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Psychologues sur le qui-vive

Couverture du livre « Psychologues sur le qui-vive » de Nathalie Georges et Anne Colombel-Plouzennec et Solenne Albert aux éditions Champ Social
Résumé:

Les psychologues sont des empêcheurs de tourner en rond. Tous, de quelque obédience qu'ils soient. C'est leur axiome de départ ; un départ récent, car il n'y a pas si longtemps, « psychologue », tout le monde semblait pouvoir l'être, plus ou moins : « psychologue » était le simple synonyme de... Voir plus

Les psychologues sont des empêcheurs de tourner en rond. Tous, de quelque obédience qu'ils soient. C'est leur axiome de départ ; un départ récent, car il n'y a pas si longtemps, « psychologue », tout le monde semblait pouvoir l'être, plus ou moins : « psychologue » était le simple synonyme de perspicace, réceptif, sensible, accueillant à l'autre. Puis lorsque la philosophie ne s'est pas ou plus reconnue dans ce mixte de passivité et d'activité difficile à cerner, elle a laissé filer la psychologie ; plus exactement c'est Kant qui lui a signifié son congé. Ainsi émancipée, elle est entrée, désormais autonome et indépendante à l'université, où tout un savoir accumulé de manière désordonnée était à penser et classer.
Les psychologues sont donc aujourd'hui diplômés et patentés. Mais ça ne modifie pas leur régime qui veut qu'ils soient des empêchés de tourner en rond, non moins que des empêcheurs : chacun, dans son for intérieur, et réunis en une profession. Mettre celle-ci en pratique n'est pas un long fleuve tranquille : affrontés à la souffrance psychique de leurs semblables, les psychologues cliniciens non seulement l'accueillent sans y ajouter du pathos, sans être indifférents pour autant, ni trop angoissés, mais ils sont supposés pouvoir la traiter. La question de ce qu'est la vie psychique leur est dévolue. Et ils sont aujourd'hui vent debout pour faire valoir que la vie psychique n'est pas un synonyme de « santé mentale ». Leur approche de la condition humaine est spécifique, même s'ils peuvent y intéresser bon nombre d'autres professionnels, sociologues, anthropologues, économistes etc., et aussi, bien sûr les médecins.
Les psychologues s'empêchent aussi les uns les autres de tourner en rond, car outre leurs impressions, leurs émotions et leurs idées, ils ont des goûts variés et, de ce fait, des formations différentes, des points de vue et parfois des intérêts différents dont la cohabitation délicate requiert autant de tact que de rigueur.
Quoi qu'il en soit, ils ont en commun au moins deux choses : un titre, unique, obtenu dans une université de sciences humaines au terme d'une formation professionnalisante de cinq ans - et bientôt six - , et une passion pour ce qu'ils font. C'est pourquoi aujourd'hui ils sont réunis en une Convergence, concentrée sur la lutte contre la casse pure et simple des conditions d'exercice de leur profession.

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