"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Fortune faite à Londres, les Lucas se sont installés dans la campagne anglaise, dans le charmant village de Riseholme. C’est depuis sa maison restaurée dans le plus pur style élisabéthain que Lucia Lucas lance les modes, définit le bon goût et mène son monde par le bout du nez. Férue de musique et d’art, elle aime converser en italien avec son mari Peppino, pratique le piano, organise de somptueux dîners et collecte tous les commérages du village grâce à son bras droit, son chevalier servant, le fidèle Georgie. Bref, Lucia est la reine incontestée de Riseholme.
Aussi est-elle un brin contrariée lorsque, de retour d’un bref séjour à Londres, elle découvre que sa voisine, Daisy Quantock, fait fureur en exhibant un maître yogi, tout droit venu de Bénarès. Le gourou semble avoir conquis tous les villageois, au grand dam de Lucia qui n’a plus qu’un seul but : faire sien cet exotique personnage afin de rester celle qui donne le la au village.
Mais si elle réussit assez aisément à attirer le gourou dans ses filets, Lucia n’est pas au bout de ses peines. La célèbre diva, Olga Bracely, tombée en amour avec Riseholme, a décidé de s’y installer. Or, Olga est jeune, merveilleuse, extravagante, douée, généreuse…En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la diva pourrait bien lui voler sa place dans le cœur de ses sujets !!
Entre snobisme et pédantisme, cette Queen Lucia est un personnage qu’on aime détester. A travers cette riche oisive, E.F. Benson se moque gentiment de ces privilégiés occupés seulement à cancaner et à collectionner les lubies. Il met au jour le ridicule de leurs comportements en brocardant leur manque de culture malgré leurs certitudes. Avenante de prime abord, Lucia sait aussi se montrer féroce lorsqu’elle se sent menacée. Dotée d’un sans-gêne hors du commun, elle se sort de toutes les situations sans la moindre honte.
Lucia est entourée d’une galerie de personnages hauts en couleur. A l’exemple de l’inénarrable Georgie, obnubilé par sa calvitie, doté de deux sœurs excentriques, que l’on dit amoureux de Lucia, quand il rêve en secret de la détrôner. Les autres sont à l’avenant. La seule à être loin des mesquineries est la pétillante Olga. Si elle met souvent Lucia dans l’embarras, c’est en toute bonne foi et elle se plaît à rapprocher les âmes solitaires et à faire le bien autour d’elle.
Tout ce beau monde forme une assemblée que l’auteur égratigne avec une réjouissante ironie et un humour très british. On ne s’ennuie pas une seconde dans cette comédie qui n’épargne pas la bourgeoisie anglaise d’un ridicule achevé et fait la part belle aux dialogues désopilants. A découvrir !
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