"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En septembre 1943, pour tenter d'échapper aux nazis, la famille de Lisou est obligée de se cacher dans un chalet, à douze kilomètres de Grenoble. En février 44, le destin la rattrape. Grâce au sacrifice de sa grande soeur, Mylaine, Lisou échappera à la rafle et pourra prévenir ses parents miraculeusement absents ce jour-là. Lisou vivra cachée jusqu'à la fin du conflit. Ce livre est son histoire.
Des bd, romans, films, documentaires sur la guerre, il en existe beaucoup. Mais à chaque fois, le traitement ou le discours fait que l'on apprend encore de nouvelles choses sur cette Histoire.
Et puis, les survivants de l'époque commencent à tous disparaître. Il nous faut ces différents médias pour se souvenir, ne pas oublier.
C'est un pan de notre Histoire qui m'intéresse beaucoup, donc quand un titre sort sur le sujet, je me penche dessus tout en sachant que je ne vais pas beaucoup rire. Peu importe.
Mais ici, l'histoire est vu au travers le regard d'une enfant. Elle comprend ce qui se passe bien que les adultes tentent de lui cacher les horreurs que subissent les juifs. Mais elle positive. Tout le long, elle tente de garder le sourire, s'adapte très vite à la situation, et arrive à passer du bon temps malgré la guerre.
Le récit est raconté par Lisou, adulte. Encore vivante aujourd'hui, les propos et questionnement qu'elle peut tenir à son age viennent contraster avec sa vision enfant.
Il y a surtout une question qui est terrible. Dans une masse de foule, quelles sont les personnes qui les auraient caché, et quelles sont celles qui les auraient dénoncé?
Car si elle a pu survivre, c'est grâce aux bonnes rencontres, le bon réseau, les bons amis que certains n'ont pas eu la chance d'avoir.
La seconde partie suivra sa sœur, Mylaine. Et j'ai hâte de lire cette bd, avec une vision plus mature et surtout, une expérience plus violente, celle des camps.
Cette bande dessinée est un dyptique. Chaque tome aborde un point de vue : d’abord, celui de Lisou, celle qui a échappé à l’arrestation, le second sera celui de Mylaine, sa grande sœur deportee. Aujourd’hui, Lisou et Mylaine ont respectivement 91 et 101 ans. Marion Achard a interviewé ses deux grandes tantes pour transmettre ce moment de vie, d’une intense violence. Avec cette bande dessinée, ces femmes, rescapées de la Shoah et de la persécution des juifs, témoignent de ce moment tragique de leur vie. La scénariste dévoile une part de l’histoire de sa propre famille. Elle partage ainsi une expérience que nous ne pouvons pas comprendre, encore moins imaginer mais qu’il est impossible d’ignorer. En parallèle de son sujet, cette bande dessinée témoigne également dans ce premier tome, de la vitalité de l’enfance, de l’insouciance, toujours poursuivies par l’horreur.
Les dessins délicats et épurés permettent de rentrer dans cette histoire progressivement. La complexité du contexte n’encombre pas la narration. Les couleurs accompagnent joliment le travail de reconstitution dans des décors très évocateurs.
Les deux auteurs, Marion Achard et Toni Galmès, composent avec attention le parcours de cette famille, mêlant idée de mise de scène et archives. C’est une porte d’entrée pour comprendre les persécutions des juifs de France dans la France du régime de Vichy. L’émotion n’est bien sûr jamais trop loin mais les auteurs n’y ajoutent aucun patos. Ils recréent avec minutie et pédagogie le contexte historique et géographique de ces quelques années. Les décors, par leur beauté, contrastent avec la violence de la situation. Ce qui est à noter, et tout à fait pertinent dans ce travail de transmission, c’est le soin apporté à décrire l’après guerre et l’attente du retour de déportés. On observe ainsi les recherches menées pour savoir ce qui s’est passé, l’espoir toujours présent malgré le silence de l’administration et la découverte de la réalité génocidaire. Cette BD rappelle le temps qu’il a fallu pour nommer l’innommable. A la fin de ce premier tome, on peut voir les archives familiales, autre manière de transmettre les outils de l’histoire.
