"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Notre remède est sans désir"? Peut être un livre qui n'existe pas encore. Bon courage pour la suite!
L'existence mouvementée et dramatique de l'actrice américaine Frances Farmer (1913-1970) a largement excédé son emploi cinématographique de jolie blonde à la raisonnable impertinence. Ce roman découpé en sept tableaux, de la lumière à l'ombre, de Hollywood à la claustration, soutient une réflexion politique sur le corps jeté en pâture à la gloire.
J'aime la manière dont Mathieu Larnaudie nous fait entrer dans l'univers de Frances Palmer, d'Hollywood mais aussi de ces centres dans lesquels on retenait prisonniers des individus dont le seul défaut était de ne pas rentrer dans le moule. A travers sept moments clés de la vie de l'actrice, étayés par des photos ou une vidéo qu'il décrit, l'auteur nous donne l'impression d'entrer par une fenêtre et de découvrir ce qui se trame. C'est parfois fort, même s'il n'y aucun pathos mais au contraire, une certaine distance. Néanmoins les passages concernant la façon dont les femmes internées étaient vendues aux soldats par des gardiens ne peuvent pas laisser indifférent. Notre désir est sans remède est à la fois un beau portrait de femme forte et le portrait d'une société qui ne pouvait accepter ceux qui déviaient de la norme (mais les temps ont-ils vraiment changé?). La plume de l'auteur est à l'image de sa rhétorique, extrêmement agréable. C'est autant un plaisir de le lire que de l'écouter. Mathieu Larnaudie était présent au festival Epoque de Caen et est intervenu, au côté de Marie Le Gall et de la passionnante psychiatre du CHU de Caen, Perrine Brazo, dans un débat qui portait autant sur l'évolution du traitement de la "folie" que sur le féminisme. Et écouter un homme défendre passionnément le droit des femmes à "être", quelque que soit cette manière d'être est déjà un plaisir.
Une très belle évocation de l'actrice américaine Frances Farmer, à travers ce roman dense et riche.
Le mot "roman" n'est peut être pas très adapté pour ce texte, mais il ne s'agit pas non plus d'une biographie, ni d'une étude, ni d'un essai. L'auteur, sur un peu moins de 250 pages, évoque des tranches de vie de cette femme, peu connue du grand public.
L'histoire dans un premier temps se déroule à l'envers, pour au milieu du livre revenir au récit, évoquant l'âge d'or du cinéma et les grands noms mythiques de cette industrie, machine à broyer du rêve.
Si la première partie du livre relève plus du documentaire, et du coup tient le lecteur à distance du personnage, la seconde partie nous plonge dans l'horreur de la folie et du traitement que va subir Frances Farmer. Au fil des lignes la sensibilité gagne du terrain vers un chapitre final bouleversant de tristesse et de solitude.
L'écriture est exigeante, dense, un peu "froide" dans l'exposé des faits, ce qui laisse peu de place à l'émotion (du moins dans la première partie). L'auteur semble vouloir garder ses distances avec son personnage et s'agissant d'une actrice il aurait été facile de verser dans l'hagiographie, sauf que cette femme n'est pas une sainte et c'est peut être le respect de l'auteur qui prime dans son choix d'implication.
Belle découverte que ce livre et de nombreuses réflexions sur le sens de la célébrité, des choix et chemins d'une vie, de la liberté et de la maladie. A méditer quand nous nous abreuvons d'images sordides de "stars" déchues.
http://alombredunoyer.com/2015/10/22/notre-desir-est-sans-remede-mathieu-larnaudie/
« La lumière n’exauce pas les corps, elle les massacre. La main de l’éclairagiste qui agrippe la poignée du projecteur et, pour préparer l’entrée dans le champ de l’actrice dont il va illuminer le mouvement, fait pivoter sur son axe la caisse de métal d’où jaillit le faisceau aveuglant, cette main n’est pas moins cruelle que celle du tueur à gages qui pointe une arme à feu ou qui abat une arme blanche, ni moins impitoyable que celle du bourreau qui actionne le courant de la chaise électrique. Elle est l’instrument assermenté d’une loi sauvage : elle livre un être en pâture à notre regard».
