"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Aux portes de l'Occident, un dictateur opprime son peuple au nom de la transparence et de la pureté. Dans cette prison à ciel ouvert, les enfants ont le visage masqué et les citoyens récitent en masse un petit livre dont l'idéologie venimeuse contamine peu à peu le monde...
À Paris, dans une salle d'audience scrutée par la presse internationale, un homme, évadé de ce pays de cauchemar et seul rescapé d'un massacre, tente de justifier son crime politique. Saura-t-il réveiller les consciences ?
Son avocat, un grand plaideur ombrageux, ambigu, sensuel, doit accomplir l'impossible : obtenir l'acquittement d'un meurtrier qui revendique son acte.
À ses côtés, la nuit, le jour, une réfugiée politique irrésistible à laquelle il se lie de passion trouble : qui manipule qui ?
Journalistes, témoins, psychiatres, juges ou avocats, c'est notre temps qui se joue dans ce procès du siècle, avec ses mensonges, ses secrets et ses grâces inattendues...
Rappelant 1984 de George Orwell et Douze hommes en colère, entre utopie politique, roman d'amour et thriller judiciaire, Tyrannie est un premier roman comme la scène littéraire française n'en offre pas.
On ne parle pas beaucoup de Tyrannie dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il s'agit du premier roman de l'avocat Richard Malka, auteur dont on connait plus ses scénarios de bandes-dessinées. J'ai choisi ce livre lors de la dernière masse critique de Babelio, et pourtant ce n'est pas le genre de romans vers lequel je me dirige en général mais là, le résumé éditeur m'intriguait énormément : cela me semblait très intéressant et original.
N'étant pas spécialiste des domaines judiciaire et politique, j'ai trouvé un peu laborieux les premières pages. Il m'a fallu un peu de temps, et quelques pauses pour assimiler les notions. Une fois tout en ordre dans ma tête, j'ai pu m'investir à fond dans cette lecture. : Richard Malka nous entraîne dans les coulisses et sur la scène d'un procès, qui quelque soit le verdict, restera dans l'histoire.
L'auteur a imaginé une dictature, le pays d'Aztracie (du nom de son initiateur Isidore Aztri) dans laquelle il n'y a plus aucune liberté au nom de la pureté et de la transparence. Entre les pages concernant le procès, il nous emmène près du tyran, parfois dans son intimité, pour remonter aux origines de cette folie idéale dont il est le créateur.
Pendant le procès l'avocat de la défense va vivre une histoire d'amour intense avec une jeune femme qui tente de fuir cet enfer. Cette femme est-elle là par hasard ?
J'ai adoré la partie des plaidoyers, autant celui de la défense, que celui de l'accusation ou de l'avocate générale. J'ai eu l'impression d'assister, assise sur un banc du tribunal de Paris à ce procès historique. Je me suis imaginée à la place du jury, je ne sais pas quelle décision j'aurais prise à leur place.
Je ne vous spoilerai pas la fin, je peux juste vous dire qu'elle m'a complètement retournée. J'ai refermé ce livre hier, mais il m'a fallu attendre quelques heures pour mettre des mots sur cette lecture. La plume de Richard Malka est remarquable, son style très travaillé, rien n'est laissé au hasard. Chaque détail a son importance. Un livre qui interroge sur l'Humanité, ses dérives, et ses folies. Je ne pensais pas aimer autant ce livre, c'est un véritable coup de coeur pour moi. Une lecture que je ne suis pas près d'oublier et que je vous recommande vivement.
Je remercie les éditions Grasset et Babelio pour cette découverte. Il est certain que je suivrai les prochaines publications de Richard Malka avec intérêt.
https://ellemlireblog.wordpress.com/2018/02/14/tyrannie-richard-malka/
TYRANNIE est le premier roman de Richard MALKA, avocat et scénariste de BD. Et quel premier roman!
Ce doit être LE procès de la carrière de Raphaël CONSTANT. Ce jeune avocat en vogue doit faire acquitter par la Cour d'assises Oscar RIMAH, ressortissant aztride accusé d'avoir assassiné le premier secrétaire de l'abassadeur d'AZTRACIE en FRANCE, crime qu'il reconnaît d'ailleurs parfaitement. L'AZTRACIE me direz-vous? Mais oui, cette dictature dirigée par un fou obsédé par l'idée de pureté, que le peuple a laissé s'installer, parce qu'il s'est abstenu de voter, trop déçu par le précédent pouvoir, refusant de "choisir entre la peste et le choléra" alors qu'il s'agissait "plutôt de choisir entre une grippe et un cancer généralisé", persuadé que les Aztrides "n'appliqueraient jamais leur ridicule programme". L'Aztrisme, c'est Isidor AZTRI; fanatique, halluciné, les déviances de sa mère l'ont persuadé que sans "Transparence, Humilité et Vertu", doctrine du régime, point de salut. La bataille s'annonce rude pour CONSTANT, d'autant que le pouvoir aztride a choisi son meilleur ennemi pour le représenter. Décrire les horreurs perpétrées en AZTRACIE pour faire oublier celle dont s'est rendue coupable son client... Faire d'Oscar RIMAH un agitateur de conscience, un combattant de la liberté... Et c'est ce moment que choisit Amalia, elle-même réfugiée politique aztride, pour venir le distraire de sa cause.
TYRANNIE est un livre fascinant et intelligent.
Les personnages sont tous extrêmement charismatiques, même les secondaires; très humains, avec leurs doutes, leurs égos, leur arrogance, leurs faiblesses. L'histoire est parfaitement écrite, sans aucun temps mort, les jours de procès se suivent et ne se ressemblent pas, bousculant chacun dans ses certitudes.
Le travail des avocats, leurs émotions, leurs stratégies - le tout avec une juste dose d'autodérision - les enjeux d'un procès, le rôle qu'y joue chacun, la place des médias sont formidablement bien retranscrits et le lecteur est véritablement plongé au coeur des étapes du procès, installé dans la salle, suspendu aux lèvres des conseils, de l'avocat général, des témoins. Richard MALKA établit un véritable suspense, une tension permanente comme il en existe dans chaque procès d'Assises. Evidemment, cet aspect-là a tout particulièrement résonné en moi et j'ai pensé à tant de mes Confrères!
Les messages sont subtils mais indéniables. Voter - ou ne pas le faire - a toujours des conséquences. Aucun peuple n'est à l'abri de laisser s'installer un dictateur à sa tête, par négligence, je m'en foutisme, désillusion. La religion peut être détournée pour justifier beaucoup de choses. Les grands et beaux principes aussi. "Méfiez-vous des gens qui vous vendent du bien" comme a pu le dire l'auteur dans une interview. L'époque n'est pas sans dangers multiples et déguisés; ne soyons pas naïfs.
Et pour finir de faire ce livre un roman parfaitement à part tellement il cumule de qualités, ce polar qui n'en est pas un se finit sur une chute impossible à voir arriver, une de celles qui vous laissent pantelants et qui rappelent que tout n'est jamais tout blanc ou tout noir... surtout dans une Cour d'assises.
Bluffant de talent!
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2018/03/05/36200066.html
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