"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai affreusement mal à la tête. Je n'arrive pas à ouvrir les yeux, j'ai l'impression qu'ils sont cousus. Mon corps est douloureux, très douloureux. Je rassemble toutes mes forces et mes paupières s'ouvrent légèrement, le noir fait place à une lumière étincelante qui m'aveugle, je referme instantanément les yeux. Il y a un son aigu à côté de moi qui amplifie mon mal de crâne. Que se passe-til ? Où suis-je ? Pourquoi je me sens si mal ? Je décide de bouger les bras pour essayer de reconnaître au toucher ce qui m'entoure.
Mes bras semblent peser dix kilos, impossible de les déplacer.
Il doit bien se passer cinq minutes avant qu'un cri parvienne à mes oreilles.
Elle a bougé ! Je l'ai vu !
Morgane se fait enlever alors qu'elle n'est âgée que de 16 ans, retrouvée quatre mois plus tard, et restée un mois dans le coma, elle se réveille enfin, pour le plus grand bonheur de sa famille et de ses amis. Elle essaye de revivre normalement, mais tout n'est pas gagné. Vivez dans le combat de Morgane pour reprendre sa vie en main et dans la terreur de son enlèvement.
Vous n'êtes pas au bout de vos surprises.
J'ai fait l'acquisition de « Si seulement » au salon « Sang d'encre » de Vienne, où j'ai eu le plaisir d'échanger avec Charlie Clarck, très jeune auteure à l'enthousiasme débordant. Je reconnais m'être demandé s'il ne s'agissait pas d'un roman pour jeunes lecteurs, ce qu'a démenti mon interlocutrice du jour lorsque je lui ai fait part de cette interrogation.
Au fil de ma lecture une étrange impression est pourtant apparue. J'ai trouvé un style que je pourrais qualifier de naïf, l'écriture me faisant effectivement penser à un roman destiné à un public adolescent.
Il faut préciser que Charlie Clarck raconte l'histoire d'une fille de seize ans qui raconte son propre vécu. Après avoir été séquestrée durant quatre mois dans des conditions particulièrement éprouvantes, Morgane tente de retrouver la vie normale d'une personne de son âge, auprès de ses parents, de son petit frère, et de ses amis. L'histoire alterne entre le moment présent et un passé récent. Elle nous fait partager sur un ton résolument léger sa réappropriation de tout ce qu'il lui avait manqué pendant son internement : les fêtes entre amis, les flirts naissants, ou tout simplement le plaisir de lire les « Trois petits cochons » à son frère. Mais elle revient régulièrement sur tout ce qu'elle a subi pendant ces quelques mois, une expérience d'une extrême violence qui la traumatise, la hante, et dont elle ne peut se défaire. Le récit prend alors une tout autre couleur, plongeant le lecteur dans une indicible horreur qui le ramène à une triste réalité confirmant que c'est bien un roman noir qu'il est en train de lire.
J'avoue être sorti de ma lecture ému, bouleversé, comme rarement. Les dernières pages de ce roman m'ont bluffé, me persuadant que derrière une apparente naïveté d'écriture se cachait une grande finesse et une bien belle maîtrise de la narration et de l'intensité dramatique.
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