Ainsi débute le nouvel opus de Mathieu Larnaudie. En quelques lignes, nous avons un résumé de ce qu’il va suivre: une écriture littéraire, voire très littéraire, précise, recherchée, riche à très riche, dense, des phrases longues, complexes, ….
Dans « Notre Désir est sans remède », Mathieu Larnaudie nous dépeint donc l’existence mouvementée et dramatique de Frances Farmer, actrice américaine du XXème siècle. De la gloire à la déchéance, de la lumière à l’ombre, de Hollywood à l’enfermement en hopital psychiatrique, il dresse en 7 parties, découpées en petits chapitres pour dynamiser au maximum la lecture, le portrait romancé d’une femme aussi impertinente qu’insoumise, symbole de l’idéologie américaine, star au destin tragique.
Dans un premier temps, son image séduit le monde du cinéma au point d’en faire une véritable icone.
« Orgueilleuse et résolue, aguicheuse et lointaine, elle demeure sans passé, elle est là et cela doit suffire ; on est prié de s’en contenter. Le mystère qui l’auréole est bravache. Elle sait qu’elle est l’objet des convoitises, le centre des attentions de cette assemblée exclusivement composée d’hommes dont elle attise les regards qu’elle feint de ne pas remarquer, comme s’ils – ces regards – glissaient sur elle, ne la concernaient pas, n’étaient que la rumeur de la concupiscence ordinaire, inévitable, qui lui fait cortège où qu’elle aille et qu’elle a appris à négliger. »
Avant que l’ombre ne prenne le dessus. Cette partie traitant de la
déchéance et la folie, est passionnante. C’est un vrai page-turner en puissance servi par une superbe écriture. Cette réflexion sur le corps jeté en pâture, cette thèse sur le paraitre, la violence du pouvoir de l’image est une vraie réussite.
"La légende dorée n’a pas son envers sombre – on ne sait quelle légende noire qui en serait le récit alternatif et antagonique, une autre histoire plus ou moins secrète, et forcément plus réelle parce que souterraine, honteuse, exsudant le scandale, les blessures et les vices, tout ce qu’il est soi-disant préférable de taire et qui passe donc pour le fond véritable des choses mais qui fait couler bien plus d’encre encore, excite la chronique, éperonne notre désir, attise sans jamais suffire à l’assouvir notre soif de spectacle avec plus de violence que les versions officielles, enchantées."
Mathieu Larnaudie garde toujours une certaine distance vis-à-vis de l’actrice dans son ouvrage, ce qui est fort appréciable.
Malgré un passage à vide en milieu de roman (trop de digressions, des phrases trop longues, une absence de chronologie, une utilisation de mots obscènes dans des phrases poétiques, tout cela m’a laissé sur le bord du chemin pendant un petit moment…), j’ai trouvé la fin magnifique et bouleversante. Quelle cruauté… Là encore, l’écriture de l’auteur sublime cette sensation, même si elle est très exigeante pour le lecteur.
Au final, Notre désir est sans remède est un bon livre qui se lit relativement facilement mais qui demande de l’attention et de la concentration. Il se mérite tellement il est intellectuel (je ne suis pas sûr d’avoir tout compris je l’avoue) et ne plaira donc pas à tout le monde. Pour ma part, je ne regrette pas de l’avoir lu et j’en garderai un bon souvenir.
3/5
Mon avis à la page 100 :
Un roman qui démarre fort mais dont je ne saisis pas, encore, tout à fait la logique interne. Les 4 premiers chapitres ne se suivent pas chronologiquement. Quoiqu'il en soit, les premières pages me plaisent bien, elles évoquent les studios américains, avec un des producteurs phares de l'époque, Samuel Goldwyn. Et puis, il y a Frances, la jeune actrice débutante, du chair à canon pour cette industrie naissante (la photo de la couverture la représente bien, je suis allée vérifier sur Internet). Mathieu Larnaudie concentre une partie de son attention, tel un réalisateur, sur cette femme, ses origines familiales...
Sa fiction se nourrit de visions à mon goût un peu trop intellectuelles, je ne comprends pas tout mais certaines phrases m'enchantent car elles sonnent juste. J'espère que la suite sera moins sinueuse, plus centrée sur cette femme jusqu'ici comme vue de l'extérieur...