J'ai beaucoup aimé cette BD qui raconte la vie d'une famille d'origine juive pendant la Seconde Guerre Mondiale tant par le côté graphique avec des dessins simples aux couleurs sépia mais très réussis que par l'histoire touchante écrite du point de vue de la fillette. Je lirai le tome 2 avec plaisir si je le peux quand il paraitra.
À 89 ans, il est toujours difficile de replonger dans ces souvenirs.
C'est pourtant ce que fait Lisou pour sa nièce.
Se remémorer, si il est possible d'oublier, raconter ces années cruelles.
1943, lorsqu'avec ses parents et sa sœur aînée Mylaine il doivent se réfugier dans un chalet à plusieurs kilomètres de Grenoble pour fuir l'oppression.
Raconter comment, grâce au sang-froid de Mylaine, du haut de ses 8 ans, elle a pu échapper à la rafle et retrouver ses parents, se cacher et fuir grâce au courage de proches et d'anonymes refusant de céder à l'inadmissible.
Car ils sont nés juifs...
~
Encore une fois, voir se dérouler ces évènements indescriptibles à travers les yeux d'une fillette rend la chose particulière.
La situation de Grenoble est moins connue et évoquée dans les récit sur ce sujet.
Il n'en reste pas moins difficile d'assister à l'ire dévastatrice de ces hommes devenus fous et aux ravages qu'ils ont causé.
À la cruauté, la délation, la méfiance...
Mais aussi à l'entraide, l'humanité et la bonté de tous ceux qui n'ont pas cédé à la peur.
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Lisou va échapper aux Allemands, retrouver ses parents, vivre dans la crainte d'être vues, entendue, dénoncée, attrapée.
Elle va, à 9 ans changer de nom, de vie, perdre puis retrouver ses parents, vivre dans l'incertitude de revoir ses frères et sœurs.
Se faire des amis et rencontrer de belles âmes aussi.
Fuir vers la Suisse puis rentrer à la libération et retrouver une vie irrémédiablement changée.
Et surtout vouloir retrouver Mylaine, qui n'a pas pu fuir et s'est retrouvée à Drancy, puis... Son histoire constituera le second tome.
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Marion Achard a recueilli le témoignage de ses grand-tantes, Lisou et Mylaine.
Avec bienveillance et douceur, elle nous livre leur histoire à hauteur du regard d'une enfant qui a du grandir bien trop vite.
Le dessin de Toni Galmés, lui, lumineux et tendre, enrobe de douceur cette petite fille dans ce monde si âpre et destructeur, et nous montre leur vie à tous sous l'occupation, la crainte, l'espoir et enfin la liberté.
Fuir. De la Lorraine à la Suisse, en passant par l'Indre et Grenoble. En ce mois de janvier 2022, Lise Veil dite Lisou, 89 ans, se souvient. Elle avait 6 ans. Comme beaucoup d'autres familles juives, les Veil doivent quitter la zone occupée. De septembre 1943 à mai 1945, elle raconte ces mois de fuite.
Marion Achard a fouillé dans les archives familiales de ses grands-tantes pour écrire ce récit à hauteur d'enfant. C'est le récit de Lisou mais aussi de ses parents, de sa sœur Mylaine, dont elle sera séparée. Un récit qui met en valeur ceux qui ont aidé les familles juives au péril de leur vie et qui montre aussi qu'elles étaient à la merci d'une dénonciation....
Le travail de Toni Galmès est une très jolie découverte. Le dessinateur espagnol propose des planches d'une grande humanité avec ses personnages chaleureux et ses couleurs douces. Les pages sont claires, lisibles et il est impossible de ne pas s'attacher à cette jeune fille pleine de vie malgré les épreuves.
Un cahier final; riche en photos et en documents d'époque, ajoute encore en émotion à ce récit intime plein de sensibilité et de pudeur. Voilà une excellente lecture à mettre en toutes les mains, y compris celles des jeunes lecteurs.
Pour compléter le témoignage de ces deux grands-tantes, un deuxième volume consacré à Mylaine, la sœur de Lisou, est prévu !
