Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
" Il faudra qu'on me laisse vivre / Après m'avoir fait tant mourir " : à ce cri, qui clôture la troisième partie des oeuvres poétiques d'un poète réduit au désespoir dans le cachot où l'intolérance et l'obscurantisme ont enfermé l'immense appétit de beauté, de volupté, de liberté qui l'habitait, ce livre tente d'apporter réponse. Tout d'abord, en redonnant à la voix qui s'y exprime la tonalité originelle d'une poésie née de l'ébranlement de l'imagination créatrice par un rapport sensible à la profusion du monde, forgée dans un dépassement permanent des contraintes éditoriales et sociales, développée en une variété de formes auxquelles, du sonnet aux stances, des odes à l'élégie, elle donne un relief à la fois personnel et universel. Ensuite, en donnant à entendre ce qu'elle dit de neuf et de fort - par-delà l'imitation des modèles -, grâce à une éblouissante palette sensorielle, sur la nature ; grâce au creusement de l'intime des passions, sur l'amour et le désir ; grâce à l'expérience de l'exil et de la prison, sur la violence ; grâce à la méditation et au rêve, sur les pouvoirs d'un imaginaire de la liberté dont la modernité bouleverse. En lui redonnant vie en son temps, ce livre fait de Théophile de Viau l'un de nos contemporains les plus vivants.
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