ennui et cette attente avec tout ce que cela implique dans une vie avec émotion. Une lecture qui n’a pas été sans le faire penser à la série d’Arte En thérapie.
Pour son premier roman, Emmanuelle Collas a imaginé une histoire d’amour contrariée entre une éditrice et un membre des forces spéciales. Et enrichit notre réflexion sur l’Orient, l’islamisme et le terrorisme.
Emmanuelle Collas nous prévient d’emblée: «ce roman est sa propre fiction». Aussi tous ceux qui imagineront voir derrière Myrto un portrait en creux de l’éditrice se lançant dans le roman devront se contenter de cet avertissement. Et après tout qu’importe de savoir ce qui tient de l’autobiographie et ce qui tient de la fiction, on y croit d’emblée.
Myrto et Alexandre se sont connus sur un chantier de fouilles archéologiques, partageant bien davantage que leur passion pour l’Histoire et les civilisations antiques. Mais comme bien des amours de jeunesse, leur idylle n’aura qu’un temps. Myrto partira pour Paris où elle complètera sa formation et partagera sa vie entre la maison d’édition littéraire qu’elle a créée et les cours qu’elle dispense à l’université. Quant à Alexandre, il a tout simplement disparu des radars, laissant très épisodiquement un message sur son compte Facebook.
Quand, après plus de dix ans, il appelle Myrto pour lui proposer de la revoir, la surprise est de taille. Tout comme le plaisir qu’ils ont à se retrouver et à constater combien leurs corps continuent à s’attirer.
Désormais Lou, la fille de Myrto qui vit sous son toit et Eden, leur chien vont devoir faire une place à Alexandre, même si ses séjours sont très éphémères.
Marié deux fois et divorcé deux fois, il reste en effet assez secret, affirmant que ses activités dans l'import-export l’obligent à de fréquents voyages. Une couverture qu’il ne résistera pourtant pas longtemps face à l’incrédulité de Lou et Myrto. Il va être obligé de tomber le masque et avouer qu’il est membre des forces spéciales et qu’il intervient sur à peu près tous les points chauds de la planète: Afghanistan, Turquie, Syrie…
Les missions se succèdent et l'attente devient de plus en plus insupportable pour Myrto qui doit se contenter des courts séjours et des escapades toujours trop brèves avec son homme. Si on peut à juste raison se demander si leur relation n’est pas plus intense parce qu'elle est éphémère, il faut aussi constater que l'actualité est de plus en plus anxiogène, les attentats venant recouvrir la France d’un voile noir.
En imaginant ce couple, Emmanuelle Collas a trouvé une façon très intelligente de nous faire (re)découvrir ces civilisations, de montrer combien les injonctions des islamistes sont totalement éloignées de la culture et des traditions de l’Orient. Mais aussi combien sont fragiles nos défenses face à la barbarie. À l’image de la maison d’édition de Myrto, passeuse d’histoires et de savoir, qui est mise en liquidation judiciaire, le roman nous rappelle quelle énergie il faut déployer pour ne pas laisser l’obscurantisme tout balayer. Un roman fort, ancré dans le réel. Et la découverte d’une romancière qui devrait faire reparler d’elle!
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Ce roman est raconté par Myrto, le double de l’auteure. Elle est éditrice, traductrice, professeure à l’université. Elle donne des conférences à l’étranger. Elle a été archéologue dans une autre vie et a voyagé souvent en Orient.
On entre dans la vie de Myrto par un événement inattendu. Elle vient de retrouver son premier amour, Alexandre. Elle l’avait rencontré un été alors qu’elle passait ses vacances au bord de la mer avec des amis. Jusqu’à présent, cela aura toujours été un rendez-vous manqué. Alexandre réapparaît toujours à l’improviste, de manière impromptue dans sa vie. Ce n’est jamais le bon moment. L’un part, l’autre n’est pas libre, ainsi va la vie. Mais aujourd’hui tout est différent. Ils sont libres tous les deux et peut-être enfin prêts à vivre cette histoire d’amour.
Le lecteur entre ainsi dans l’intimité de Myrto, son quotidien avec sa fille, Lou, et sa chienne, Eden. Le tempo est lent et doux. L’écriture est simple et belle. Elle nous confie ses états d’âmes, ses doutes. On pense donc découvrir une histoire d’amour mais très vite le roman prend un autre couleur.
En effet, Alexandre est réserviste dans les forces spéciales. Il a une double-vie et peut partir en mission à tout moment, sans prévenir, pour une durée indéterminée. Myrto va-t-elle supporter cette attente et ses absences à répétition. Chaque retour est encore plus difficile.
Elle se documente et regarde de nombreux reportages sur ces soldats des forces spéciales : plus de 3300 hommes de l’armée de terre, de l’air et de la marine. Ils interviennent partout dans le monde et luttent en ce moment contre le djihadisme.
Quand elle lit les journaux, elle est toujours attirée par les titres sur le Proche-Orient. La Syrie, l’Irak, la Turquie sont des pays qui la touchent. Les attentats la meurtrissent.
Elle parle aussi de ses lectures, de ses écrivains préférés, de son métier d’éditrice. Elle écrit un texte sur Massoud, prépare des conférences et voyage pour les donner. Sa maison d’édition est en difficulté, c’est un choc terrible pour elle, un grand moment de solitude. On ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec Galaade, l’ancienne maison d’édition d’Emmanuelle Collas.
Il y a beaucoup de références et de citations, qu’elle liste en fin d’ouvrage. Elle cite notamment Philippe Lançon (« Le lambeau »). Elle s’identifie à Ulysse et Pénélope.
Un portrait tout en sensibilité d’une femme sur fond de géopolitique internationale. Après l’éditrice, découvrez l’écrivaine avec son premier roman.
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