Nous sommes à Paris, en 2022, quand s'ouvre cette BD. Une vieille dame de 89 ans, Lisou, remonte dans ses souvenirs pour raconter ce que fut sa vie et celle de sa famille de juin 1940 à 1945. Elle est la petite dernière d'une famille juive non pratiquante laïque. En 1943, ses parents, sa soeur Mylaine et elle, se réfugient dans un petit village à une dizaine de kilomètres de Grenoble. Sa soeur aînée est en Suisse et son frère Tony, qui deviendra le mari de Simone Veil, l'a rejointe. Lorsque la Gestapo débarque pour les emmener, Mylaine protège la fuite de Lisou qui va prévenir ses parents, absents à ce moment-là. Lisou est confiée à un pasteur et à sa famille pendant que ses parents se cachent. Ils arriveront à passer en Suisse où ils retrouvent leurs autres enfants mais pas de nouvelle de Mylaine qui a été déportée en Pologne.
Cet album est magnifique à tout point de vue.
Il est particulièrement émouvant car c'est la vieille dame qui parle avec la voix de la petite fille qu'elle fut pendant cette terrible période. Tout est raconté à hauteur d'enfant à qui on essaye de cacher les drames mais qui comprend confusément que leur vie est en danger. Émouvant car l'auteure a choisi de mettre en lumière les Français qui ont bravé le risque pour aider les Juifs, soit en les cachant, soit en les faisant passer la frontière suisse. Les délateurs sont bien sûr mentionnés mais sans vouloir insister. Émouvant aussi par l'atmosphère d'amour qui entoure Lisou, que chacun protège et préserve afin qu'elle puisse avoir une enfance choyée malgré l'horreur ambiante. Émouvant, enfin, car il s'agit de l'histoire des grandes-tantes de Marion Achard dont elle recueille un témoignage précieux et auxquelles elle rend hommage.
J'ai aimé découvrir, à la fin de l'album, une très courte biographie et une photo de tous les acteurs de cette BD. Cela donne chair à cette histoire qui n'est malheureusement pas une fiction, mais une réalité qui ne doit plus advenir. Cette BD fait oeuvre de mémoire et nous exhorte à rester vigilants.
J'ai beaucoup aimé le graphisme soigné qui m'a rappelé les BD de ma jeunesse et surtout les tons pastels qui nimbent l'album de douceur malgré la période terrible de la guerre, dont se parent les souvenirs de Lisou, à l'aube de sa vie. Toni Galmès souligne ainsi que Lisou souhaite mettre en valeur ce qui fut noble, beau, tendre, au milieu de toute cette violence, cette laideur. Chaque dessin est comme une aquarelle, dont les détails sont minutieusement rendus et dont l'atmosphère nous enveloppe, en particulier ceux représentant les décors de neige.
Une très belle découverte, un moment d'émotion.
#QuandlanuittombeLisou #NetGalleyFrance
Coup de cœur pour cet album jeunesse qui, à travers le regard d'un enfant, dévoile les épreuves vécues par sa famille pendant l'occupation allemande.
En septembre 1943, contraints de fuir les nazis, la famille de Lisou se cache dans un chalet près de Grenoble. En février 1944, les arrestations s'intensifient, et grâce au sacrifice de sa grande sœur, Mylaine, Lisou échappe à une rafle, alertant ainsi ses parents à temps pour les sauver.
La famille doit se séparer pour survivre, et Lisou demeure cachée jusqu'à la fin de la guerre. L'histoire révèle si la famille parvient à se retrouver à la fin, un dénouement que je vous laisse découvrir.
Un élément clé de ce récit est que Lise Veil, alias Lisou, est la sœur du mari de Simone Veil.
Malgré mes nombreuses lectures sur la Seconde Guerre mondiale, ce livre a réussi à m'enseigner des faits méconnus, notamment grâce à la postface.
Elle éclaire sur la période où Grenoble et sa région étaient sous le contrôle de l'armée italienne en novembre 1942.
Cet ouvrage souligne également l'implication des habitants de la ville et de la région qui ont œuvré pour protéger les Juifs.
À la conclusion de ce livre de 128 pages, des portraits détaillés de la famille et des personnes les ayant soutenu apportent une touche finale poignante à cette histoire vraie.
Les illustrations sont magnifiques, douces et épurées, avec une touche enfantine qui adoucit un sujet aussi important.
Un ouvrage qui s'adresse aux enfants à la base mais il est peut être lu évidemment autant par les adultes.
C'est un album parfait pour une lecture en famille, surtout avec les plus jeunes pour aborder cette période difficile de notre histoire.
Je le recommande à 100 %
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
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