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L'autorité ne se manifeste pas clairement, il faut la traquer, y compris dans les lieux de perte. Car il existe deux formes d'autorité fondamentales. La « bonne » donne une puissance sans pouvoir et coercition, elle encourage et protège, elle permet de résister à la tyrannie et l'injustice ; la « mauvaise » glisse vers les positions autoritaires, brutales et bruyantes. Voilà ce que nous propose Avital Ronell dans cet ouvrage : traquer les figures de l'autorité, rappeler l'autorité naturelle face à la multiplication des gestes autoritaires.
Car notre problème, c'est le manque de figures bienveillantes et fortes de l'autorité, celles que Hannah Arendt ou Alexandre Kojève ont rappelé pour lutter contre la tyrannie. Aujourd'hui, nous sommes envahis par les fils perdants, d'Oussama Ben Laden à Georges Bush, qui se vengent sur le monde de leur propre échec. Héritiers de figures paternelles qui ont pesé sur eux, cette vengeance en fait des hommes terrifiants.
Dans un style singulier, Avital Ronell convoque d'autres figures, comme Isaac, Faust ou Kafka, pour tenter de saisir ce qu'est l'autorité naturelle, au-delà de ces figures autoritaires qui signent sa disparition. Et nous amène à considérer cette notion comme un rêve qui perdure depuis l'antiquité, qui engendre des conséquences politiques bien concrètes et avec lequel, à l'image de Kafka, nous devons apprendre à vivre.
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