"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce livre est un manifeste d'historienne. Pour dire la guerre mondiale, souvent totale, il prouve que d'autres ressources que celles de l'écrit sont nécessaires, d'où ce récit placé à hauteur d'oeil, dans le regard des regards des années de guerre. Qu'ont perçu les combattants et les civils du monde entier des fronts militaires et des fronts domestiques ? Qu'ont fait passer de la tragédie globale et des tragédies singulières, dessinateurs, cinéastes, peintres, photographes, artisans d'objets de guerre ? Nous saisissons le conflit à travers les images, celles qui furent publiées ou exposées comme celles qui demeurèrent dans la sphère privée. Trois chapitres construits autour de la photographie et du cinéma, des caricatures et du camouflage militaire - paradoxalement né en partie autour des avant-gardes - réactivent souffrances, consentements, désespoirs, refus, courages.
De nombreux contemporains pensaient que la douleur serait infinie ; le quatrième chapitre, « Deuils » permet de suivre le prolongement des images du temps de guerre dans le siècle : les pratiques commémoratives ont transformé les paysages et les espaces mentaux, jusqu'aux artistes les plus résolument contemporains.
Un écrivain, Pierre Bergounioux, conclut le récit.
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