Les auteurs de cet ouvrage s'interrogent sur les rapports entre l'esthétique et le politique à l'heure où les discours dominants dans le champ social - l'économique, l'idéologique, le technocratique - semblent incapables de faire face aux nouvelles réalités historiques et culturelles et de rallier la conscience démocratique à un projet d'avenir commun qui nous sorte de l'impasse du nihilisme.
Ils tentent une réarticulation de l'individuel et du collectif en montrant comment la remise en cause de l'identité personnelle, notamment dans le champ de l'art et de la littérature, permet de repenser les phénomènes identitaires dans le domaine politique et communautaire par-delà toutes formes d'homogénéisation nationaliste ou mondialiste. Les pratiques esthétiques présentent en effet de nouvelles formes de sensibilité qui échappent aux oppositions entre le même et l'autre.
De Nietzsche et Mallarmé à Novarina et Volodine en passant par des voix excentrées comme celle du taliban américain John Walker Lindh, réduite à l'état de balbutiements, de nouvelles formes d'identité s'esquissent, dont les auteurs du présent ouvrage essaient de comprendre l'impact sur le plan social et politique à un moment où la violence guerrière et terroriste, dont les événements du 11 septembre 2001 et le conflit en Afghanistan furent l'expression la plus criante, semble avoir pris le relais du mutisme et de l'autisme dans lesquels s'enlisent la pensée politique et les discours idéologiques face auxquels le scepticisme ne cesse de s'accroître.
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