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Est-ce fou de vouloir fixer par la peinture un paysage qui ne cesse de changer, ou est-ce le propre de l'art ?
Est-ce fou d'aimer une femme avec d'autant plus de sensualité qu'on est soi-même hanté par la disparition de la chair, ou est-ce le propre de l'amour ?
Dans les salins d'Hyères, dans l'aveuglement de la lumière méditerranéenne, le descendant d'une chaotique lignée de paysans et d'ouvriers du Piémont italien, confondant bientôt les montagnes de sel avec les Alpes de ses ancêtres, marche sur une étroite ligne de crète entre passion et déraison.
Chez Fayard, Vincent Jolit a publié Presqu'île en 2017.
Après un incipit percutant sur la naissance du Christ revisitée par l’auteur, on s’attendait à un livre mordant de bout en bout. Il n’en est rien, et très vite, malgré les métaphores qui s’enchainent, l’histoire platement racontée servie par de longues descriptions non homogènes nous ennuie.
Vincent Jolit écrit avec rage l’histoire d’une famille d’émigrés italiens venus du Piémont dans la France du sud au siècle dernier, en passant par les Alpes, de sa difficile intégration, du sentiment de devoir sans cesse prouver sa légitimité, même après 4 générations. De nos jours, le dernier descendant nous relate son histoire, il décroche le 1er prix de l’école de l’art, comme une consécration, une revanche contre le monde entier. Mais il restera le rital, issu de paysans piémontais. Enfant, il dessine la boucherie où travaille son père, puis adolescent, il dessine la jeune fille qu’il aime et finira par épouser. Après la guerre, malgré son talent artistique, l’homme devient à son tour ouvrier salinier, comme le fut son arrière-grand-père en arrivant en France. Il finit par atteindre un certain succès régional en tant que peintre. Sa femme devient son sujet unique, jusqu’à ce qu’ils aillent dans les Alpes, où les paysages de montagnes lui sont source d’inspiration. Après la mort de sa femme, le peintre vivra seul en ermite, sans descendance, la lignée s’éteint.
L’absence de prénom et de nom m’a dérangé, j’ai trouvé ainsi très impersonnels les personnages appelés par l’auteur : l’arrière-grand-père, le père, le fils, l’enfant, l’adolescent, l’homme, le peintre. Seule la femme aimée par le narrateur reçoit un prénom, mais non significatif : Aimée. Alors j’ai eu du mal à m’accrocher, à entrer dans cette histoire qui n’en est pas vraiment une, finalement. Pas de chapitre, et les liens entre les paragraphes sont minces voire inexistants.
Vous l’aurez compris, je n’ai pas particulièrement aimé ce roman.
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