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Alexandre Courban

Alexandre Courban
Alexandre Courban est docteur en histoire. Il est l'auteur de Gabriel Péri (La Dispute 2012) et a coordonné Citroën par ceux qui l'ont fait (Editions de l'Atelier 2013).

Avis sur cet auteur (8)

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    Couverture du livre « Rue de l'Espérance, 1935 » de Alexandre Courban aux éditions Agullo

    bulle.noire sur Rue de l'Espérance, 1935 de Alexandre Courban

    Paris, 1935
    Un dessinateur industriel spécialisé dans l'aéronautique, Gabriel Legendre, est retrouvé égorgé dans le métro. Dans une capitale troublée par les menaces fascistes et par la crainte d'une nouvelle guerre, le commissaire Bornec mène l'enquête. Le poids grandissant de l'industrie...
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    Paris, 1935
    Un dessinateur industriel spécialisé dans l'aéronautique, Gabriel Legendre, est retrouvé égorgé dans le métro. Dans une capitale troublée par les menaces fascistes et par la crainte d'une nouvelle guerre, le commissaire Bornec mène l'enquête. Le poids grandissant de l'industrie aéronautique sème le trouble... Quelle puissance ennemie oserait commanditer des assassinats sur le sol français ?

    Après Passage de l'avenir, 1934, Alexandre Courban poursuit sa fresque historique vue par le biais du polar. On y retrouve les personnages vus dans le premier volume: le commissaire Bornec, le journaliste Gabriel Funel et l'ancienne ouvrière Camille Dubois, devenue photographe. Il nous immerge ici dans la répression antifasciste menée en plein Paris par des agents étrangers et notamment par un mystérieux personnage, aux multiples patronymes...

    C'est toujours aussi immersif et intéressant. On sent le gros travail documentaire qui se cache habilement sous les habits du polar. Un travail fin sur les journaux de l'époque et évidemment sur le contexte politique et diplomatique... Le tout est complété par une chronologie précise, une liste des personnages réels croisés dans le roman et une liste des journaux d'époque.

    Comme toujours chez Agullo, le polar se veut intelligent et accessible. La saga noire historique d'Alexandre Courban est une des grandes réussites du polar français du moment ! Qu'on se le dise !

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    Couverture du livre « Rue de l'Espérance, 1935 » de Alexandre Courban aux éditions Agullo

    Bruno Menetrier sur Rue de l'Espérance, 1935 de Alexandre Courban

    Un voyage dans le temps (l'entre-deux guerres) sous forme d'intrigue policière, pour réviser l'histoire sociale et politique du Paris populaire des années 30.

    Alexandre Courban nous avait déjà expédié en 1934 avec "Passage de l'avenir", pour une chronique sociale, policière et bien documentée...
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    Un voyage dans le temps (l'entre-deux guerres) sous forme d'intrigue policière, pour réviser l'histoire sociale et politique du Paris populaire des années 30.

    Alexandre Courban nous avait déjà expédié en 1934 avec "Passage de l'avenir", pour une chronique sociale, policière et bien documentée du Paris ouvrier des années 30.
    Ce fut l'un de nos coups de cœur de l'année 2024 et on ne pouvait donc que poursuivre ce voyage dans le temps avec "Rue de l'espérance" en 1935.

    ➔ Courban reprend sa recette - celle d'un écrivain-historien-engagé à gauche - et nous propose une rétrospective des événements politiques et sociaux de l'année 1935.
    Et pour dérouler son calendrier, on retrouve comme fil rouge, une petite intrigue policière à suivre au fil des mois de l'année, contée dans un style à la fois coulant et précis.
    S'appuyant sur des recherches minutieuses, ce récit nous plonge au cœur d'une époque méconnue, pour nous faire découvrir le Paris populaire des années 30.

    ➔ 1935, c'est l'année marquée par l'émergence du Front Populaire, alliance des partis de gauche face à la montée du fascisme en Europe. Hitler et Mussolini consolident leur pouvoir, la France, secouée par le Parti Franciste, verra bientôt les gauches, menées par Léon Blum, accéder au pouvoir. C'est aussi une année de renforcement militaire généralisé, de négociations tendues entre Laval, Mussolini et les anglais pour endiguer les ambitions d'Hitler. Et c'est aussi l'année de l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie.
    Une époque inquiète avec "les récentes vociférations entendues sur les bords du Tibre ou bien le bruit des bottes perçu outre-Rhin" alors que "pas plus tard que l’autre jour, les types du Parti franciste nous ont aboyé que leur francisme passera bien un de ces jours".
    Tout cela résonne bien étrangement dans notre contexte d'aujourd'hui ...