Quant à l'écriture de l'auteur, remarquable de précision, je la qualifierais d'intelligente mais parfois aussi de celle qui ennuient. En tout cas de celles qui réclament de la concentration. En attente de lire la suite...
Mon avis final :
Frances Farmer est une jeune actrice américaine des années trente. Samuel Goldwyn, un des producteurs phares de l'époque, l'engage dans ses studios qui se développent à grande vitesse. L'actrice débutante et prometteuse va servir de chair à canon pour l'industrie du cinéma naissante...
Ce roman se présente comme une biographie autour de ce personnage dont la vie ne sera pas un long fleuve tranquille. Mathieu Larnaudie concentre une partie de son attention, tel un réalisateur, sur cette femme, détaille ses origines familiales, son parcours. Sa fiction englobe d'autres thématiques comme l'histoire des États-Unis, à travers ses émigrés notamment, le rôle de l'art dans la société, le traitement des malades mentaux...
Lors de ma lecture, j'ai été surprise par le fait que l'auteur ne centre pas davantage son propos sur la vie de cette femme. Divers détours narratifs font ressortir les aspérités de la destinée de Frances, pas toujours aisés à comprendre. De plus, j'ai souvent eu l'impression de ne pouvoir saisir cette vie de façon claire, comme si l'auteur ne livrait pas tout.
Mathieu Larnaudie procède par paliers successifs pour présenter son héroïne, au point que souvent au cours de la lecture on doute qu'il s'agit d'une biographie. C'est surtout la société qui l'environne qui est mise en valeur, son histoire, ses travers. Le roman dépasse donc l'aspect biographique pour devenir autre chose, un texte réflexif, découpé en sept parties, non chronologiques. Le roman débute par l'apogée de la carrière de Frances, notamment les tournages de films où sa beauté ensorcelait les réalisateurs, pour ensuite progressivement revenir en arrière, jusqu'en 1914, un an avant sa naissance. Lorsque le récit reprend en 1937, c'est le début des malheurs de l'actrice, en proie à diverses drogues. France Farmer sera plus tard internée...
Ce roman ne m'a pas passionnée, moi qui adore suivre des histoires avec de beaux rebondissements et des sentiments qui virevoltent au fil des pages. Mais cela m'a quand même intéressée de lire le parcours de cette femme d'abord portée aux nues puis ensuite rejetée. D'essayer d'analyser les causes de cette chute si paradoxale. L'écriture de l'auteur, remarquable de précision, fine et intelligente, demande de l'attention. Sa fiction se nourrit de visions à mon goût un peu trop intellectuelles, je ne suis pas sûre de tout comprendre mais certaines phrases m'enchantent car elles sonnent juste. Au final, une fiction biographique originale, vraie et dépouillée de psychologie.
"La lumière n'exauce pas les corps, elle les massacre. » C’est par cette première phrase aussi superbe que lapidaire que Mathieu Larnaudie débute cette fiction biographique sur Frances Farmer, jeune actrice des années 1930 qui connut un flamboyant début de carrière à Hollywood mais aussi à New York lors de l'avènement du théâtre expérimental. Mais Hollywood on le sait aujourd'hui est cruel, et le refus de Frances de se soumettre au diktat de la bien-pensance, de se mouler dans le costume de la belle blonde qui ne doit pas penser, pas réfléchir, l'éloignera des plateaux. Insoumise, elle sera mise au ban de la société américaine, internée de force pendant près de dix ans.
Nombre de biographies fictionnelles qui abordent le destin de figures féminines connues le font via le prisme de l'aspect psychologique, de leurs relations aux autres. Dans Notre désir est sans remède, Mathieu Larnaudie prend au contraire le parti de traiter le corps, le regard sur ce corps et l'image d'un point de vue politique et sociétal. C'est à travers le milieu dans lequel Frances évolue que Mathieu Larnaudie a décidé d'aborder de la comédienne. En décrivant le milieu hollywoodien, il démontre de manière magistrale comment la machine hollywoodienne cède au conformisme, à l'argent qui fausse tout, et ce au risque de laminer ces actrices qui deviennent de simples produits consommables que l'on jette lorsque leur image, leur façon de se comporter ne sont plus en corrélation avec les désidératas des grands studios.
