"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
12 novembre 1918. Premier jour de paix.
Dans la morne cour d'une caserne, Max Brunner, alsacien, soldat défait, lève un poing rageur tandis que le drapeau allemand est abaissé. Julien Varin, soldat vainqueur, le regarde, intrigué. C'est peut-être bien ce jour-là, sur les cendres de l'Europe, qu'est apparue à Max et Julien, l'un avec l'autre, l'un malgré l'autre, l'idée même d'un monde nouveau.
Tout s'enchaîne très vite. Paris d'abord, où Max présente à Julien ses amis anarchistes. Le port de Rouen ensuite, où Max et ses camarades s'emparent du Libertad, un vieux cargo rouillé retenu par la Marine française, et libèrent l'équipage.
Et tandis que le commandant donne ses ordres pour quitter Rouen et gagner la haute mer dans la plus grande discrétion, Max entraîne Julien dans les entrailles du navire.
Ouvrant l'une des cales, Julien découvre, enfouies sous le charbon, des centaines de caisses remplies d'armes et de munitions. « Pour aider la révolution qui se propage en Allemagne, ça fera l'affaire. Cap sur Hambourg ! », rigole Max.
L'Allemagne, vraiment ?
Tapie dans un recoin, une ombre guette les deux hommes...
Une ombre qui corps et âme se dévouera à leur faire découvrir la lumière.
Et, enfin, quitter l'hiver...
Magnifique album édité par Futuropolis ! Quand j’ai vu Notre Amérique, premier mouvement, de Kris (récit) et Maël (dessin et couleur), je n’ai pas hésité à me lancer dans la lecture et je remercie Simon pour cette belle découverte.
Quels visages tourmentés en couverture ! Max et Julien, laissent la guerre derrière eux, champs de batailles dévastés, désolation maximum… Quitter l’hiver, titre de la première partie de Notre Amérique, ce bateau qui fume pourrait bien le leur permettre.
Une narratrice me fait remonter à 1919, au Mexique, bien avant sa naissance, puis, subitement, au 12 novembre 1918, lendemain de l’Armistice. Des soldats allemands vaincus se traînent entre Nancy et Coblence et l’armée américaine est là aussi.
Les dessins de Martin Leclerc, dit Maël, réalistes, et pleins de fougue m’accrochent. J’ai envie de plonger avec ces personnages que je découvre petit à petit : Julien au volant d’une voiture d’état-major et un soldat allemand mais surtout Alsacien, Max, sympathisent et font route vers Paris. La guerre est finie mais notre pays doit se relever après tant de victimes, de familles endeuillées, de blessés graves, de jalousies, de rancœurs devant ceux qui en reviennent alors que tant d’hommes y sont restés.
L’histoire se complique vite et c’est un reproche que je fais à Christophe Goret, dit Kris, chargé du récit, il y a trop de changements d’époque et, je m’y suis perdu parfois ayant besoin, à chaque basculement, d’un peu de temps pour savoir à quel moment je me trouve.
L’histoire de chacun des protagonistes se révèle petit à petit avec des rencontres, des surprises, bonnes parfois, mauvaises souvent. La passion de Julien Varin pour la photographie permet de figer les principaux personnages.
Au Mexique qu’un ambassadeur d’Allemagne avait tenté de s’allier pour attaquer les États-Unis, les révolutionnaires ont besoin d’armes. Les traquenards se succèdent mais qu’importe : « Viva la Révolución ! » et, slogan essentiel pour le peuple mexicain qui tente de survivre face aux grands propriétaires : « Tierra y Libertad ! »
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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