"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La Grande guerre comme on l'a appelée, fut l'immense boucherie que l'on sait, véritable suicide de l'Europe dont l'Europe se souvient et qu'elle marque par de nombreuses commémorations encore un siècle après.
À cette occasion paraissent de nombreux livres, essais, réflexions, ouvrages historiques de fond, mais aussi les récits, de nombreux récits, écrits au fond des tranchées, ou plus tard, parfois bien plus tard, hors de la boue, de la saleté et de la fureur des batailles. Récits de morceaux de vie, de vies partagées, parfois souriantes, souvent souffrantes ; exemples quotidiens d'un quotidien de guerre, d'appel au clairon, d'attentes, de marches, de souvenirs terribles de sang, de corps démembrés ou brûlés, de copains disparus ; mais aussi de retour à l'arrière, de repos, de retrouvailles des êtres chers, d'oubli relatif du feu en redoutant les prochains combats, car la vie et le besoin de bonheur sont les plus forts.
Encore un récit de voyage dirons-nous, et pourquoi puisqu'il y en a tant ?
Miguel Haler est écrivain et artiste. Deux termes indissociables pour lui, né de la croisée de deux cultures : celle, maternelle, des gitans nomades italiens ; celle, paternelle, des sédentaires français de la vallée du Rhône. Gitan lui-même, Miguel Haler est guitariste, troubadour d'aujourd'hui devrions-nous dire. Il sillonne la France pour donner des concerts et se produit également chaque année, aux Saintes-Maries-dela- Mer, lors du pèlerinage des Gitans : arrêt incontournable et sacré.
C'est dans le grenier de la maison familiale, au fond d'un coffre fermé depuis bien longtemps et oublié que Miguel et les siens ont découvert, il y a quelques années, cinq carnets manuscrits. Ils avaient été rédigés par le grand père paternel, pendant les années de guerre, sur le front, et précieusement gardés en mémoire des années sombres et pour les générations futures.
Ces carnets rassemblent les souvenirs, mieux encore les témoignages pris sur le vif d'un Poilu issu d'une famille d'Alsaciens originaires de Willer-sur-Thur, qui, après la défaite de 1870, pour rester française et par convictions politiques républicaines, s'était établi dans le mince pays de Belfort.
Ces textes ont été confiés à Miguel, le petit-fils, l'écrivain : « L'âme emplie d'émotion, j'ouvre le premier carnet. Il accueille mon regard, avec ses feuilles jaunies par le temps, d'une belle écriture, penchée, lisse, à l'encre violette, comme on a appris à la styliser dans les écoles de la République du début du vingtième siècle avec une plume Sergent major. » Retrouvant ainsi son grand-père, disparu depuis longtemps, Miguel Haler a décidé de le faire revivre par l'écriture. Ces phrases et ces mots, simples et forts, écrits sans fioritures par le simple ajusteur devenu soldat et malgré lui chroniqueur de l'indicible, ont été ici repris par l'écrivain, son descendant.
Miguel ne réécrit pas mais accompagne ce qui est déjà écrit, (Miguel a mené une véritable recherche historique), se glissant ainsi dans la peau et l'esprit de celui qui combat et souffre.
Moi, Joseph, l'Alsacien est devenu ainsi, non pas un roman, ni même un récit romancé, mais la chronique journalière, remaniée et enrichie, humaine et humaniste, de celui qui, au soir de sa vie, était appelé affectueusement « Pépé piquant »
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