"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les Lettres de Cang-ti, grand mandarin de Chine, recueillies par Mylord Shaftesbury en 1772 ne sont pas une simple "chinoiserie" à la mode du XVIIIe siècle mais une critique virulente des religions qui s'appuie sur les courants philosophiques les plus radicaux des Lumières. Leur auteur, Sébastien Joseph Antoine Cupis de Camargo, naquit à Bruxelles dans une famille connue. So n caractère tumultueux, voire excessif imprègne les Lettres de Cang-ti dès la première page. Camargo professe certes unvéritable culte pour Voltaire, mais il dépasse rapidement le déisme de son maître pour se proclamer résolument athée. Il réfutesystématiquement le Père Nonnotte, le critique virulent de Voltaire, et l'abbé Nicolas Sylvestre Bergier avant de procéder à un examen méthodique de la Bible et des fondements de la religion chrétienne afin de mieux dénoncer la superstition et le fanatisme. Il revendique une morale naturelle "fondée sur nos besoins", qui s'appuie sur le matérialisme. Averroës, Diagoras, Lucrèce, Spinoza, Hobbes Bayle, Locke, Montesquieu, Toland, Helvetius, Saint-Évremond, Du Marsais, Bolingbroke, Maupertuis, d'Argens, La Me ttrie, Collins, voilà ses références ; Voltaire, Rousseau, Diderot, d'Alembert, Marmontel, Hume, Boindin, voilà ses maîtres.
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