Notre désir est sans remède, est un roman qui se mérite. Les nombreuses digressions et une langue très littéraire, parfois torturée, laissent parfois le lecteur sur le côté. Aborder un personnage sous un angle quasiment exclusivement politique se révèle un choix pernicieux : la figure principale du roman en paraît presque désincarnée, il est difficile pour le lecteur d'entrer en empathie avec l'héroïne. Certes le propos de l'auteur n'est pas celui-là, mais la lecture en devient parfois fastidieuse. Seules les dernières pages ré-humanisent cette jeune femme broyée par la machine hollywoodienne. Notre désir est sans remède est un livre exigeant et déroutant, qui livre une réflexion intéressante bien que complexe sur la violence et pouvoir de l’image.
Chronique ExploLecteurs 2015
«Notre désir est sans remède» de Mathieu Larnaudie
Un livre où je me suis arrêtée après 50 pages !
Tout d'abord le titre et la couverture m'ont plu de suite, faut dire «Notre désir est sans remède» et la photo colorisée de cette femme mystère, ça en jette mais malheureusement ça s'arrête là.
Pourtant l'histoire de cette femme Frances Farmer actrice hollywoodienne des années 30', m'a plu. La construction du récit aussi on la rencontre sur un plateau de tournage puis le chapitre suivant on la découvre enfant.
Je n'ai pas accroché à ce roman et pourtant Dieu sait si j'ai essayé mais le style d'écriture est ampoulé, les phrases si complexes que l'on ne sait plus où l'auteur veut en venir.
Cette chronique va être très courte car j'ai beaucoup de mal a trouvé les mots qui pourrait être justes sans dévaloriser le roman.
Toutefois j'ai quand même apprécié la découverte de ce roman, et je pense sincèrement le reprendre plus tard car je ne m'avoue pas vaincue pour autant.
Explolecteurs de la rentrée littéraire 2015 , Rdv page 100
Mais je me suis arrêtée à la page 50!!
Tout d'abord le titre et la couverture m'ont plu de suite, faut dire «Notre remède est sans désir» et la photo colorisée de cette femme mystère, ça en jette mais malheureusement ça s'arrête là.
Pourtant l'histoire de cette femme Frances Farmer actrice hollywoodienne des années 30', m'a plu. La construction du récit aussi on la rencontre sur un plateau de tournage puis le chapitre suivant on la découvre enfant.
Mais j'ai eu beaucoup de mal à aller plus loin car le style d'écriture est ampoulé, les phrases si complexes que l'on ne sait plus où l'auteur veut en venir.
Je ne m'avoue pas vaincue pour autant et je pense le reprendre mais plus tard( même si ce n'est pas dans mes habitudes!).
"Notre remède est sans désir"? Peut être un livre qui n'existe pas encore. Bon courage pour la suite!
ExploLecteur : la chronique finale du roman
Frances Farmer est une comète dans le paysage hollywoodien des années 40, passant de la lumière éclatante des projecteurs de la Paramount aux ténèbres indigentes des hôpitaux psychiatriques des années 50. Son destin est singulier et tragique, mais Frances n'a rien d'une victime. C'est une insoumise qui défie les codes et les trajectoires que l'on a tracés pour elle. Dès son adolescence, elle gagne un concours d'écriture avec son essai polémique "Dieu meurt". Stoïque et huée par une foule de croyants. Elle s'offrira aussi un voyage d'études en Russie en pleine guerre froide, gardant, là encore, son indépendance de vue. Elle ne cessera d'emprunter des chemins de liberté bien trop dangereux pour une femme de son époque, laissant fermenter en elle une colère sourde à l'autorité et qui va progressivement l'emporter.
Mathieu Larnaudie nous peint Frances Farmer en sept tableaux, d'une prose très littéraire mais néanmoins accessible. L'écriture est ample, précise, virtuose, bien que flirtant parfois avec une certaine préciosité. Le milieu de l'ouvrage manque un peu de rythme, peut être à cause la distance que l'auteur veut constamment garder de son sujet. La fin en revanche nous offre quelques pages magnifiques et bouleversantes - sans verser dans le voyeurisme facile - et d'une cruauté que seules la littérature et la poésie parviennent à sublimer. Une lecture courte (227 pages) qui exige concentration et persévérance pour en saisir toutes les nuances mais un texte remarquable et intelligent.