    ➔ 1935 est également une année charnière pour l'aviation : les records se succèdent à un rythme effréné (c'est le sourire de Jean Batten qui illumine la couverture du livre), tandis que les usines rivalisent d'ingéniosité et d'efforts pour perfectionner les moteurs.
    Des efforts de guerre puisque le marché est tiré vers le haut par les demandes d'escadrilles de bombardiers et de chasseurs. C'est dans ce contexte aéronautique que s'inscrit l'intrigue policière et c'est d'ailleurs dans ces usines d'aviation que débuteront les grandes grèves de 1936, mais ceci fera l'objet d'une autre histoire on l'espère !

    On a bien sûr tout le plaisir de retrouver les acteurs de l'épisode précédent.
    Le commissaire Bornec du XIII° arrondissement, "un revenant qui consacrait toute son énergie à résoudre des énigmes ; et ce d’autant plus depuis la mort de sa femme".
    Le journaliste Gabriel Funel qui travaille pour L'Humanité, "un drôle de rouge toujours élégant".
    Camille Dubois, ancienne ouvrière de la raffinerie sucrière du roman précédent, pour qui "en l'espace de quelques mois, tout était devenu photographie".

    Le commissaire Bornec quitte son Quartier de la Gare pour s'aventurer au sud du XIII° arrondissement de Paris, du côté du boulevard Kellermann où se situaient à l'époque les usines Gnome et Rhône, un motoriste aéronautique.
    André Legendre, l'un des dessinateurs industriels, est retrouvé assassiné dans un wagon du métro.
    Bien vite, on soupçonne le secrétaire du syndicat, l'italien Luigi Balzola, de faire dans l'espionnage industriel.
    L'enquête piétine tandis que la rumeur enfle autour d'un "tueur de l’Ovra que les antifascistes italiens appelaient le Sarde". [L'Ovra était la police politique de Mussolini]
    Heureusement le journaliste Funel est à l'écoute des ouvriers de l'usine.
    Et c'est peut-être l'une des photos de Camille qui pourrait bien fournir la clé de l'énigme.

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    Couverture du livre « Passage de l'Avenir, 1934 » de Alexandre Courban aux éditions Agullo

    catherine a sur Passage de l'Avenir, 1934 de Alexandre Courban

    Après une très intéressante rencontre Vleel où l'auteur a si bien parlé de son texte, j'ai eu envie de découvrir son livre. De plus, édité par la maison Agullo, dont je suis la ligne éditoriale et ai rarement été déçue.
    "Passage de l'avenir, 1934" est un roman historique, très bien documenté...
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    Après une très intéressante rencontre Vleel où l'auteur a si bien parlé de son texte, j'ai eu envie de découvrir son livre. De plus, édité par la maison Agullo, dont je suis la ligne éditoriale et ai rarement été déçue.
    "Passage de l'avenir, 1934" est un roman historique, très bien documenté sur le Paris des années 30 avec la description d'événements réels et l'association de personnages réels et fictifs.
    L'auteur nous décrit le monde ouvrier parisien avec les "petits métiers" (sur les chantiers, dans les usines intra muros) mais aussi le monde de la presse (Gabriel Funel est journaliste à L’Humanité) et de la police (avec le commissaire Bornec).
    Nous sommes donc en 1934 avec des manifestations, d'extrême droite et les réponses du monde ouvrier (où les socialistes et les communistes vont s'unir pour combattre le nazisme naissant, n'oublions pas que nous sommes en 1934 et 1936 va arriver avec le Front populaire).
    Il y a aussi une intrigue policière avec la découverte du corps d'une jeune ouvrière noyée et le commissaire Bornec va mener son enquête, avec l'aide du jeune journaliste. Nous allons découvrir alors le monde de l'usine et en particulier, de l' usine sucrière de la Jamaïque (avec les "petits métiers" enfileuses, scieuses, rangeuses, casseuses, lingoteuses ...) mais aussi le monde du "sucre" à travers le personnage de l'administrateur de cette usine
    Ernest Vince, qui vit lui dans l'opulence et collectionne de façon maladive, dans un local secret, des tableaux de nus de femmes.
    Mais aussi, Sainton, le chauffeur de l'usine, ancien briscard nostalgique de la Grande Guerre, qui pointe aux Croix de feu, ligue fascisante d'extrême droite, en accointance avec un contremaître le Grand Jules qui a la main leste envers les employées.
    L'auteur réussit à nous décrire l'époque, le monde ouvrier, les spéculations (dans le monde du sucre et des faux infos pour faire monter ou baisser le prix du sucre), le monde militant (avec les cours d'éducation populaire, les réunions politiques, les manifestations) mais aussi la vie difficile des ouvriers, que ce soit dans la Cité Jeanne d'Arc, cité insalubre proche de l'usine ou la Zone ( plus grand bidonville de France jusqu'à sa démolition en 1956 pour construire le boulevard périphérique, surpeuplé d'ouvriers peu qualifiés, d'étrangers italiens, espagnols ou nord-africains ).
    Mais c'est aussi un texte romanesque et nous nous attachons aux personnages et hâte de découvrir la suite et de retrouver certains personnages.
    Ai retrouvé lors de sa lecture le plaisir que j'avais ressenti en lisant "les aventures de Boro, reporter", co écrit par Jean Vautrin et Dan Franck.

