"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une fois achevé, je peux qualifier ce livre d’irrésistiblement intrigant.
J’avoue ne pas savoir pour l’instant si je l’ai aimé ou non, et si Version Fémina ne me l’avait pas envoyé pour connaître mon avis dans le cadre du « Coup de coeur des lectrices » je ne suis pas certaine que je serais allée vers lui de manière instinctive en librairie.
A un moment donné, j’ai même eu envie d’arrêter sa lecture. Mais une petite voix m’a dit qu’il fallait continuer, qu’il proposait quelque chose de différent qui ne peut pas laisser indifférent…
Il vaut franchement le détour côté écriture. A la fois drôle et extrêmement littéraire, ultra précise. Côme Martin-Karl a des lettres et cela se sent.
Sur ce point il ne faut pas passer à côté.
« Styles ».
Le mot est à prendre à divers degrés je pense. Au sens propre comme au figuré.
Comme la construction chapitres qui vont du A au Q, comme la façon dont il prend le lecteur a parti (nous assistons à une étude dans l’étude m’a-t-il semblé), comme ce chanteur Harry Styles qui existe bel et bien dans la vraie vie (tout comme le groupe One Direction), comme les figures en tout genre utilisées…
Avec ce livre, ne sommes-nous pas dans la littérature stricto sensu ?
Celle qui nous force à réfléchir, celle qui nous sort de notre zone de confort, celle qui bouscule les codes, celle qui ne nous laisse pas en paix ?
Alors oui ne serait-ce que pour ça j’ai envie de le défendre, mais à vous de juger !
Ma chronique sur https://arthemiss.com/styles-de-come-martin-karl/
Avec un grand-père paternel fusillé à la Libération et un grand-père maternel enrichi grâce au marché noir, l'héritage est lourd pour Pierre Miquelon, adolescent des années 80. Mais Pierre n'en sait rien. Dans la famille, le sujet est tabou et jamais on ne parle ni du collabo ni du salaud. Tout au plus sait-il que Marcel Miquelon travaillait à la Propagandastaffel où il était chargé de censurer les oeuvres écrites pour les débarrasser de tout ce qui pouvait déplaire à l'occupant allemand.Bien loin de ce passé honteux, Pierre a été élevé par des gens bien, sans histoires, des français moyens, fiers de leur petit pavillon de banlieue, contents du peu qu'ils possèdent et ne se désirant pour leurs enfants qu'un bonheur simple et un bon travail. Et Pierre répond à toutes leurs aspirations. Adolescent paisible, il passe son bac et entre en BTS gestion commerciale. Hélas, une rupture sentimentale va le faire dévier du chemin tout tracé. Il arrête son BTS, entre dans une école commerciale, se découvre homosexuel, s'éprend de Thierry et quitte l'Oise pour le Loiret, un boulot de créateur de mots croisés et la vie de couple. Finalement quitté par Thierry, il s'installe dans l'Aude, dans la maison familiale, et c'est là qu'il trouve les archives de son grand-père Marcel. En fouillant les cartons, il se fait peu à peu une autre idée de ce collabo, le découvrant plus passionné de théâtre et écrivain raté que fervent admirateur d'Hitler et de ses sbires.
En entremêlant les destins d'un obscur gratte-papier mais fervent censeur, sûr de travailler pour le bien des belles lettres, naïf et maladroit pendant l'Occupation et son petit fils qui se cherche dans la France des années 80, Côme MARTIN-KARL pose la question du lien familial par-delà le temps. Et ce qui lie les Miquelon, c'est bel et bien la médiocrité. Leurs destins sont très différents bien sûr mais le ciment en est la petitesse des ambitions, ce désir de s'élever mais sans faire de vagues pour finalement rester à l'écart de la réussite. Si le procédé est intéressant puisqu'il permet de visiter deux époques, la guerre d'abord, avec le climat délétère de l'Occupation et la frénésie de la Libération, et les années 80 ensuite, époque sans réelle ampleur où tous les espoirs de réussites résidaient dans les vertus de l'ascenseur social. Cependant, si on suit les péripéties de ses deux anti-héros avec un certain intérêt, on a tout de même du mal à voir où l'auteur veut en venir. L'échec serait-il héréditaire? Espérons que non et laissons ces deux ratés à leurs petits rêves de gloire. Pas indispensable.
2 destins sans panache à 2 générations d'intervalle. Le ton est enlevé pour décrire 2 existences assez falotes et une incapacité à sortir du lot.
Le rendu de la jeunesse de Pierre est saisissant. Étant de la même génération que le personnage, j'ai retrouvé mes marques et les mentalités de l'époque dans ce roman.
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