ExploLecteur : le rendez-vous de la page 100
Je suis intrigué, séduit. Il y a d'abord ce regard bravache, intense qui m'a défié dès que je me suis saisi du livre. Un visage lisse et fin dont des lèvres d'un rouge carmin révèlent la blancheur de la peau, la chevelure sauvage. Qui est-elle ? Une photo d'emprunt? Le portrait de notre héroïne ? Je n'ai pas encore suffisamment avancé pour le savoir vraiment. Pour le moment, je vogue de tableau en tableau. Je suis à Hollywood, je marche dans les pas d'un magnat de la production cinématographique des années 30 - Samuel Goldwyn. Un parcours d'exception pour cet immigré juif polonais extrait du ghetto de Varsovie. Je capte dans la lumière les traits d'une belle icône blonde. Est-ce elle ? Francès ? Cette jeune fille de Seattle dont l'audace fit gagner un concours de nouvelles avec ce titre "Dieu meurt" . Osé en plein puritanisme. S'éloigner de son paradis terrestre pour les planches usées de Broadway et l'amour d'un auteur révolutionnaire : osé aussi. L'écriture est ample, lyrique. Elle me laisse à légère distance du sujet, bercé par le flux et le reflux de générations, de temps qui se répondent et se mélangent à la fois. J'ai envie d'en savoir plus.
J'espère qu'il vous plaira Rahmatou, je suivrai votre avis avec intérêt !
Merci Olivier pour cette superbe chronique. Encore un "+1" pour ma PAL, il va falloir que je me clone si je souhaite les lire tous ! ^^'
Merci Sofi C ! si le "Larnaudie" ne vous dit pas trop il y aussi ce film de Graeme Clifford avec Jessica Lange dans le rôle de Frances Farmer. Je vais essayer de me le procurer pour prolonger cette lecture. amitiés
Efficace jolie chronique et pas trop longue. En tout cas ça donne envie de se plonger dans la vie de Frances.
ExploLecteur : la chronique finale du roman
Frances Farmer est une comète dans le paysage hollywoodien des années 40, passant de la lumière éclatante des projecteurs de la Paramount aux ténèbres indigentes des hôpitaux psychiatriques des années 50. Son destin est singulier et tragique, mais Frances n'a rien d'une victime. C'est une insoumise qui défie les codes et les trajectoires que l'on a tracés pour elle. Dès son adolescence, elle gagne un concours d'écriture avec son essai polémique "Dieu meurt". Stoïque et huée par une foule de croyants. Elle s'offrira aussi un voyage d'études en Russie en pleine guerre froide, gardant, là encore, son indépendance de vue. Elle ne cessera d'emprunter des chemins de liberté bien trop dangereux pour une femme de son époque, laissant fermenter en elle une colère sourde à l'autorité et qui va progressivement l'emporter.
Mathieu Larnaudie nous peint Frances Farmer en sept tableaux, d'une prose très littéraire mais néanmoins accessible. L'écriture est ample, précise, virtuose, bien que flirtant parfois avec une certaine préciosité. Le milieu de l'ouvrage manque un peu de rythme, peut être à cause la distance que l'auteur veut constamment garder de son sujet. La fin en revanche nous offre quelques pages magnifiques et bouleversantes - sans verser dans le voyeurisme facile - et d'une cruauté que seules la littérature et la poésie parviennent à sublimer. Une lecture courte (227 pages) qui exige concentration et persévérance pour en saisir toutes les nuances mais un texte remarquable et intelligent.
Moi aussi j'ai envie d'en savoir plus ! Ta description des 100 premières pages est alléchante ! Et Frances Farmer...
Quel enthousiasme ;) très belle chronique Olivier pour un roman qui l'est tout autant! Bonne continuation ;)
Terrible destin que celui de Frances Farmer.... L'image de couverture semble être une photo noir et blanc de l'actrice colorisée.
Bonne lecture!
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Oups!!En effet j'ai inversé les mots ds le titre , il s'agit bien de "Notre désir est sans remède". Merci :)