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Cela fait maintenant cent ans que René Maran a été le premier Noir à recevoir le prix Goncourt pour son roman Batouala. La remise de ce prix Goncourt de 1921 est certes la consécration d'un jeune écrivain, mais c'est également une déflagration symbolique dans de nombreux milieux. Il est temps de revenir sur cet événement et d'analyser les questionnements qu'il va susciter. La remise de ce prix va déclencher de graves polémiques, à tel point que l'on peut parler d'un scandale Batouala. Si le scandale est littéraire, il entraîne cependant des interrogations politiques dans le Paris intellectuel des années 1920. Le monde des lettres, les coloniaux, les journalistes prennent conscience qu'un Noir peut faire oeuvre littéraire et manie parfaitement la langue et la grammaire. Cette capacité, le thème du roman, la préface dénonçant le rôle des Européens dans la colonisation, posent aussi des enjeux sur la notion d'égalité et en filigrane sur le devenir dans la Troisième République des Africains des colonies. Mais le scandale Batouala préfigure aussi la prise de conscience des Noirs, étudiants, avocats, et hommes politiques. René Maran doit-il être considéré comme un précurseur de la négritude ? Ou comme le prototype du citoyen éclairé que la République rêve de créer ? Ce livre interroge autant le Paris des années folles que notre XXIe siècle sur l'altérité et les droits individuels.
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