"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Oh mon dieu! Comment vous dire que c’est la première fois dans un livre d’avoir envie de tuer un personnage tout au long de celui-ci.
Le fameux Philippe Aignan représente tout le discours que je déteste et cela tout au long du livre. En gros, une fois Céline devenue sa femme, elle doit s’occuper des affaires de la maison, des comptes, faire des achats de robes pour faire jolie auprès de son mari lors d’invitations, parler correctement, ne pas sortir avec des amis trop « déluré », rester bien sage, etc.
Heureusement, que tout au long du livre on vit avec soulagement la rébellion de Céline qui essaye de se prêter au jeu au début, pour être une bonne Madame Philippe Aignan et oublié Céline Rhodes. Et plus ça va, plus elle va redécouvrir ce qu’elle est au fond d’elle même, et c’est tellement car quelque part on attend que cela, qu’elle se rende compte que non ce n’est pas ça la vie, elle a le droit en soit d’exister, de vivre et pas au travers de son mari mais en tant que personne, en tant que Céline.
Elle aura beau essaye de se fondre dans cette vie de femme mariée, avec tout ce que demande cette époque d’être la femme de. Il faut dire que c’est malheureusement un accident qui va lui faire ouvrir les yeux. Pourtant elle le sentait qu’elle faisait une erreur en se mariant, mais il faut bien se fondre dans la masse et devenir « normale »
Je n’ai pas vécu cette époque, c’est peut être pour cela que cela me révolte tant, et que j’ai quelque part souffert pour le personnage principale. Même si la lecture se fait fluide, que le roman est court, les sentiments sont exacerbés pour moi.
Josyane "est née des allocations et d'un jour férié dont la matinée s'étirait, bienheureuse ". Après elle, sa mère aura encore dix enfants dont chacun dès avant la naissance aura une 'mission' : l'un permettra d'avoir un réfrigérateur, un autre la voiture, le suivant la télé, ou bien un appartement plus grand ... grâce aux Allocations qui complètent avantageusement le Salaire Unique du père (et l'allocation qui va avec !)
Tous ces enfants poussent dans un appartement trop petit, à Bagnolet, la mère se repose sur Jo de la majeure partie de l'intendance : les courses nécessairement quotidiennes (jusqu'à l'arrivée du réfrigérateur), la cuisine (Jo est la pro du râpé qu'elle met à toutes les sauces) ...
Elle aime bien l'école, et surtout les devoirs qu'elle fait seule, dans le silence du soir lorsque tous sont couchés ! Elle ne dépassera pas le certificat, sa mère la retient au foyer, les enfant continuant d'arriver au rythme quasi annuel ...
Elle nous raconte l'ennui qui se traîne au pied des immeubles, les garçons qui brisent les arbres, les virées en scooter ou moto, les pelotages au cinéma, l'amour - enfin plutôt le sexe - bien trop jeune, les garçons qui sont appelés et parfois ne reviennent pas du Service ...
Et finalement après sa découverte émerveillée de Sarcelles, elle rencontre Philippe, en tombe amoureuse et part, enceinte, vers un avenir qui ne peut être que meilleur.
Un roman paru en 1960, un roman qui donne à voir la 'vraie' vie quotidienne des ouvriers à la fin des années 50, et surtout de leurs épouses ...
Que de chemin parcouru depuis !
si vous voulez revivre vos émois d'ados en 1968...
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