"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Aujourd'hui, 31 octobre, trois générations de Coudrier sont réunies à la Collinière, la grande demeure familiale entourée de forêts et d'étangs, pour fêter, comme chaque année, l'anniversaire de Papigrand, le patriarche. Comme c'est aussi Halloween, Mamigrand a envoyé les petits chercher des citrouilles au potager pour les voisins américains. Mais dans le carré de cucurbitacées encore enveloppé des brumes de l'aube, il y a comme un pépin. Un homme étendu de tout son long, plein de taches rouges, silencieux. Mort. À première vue, personne ne le connaît. L'affaire pourrait donc n'être pas si grave que ça. Le problème, c'est que dans la famille, il y a au moins trois mobiles criminels possibles. Donc trois assassins potentiels. Sans compter tous les secrets qu'on n'a pas encore découverts...
Après "la bobine d'Alfred" sorti en 2018, notre duo d'auteur se retrouve pour nous narrer une histoire à faire peur.
Toujours issu d'un roman de Malika Ferdjoukh, Nicolas Pitz nous adapte graphiquement le superbe huis-clos "Sombres citrouilles".
Voilà donc un beau thriller ayant pour base un portrait de famille avec tous ses secrets associés.
Le scénario de Malika Ferdjoukh pour "Sombres citrouilles” :
Je n'ai hélas pas lu le roman jeunesse éponyme de Malika Ferdjoukh (honte à moi !) mais cette adaptation BD m'en dit long sur son talent d'écriture.
Cet huis-clos est vraiment bien construit, et le dénouement surprenant est très bien amené.
Malika Ferdjoukh use d'artifice de narration particulier en alternant les voix off des adolescents par exemple, et les dialogues parfois ne sont pas suivis afin de montrer que la famille existe mais que personne prend vraiment le temps de s'écouter, de tendre l'oreille...
Mais l'inconnu retrouvé mort dans le potager va faire changer ces habitudes et ainsi révéler à l'ensemble des protagonistes certaines révélations nébuleuses sur des membres présents ou absents...
le découpage est ingénieux pour bien maintenir le lecteur éveillé, alternant des pleines pages (parfois doubles), des gaufriers standards, des cases sans bordures, des dépassements de bulles sur d'autre case, des bulles rectangulaires pour la narration voix off et d'autres plus arrondies pour les dialogues etc...
C'est une histoire parfaitement adaptée pour le mois d'octobre et pour les jeunes pré-adolescents.
Le dessin de Nicolas Pitz pour "Sombres citrouilles” :
Le dessin de Nicolas Pitz répond bien à la cible de lecture choisie : la jeunesse.
le trait tantôt épais, parfois léger, dans un style semi-réaliste, est surtout très expressif.
Les teintes de dominantes de couleurs pour déterminer les ambiances sont bien choisies (gris à tendance sépia pour les actes rétro, des couleurs orangés, bruns pour l'automne etc.…).
Les scènes nocturnes ont beaucoup de charmes, donnant un côté jeune et un peu psychédélique avec ces légers traits flashy sur fond noir...
Les nombreuses pleines pages sont superbement détaillées pour un grand plaisir visuel !
A l'inverse, les petites cases des gaufriers ont un arrière-plan sommaire et pointe vers l'essentiel.
Les mises en scène sont bien variées avec des successions de vues parfois surprenante changeant du tout au tout (exemple : passé d'un plan complet pleine page en plongée à un gros plan pleine page en contre plongée.)
Ces alternances graphiques, avec les perspectives maitrisées, évoquent un superbe dynamisme et tiennent le lecteur en haleine.
En bref, le dessin est beau et maîtrisé et le scénario est structuré et efficace.
C'est une vraie délectation à la lecture.
Une bande dessinée qu'il me tardait de lire car j'aime beaucoup les romans de Malika Ferdjouk. Mais j'ai été déçue. L'intrigue met du temps à s'installer, les premières pages sont compliquées : on ne comprend pas les liens qui unissent les individus de cet BD. On ne saisit pas trop si c'est du flash back ou pas, on a une impression au début dans certaines cases de découvrir des protagonistes dans le passé c'est pourquoi ça reste très confus.
Certains personnages féminins ont un aspect masculin que je n'aime pas, leurs traits sont trop grossiers. Par contre, les planches se déroulant la nuit sont vraiment superbes.
L'intrigue se dénoue trop rapidement, ce n'est pas équilibré avec la première partie du livre qui est plutôt longuette. En bref, assez frustrée par cette adaptation BD.
Le 31 octobre, à la Collinière, c'est la fête, plus exactement l'anniversaire de Papigrand. Toute la famille se réunit : Mamigrand, les enfants et les petits-enfants et même des voisins, des amis... Lorsque Hermès et ses cousines les jumelles tombent sur un homme mort en plein milieu des citrouilles, ce dernier décide de le cacher pour ne pas gâcher la fête et pour protéger Papigrand qu'il a surpris se quereller avec l'homme le jour même. Mais lorsque le cadavre disparaît de la cachette, le mystère s'épaissit.
Deuxième collaboration -au moins, pour moi c'est la deuxième que je lis, il y a eu La bobine d'Alfred- entre la romancière Malika Ferdjoukh auteure donc du roman du même nom et le dessinateur Nicolas Pitz. Et le résultat est parfait. Bande dessiné copieuse de 153 pages, mais on en redemanderait bien un peu, tant l’histoire de cette famille, des secrets que chacun dissimule, des amours, des attirances et des inimitiés est dense. Malika Ferdjoukh pourrait reprendre quasiment chacun des personnages pour en faire une saga familiale aux multiples ramifications. Donc, disais-je l'histoire est vraiment bien, très bien et si le roman s'adresse à un public jeune, je m'y suis senti très à l'aise, ce qui n'est pas toujours le cas.
Quant au dessin de Nicolas Pitz, il est excellent. Certaines doubles pages sont superbes, soit sur la nature (une des plus belles est celle où l'on voit deux chasseurs, comme quoi, même avec eux , on peut faire de belles choses), soit sur l'intérieur du manoir. Il y a aussi des pages magnifiques, n'ayons pas peur des mots, qui se déroulent la nuit. Le fond est noir et Nicolas Pitz dessine les contours des personnages et des paysages avec des trait verts et bleus très lumineux, l'ensemble est bluffant.
Je suis très enthousiaste pour cet album que je trouve à la fois profond et rafraîchissant. Une belle réussite.
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