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    Couverture du livre « Passage de l'Avenir, 1934 » de Alexandre Courban aux éditions Agullo

    Bruno Menetrier sur Passage de l'Avenir, 1934 de Alexandre Courban

    Alexandre Courban, historien et collaborateur du journal L'Humanité, nous livre ici avec Passage de l'avenir 1934, une chronique sociale, policière et bien documentée du Paris ouvrier des années 30.
    Un roman un peu dans l'esprit de celui de Gwenaël Bulteau lu tout récemment et qui évoquait la...
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    Alexandre Courban, historien et collaborateur du journal L'Humanité, nous livre ici avec Passage de l'avenir 1934, une chronique sociale, policière et bien documentée du Paris ouvrier des années 30.
    Un roman un peu dans l'esprit de celui de Gwenaël Bulteau lu tout récemment et qui évoquait la France du début du siècle, ou encore d'autres romans policiers "historiques".
    Après ce sympathique coup de coeur (le premier de l'année !), on se dit que si l'auteur avait la bonne idée de poursuivre la série (ce roman est présenté comme un premier épisode), on serait ravi de retrouver le commissaire Bornec et le journaliste Gabriel Funel pour une nouvelle enquête "sociale".

    ● le contexte :
    Début 1934. Suite à l'affaire Stavisky, la III° République voit le gouvernement malmené par des manifestations antiparlementaires d'une extrême droite très virulente comme partout en Europe (le parti national-socialiste allemand vient d'être plébiscité au Reichstag).
    L'inflation, le chômage et la spéculation vont bon train après la crise de 1929.
    À la périphérie de Paris, les bidonvilles fleurissent le long de la "zone" des fortifications.

    ● On aime vraiment beaucoup :
    ❤️ On aime cette petite histoire policière sans prétention ni esbroufe toute au service de la découverte d'une période mal connue (l'entre-deux guerres et la III° république) et qui sert de prétexte à une immersion très réussie dans le Paris social et ouvrier des années 30.
    D'une prose fluide, maîtrisée et mesurée, mais que l'on devine soigneusement documentée, l'auteur endosse le costume d'historien naturaliste pour nous rappeler les principaux événements, le contexte politique, et sans forcer le trait, les conditions pour le moins difficiles des ouvriers de l'époque : c'était avant l'avènement du Front Populaire et ses conquêtes sociales.
    ❤️ Les conditions de travail et de vie étaient rudes dans la France d'en-bas, mais l'auteur nous rappelle aussi que si les ouvriers peinaient, d'autres souffraient plus encore : les travailleurs femmes et les travailleurs étrangers.
    Pour les ouvrières notamment, l'exploitation économique se doublait d'une domination et exploitation sexuelle dont les victimes ne se comptent pas que dans le monde du cinéma d'aujourd'hui.
    ❤️ On aime beaucoup l'idée d'avoir centré l'enquête autour de la raffinerie de sucre du quartier de la Gare (la gare d'eau de Paris dans le XIII°) près de laquelle la noyée sera retrouvée.
    Pour la petite histoire, la raffinerie dite de la Jamaïque qui est au coeur du roman, est située à Paris dans le XIII°, elle a été créée en 1831 par la dynastie Say et a fonctionné jusqu'en 1968.
    ❤️ Attention tout de même au piège : un auteur rusé se cache derrière l'innocence tranquille de l'historien explorant le passé pour mieux nous tendre un miroir et le lecteur avisé évitera de penser à la situation actuelle pour se dire que finalement, on n'est pas certain que tant de choses aient réellement changé depuis cette époque.
    Inflation, montée de l'extrême droite, violences faites aux femmes, répression policière, spéculation financière, ... tiens donc ?
    ● L'intrigue :
    Tout commence avec "la noyée du pont National", une jeune inconnue dont le corps a été retrouvé flottant sur la Seine et que, faute d'identité, la police va surnommer Daphné (l'équivalent du Jane Doe des séries tv).
    Après cette macabre découverte, le lecteur va faire la connaissance des autres personnages du roman dont les chemins vont s'entrecroiser autour de la raffinerie et du cadavre de Daphné.
    Le commissaire Bornec, le flic chargé de l'enquête.
    Gabriel Funel, un journaliste à l'Huma.
    Ernest Vince, le patron d'une raffinerie de sucre, peintre amateur et grand spéculateur devant l'Éternel.
    Albert Sainton, le chauffeur-livreur de la raffinerie, membre des Croix-de-Feu.
    Et bien sûr quelques ouvriers et autres "camarades".

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