"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nul n'entre ni ne sort de Corée du Nord, le pays le plus secret de la planète. Et pourtant, flanqué de son ami Clorinde, qui affectionne davantage Valery Larbaud que les voyages modernes, et déguisé en vrai-faux représentant d'une agence de tourisme, notre écrivain nous emmène sur un ton décalé au pays des Kim. Au programme, défilés et cérémonies, propagande tous azimuts, bains de boue et fermes modèles, mais aussi errances campagnardes et crises de mélancolie sur les fleuves et sur les lacs, bref l'endroit autant que l'envers de ce pays clos mais fissuré. Un journal de voyage, attentif mais distant, amusé parfois, jamais dupe, dans ce royaume énigmatique dont un diplomate américain affirmait que l'on en savait moins sur lui que sur... nos galaxies lointaines.
« Son récit est à la fois halluciné, angoissant et burlesque. Une belle réussite littéraire ». Didier Pourquery, Le Monde des livres.
Sous le prétexte mensonger d’un voyage de repérage pour son agence de voyage, le journaliste Jean-Luc Coatalem obtient son visa, précieux sésame pour pénétrer dans le pays le plus fermé du monde : La République populaire démocratique de Corée. Flanqué de son ami Clorinde, un dandy casanier qui n’a jamais quitté la France, le voilà au pays des Kim pour un voyage surréaliste, sous la surveillance constante d’un guide, d’un traducteur et d’un chauffeur. Triste périple dans un pays gris où chaque visite est programmée, chronométrée, sans aucune place pour l’imprévu, l’improvisation, l’échange, les rencontres. Chaque jour, le journaliste consigne, dans un carnet caché dans la doublure de sa valise, ses impressions sur un voyage ennuyeux, sauvé de la dépression par la lecture du génial ‘’Mardi ‘’ de Melville.
Rien de nouveau sous le ciel de Pyongyang. Jean-Luc Coatalem brosse un portrait sans concession d’un pays exsangue qui subit la dictature des Kim depuis que Kim Il-sung, le ‘’Président éternel’’, le ‘’Professeur de toute l’Humanité’’, a pris le pouvoir en 1949. Quand les deux amis s’y rendent, c’est son fils Kim Jong-il, le ‘’Dirigeant bien-aimé’’, qui préside aux destinées de ses concitoyens, main de fer dans un gant qui l’est tout autant. La famine sévit, l’électricité est souvent coupée, tout comme l’eau courante, les rues sont vides et la population mal nourrie, mal vêtue, visages fermés, regards vides, essaie de survivre à ce régime liberticide, paranoïaque, absurde.
Rien ne trouve grâce aux yeux du journaliste qui promène son regard d’occidental condescendant sur les gens, la nourriture et même les paysages. On ne lui reprochera pas de rester insensible à l’usante propagande du régime mais on pourra s’étonner qu’il critique les portions qu’on lui sert à l’hôtel quand il sait pertinemment qu’il a le privilège de pouvoir se nourrir dans un pays où le plus gros de la population ne mange pas à sa faim. Moqueur et fier de ne pas être dupe du décor théâtral qu’on lui présente, il voudrait peut-être qu’on pousse le vice jusqu’à lui proposer des buffets à volonté ??
Instructif peut-être pour ceux qui ne sont pas du tout au courant de la situation en Corée du nord, ce livre n’apporte aucun élément nouveau à qui s’est déjà un peu renseigné sur le pays. Au contraire, c’est une suite de poncifs alignés sur un ton ironique, sans empathie, sans compassion. Malgré la surveillance des guides, l’ennui mâtinés d’un soupçon d’angoisse, les deux amis ont pu rentrer en France sains et saufs, retourner à leurs banquets gastronomiques et à la douceur de vivre d’un pays libre…Le peuple nord-coréen est, lui, condamné à vie.
Excellent reportage sur la Corée du Nord, pas une ligne d'ennui pour un sujet pourtant potentiellement très aride.
Jean-Luc Coatalem est un écrivain voyageur hors pair qui, avec Nouilles froides à Pyong Yang nous emmène en Corée du Nord dans un pays "quasi" interdit (pour ne pas dire 'totalement' fermé) aux étrrangers. Il en dit entre autre, que c'est 'une prison à ciel ouvert'... C'est un témoignage exceptionnel que nous offre cet auteur de grand talent.
Je conseille ce livre très vivement.
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