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Mon sang de Bretonne n'a fait qu’un tour à la vue d’un titre : "ARMEN 43", et même un deuxième en lisant le nom de l’auteur : BRIAC. Cet album, il me le faut.
Je lis très peu de BD ou romans graphiques. Pourquoi avais-je tant envie de lire celle-ci ? Parce que AR-MEN est un phare mythique posé en pleine mer d’Iroise, une mer sauvage et souvent déchaînée, un phare dont la lanterne guide les bateaux à l’entrée de la chaussée de Sein. Mais aussi parce que je souhaitais retrouver le monde de l’auteur découvert en même temps que Briac lui-même dans un précédent ouvrage "Quitter Brest" dédicacé lors du salon du livre de caractère de Quintin en 2018.
"Armen 43" est un sombre huis clos qui retrace une partie de l’histoire du phare durant la seconde guerre mondiale. Entre les murs de ce château sorti des eaux nous découvrons le gardien, Fanchec, peu bavard et son collègue Le Foll, plutôt ivrogne, et qui ne vaut forcément pas le précédent, Kerninon, véritable poète. Avec eux, trois soldats allemands dont l’officier bavard et nostalgique Kloetz. Forcément obligé de coopérer – collaborer – Fanchec n’est plus maître de son phare et doit se contenter d’allumer la lanterne sur ordre et uniquement pour guider les navires de la Kriegsmarine. Sans oublier le suspens face à un drame qui se noue et menace l’existence du phare.
Autant que dans "Quitter Brest", j’ai aimé le coup de crayon – de pinceau – de l’auteur, les personnages comme sortis d’outre-tombe avec leurs visages taillés à la serpe et cernés de traits de crayon noirs et grossiers, j’ai aimé les couleurs fondues dans les bistres, la silhouette du phare dans la nuit à peine éclairée par un dernier quartier de lune. J’ai aimé les vignettes nettes et bien rangées, la typographie différente selon qu’il s’agit de la narration ou du discours direct. J’ai aimé le soliloque de Kloetz face au mutisme de Fanchec. Et bien sûr, les allusions au célèbre auteur de Bd Bruno Le Floc'h.
Une belle réussite que cet album qui m’aura de plus appris qu’il existait trois sortes de phares : le Paradis, le Purgatoire et l’Enfer. Ar-Men, c’est l’enfer à coup sûr, mais cette BD fut une lecture paradisiaque.
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