"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En cette matinée du 11 septembre 2001, il y a, dans la main de Keith, masqué de cendres, criblé d'éclats de verre et revenu d'entre les morts dans l'appartement de son ex-épouse, Lianne, une mallette qui ne lui appartient pas et que sa main de rescapé serre de toutes ses forces.
Tandis que Keith se rapproche et s'éloigne d'une autre femme rencontrée dans l'enfer des tours, Lianne s'abandonne à l'inquiétude que lui causent l'attitude farouche de son fils, l'atelier d'écriture pour malades d'alzheimer dont elle a la charge, l'Homme qui Tombe, ce performeur que la police traque, la santé de sa mère qui vit depuis des années une incompréhensible liaison avec un mystérieux Européen toujours entre deux avions, entre deux univers...
Affrontant, avec les seules armes de son art, un monde en morceaux dont la représentation s'est perdue avec les attentats du 11 Septembre, Don DeLillo donne à voir les ressorts brisés de la belle machine humaine - psychisme, langage et corps impuissant confondus. Voyage au coeur de notre histoire commune, exploration magistrale des effets et des causes d'une catastrophe, ce roman fraye le chemin d'une catharsis qui autorise à regarder en face le Mal dans tous ses inévitables et fulgurants avènements.
Avec L’Homme qui tombe, Don DeLillo délaisse le spéculatif pour s’attaquer à l’événement le plus significatif de l’histoire américaine contemporaine ; le 11 septembre.
Le lecteur est invité à enjamber des débris de voix qui s’entremêlent paragraphe après paragraphe tout au long de ce récit choral où les personnages prennent la parole à tour de rôle. Le lecteur, au même titre que le voyeur, devient un entendeur. Non invité à ce groupe de parole pour survivants du 11 septembre, ce dernier s’immisce contre sa volonté dans les espaces les plus intimes de New-Yorkais plus caricaturaux les uns que les autres.
Tentant de peindre un pays névrosé et meurtri par le 11 septembre, Don deLillo peine à laisser tomber ses propres lubies. On retrouve dans ce récit un amalgame de post-modernisme et d’ultra-modernisme qui ne fait pas bon ménage. En intellectualisant cet événement pourtant si marquant par sa viscéralité, Don DeLillo nous offre un récit aseptique, dont la traduction française s’efforce de rendre la force des artifices littéraires si chers à Don DeLillo.
On pensait cependant tenir entre nos mains un objet à la gloire d’une Amérique oubliée ; la version publiée par Actes Sud se démarque par son format tout en longueur. Le livre, lorsqu’ouvert, rappelle sans équivoque, les deux tours jumelles.
11 septembre 2001
Deux tours s’effondrent
C’est l’horreur
Keith sort des décombres perdu, abasourdi.
Il se rend chez son ex-femme,Lianne, sans savoir pourquoi.
A travers ces deux personnages et ceux qui les entourent, l’auteur tente de raconter l’indicible, les séquelles, les traumatismes.
Quel étrange livre
Paradoxalement, j’avais tout le temps envie de l’abandonner et en même temps de continuer.
Tout est enchevêtré, comme l’est la vie des rescapés de cette tragédie.
On ne sait jamais au début d’un paragraphe de qui ça parle, où c’est.
Une construction en chaos comme l’est la situation.
Finalement un bon livre, perturbant, mais que je ne regrette pas d’avoir lu.
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