"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quatre amis, Émile, Henri, Tintin et Eddie, tous nés en 1922, sont partis en Allemagne, lors de la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre du Service Obligatoire du Travail (STO) imposé par le gouvernement de Vichy. Leur retour est difficile. La période tourmentée d'après-guerre - épuration, délations, accusations - cristallise leur impétueuse nécessité à être reconnus par les leurs en tant que prisonniers de guerre. Les Chardons bleus, ce sont eux, à l'instar des Bleuets, ces enfants soldats de la guerre 14-18. Les piquants en plus.
En l'année 1947, jeunes et orgueilleux, ils sont encore emplis de ressentiment. Un étrange colis arrive chez Émile. À l'intérieur, une lettre de femme et tout se précipite. Émile disparaît. Sabine, sa jeune épousée, s'émeut et part à sa recherche. Tout comme la légendaire Ariane, Sabine va dérouler sans le savoir, en ricochant de l'un à l'autre des quatre jeunes protagonistes, le peloton magique qui pourrait les guider hors du labyrinthe de leur infortune. Il y a en elle tant de ferventes certitudes et tant d'amour qu'ils parviendront peut-être à tuer leur Minotaure.
J’ai aimé Les chardons bleus en définitive, bien que le début fût un peu houleux. Je m’explique.
Ce roman fait 300 pages et durant environ la première moitié du roman, j’étais complètement désorientée. Je m’ennuyais, j’étais perdue, trop d’informations à retenir, trop de détails qui m’empêchaient de saisir le contexte général. Bref, j’avais une impression de folie ambiante à l’instar de Sabine qui s’en va de chez elle sans demander son reste. Je me demandais pourquoi elle s’en allait soudainement. Je me suis souvent posé la question « pourquoi ». Les personnages sont difficiles à saisir, difficiles à comprendre.
A part Sabine, on ne peut en aucun cas avoir ne serait-ce qu’un petit morceau de pensée des autres personnages. Alors j’ai continué à lire, en espérant que tout s’éclaircirait.
Puis je suis arrivée à la moitié du roman, à la page 145 pour être précise, là où Lilian fait sa véritable apparition. A partir de ce moment, à partir de la conversation qu’entretienne Sabine, méfiante, et Lilian, si avenant, un déclic s’est produit et je n’ai plus lâché mon livre jusqu’à la fin. Cette discussion entre eux m’a totalement bouleversée, passionnée, j’étais complètement happée par les mots, les phrases qui s’enchainaient. Je commençais à entrapercevoir le sens caché des phrases, la signification de tout ce qui s’était déroulé auparavant sous mes yeux désappointés.
Lilian est un personnage énigmatique qui a totalement ébloui ma vision du roman. Il éclaire tout avec son aura bienfaitrice. Sa personnalité est rafraichissante, il représente le charisme à lui tout seul et apporte énormément d’indications importantes à Sabine.
Sabine est une jeune femme qu’il est difficile de saisir en premier lieu mais qui devient rapidement attachante. Elle est l’élément moteur du récit, elle incarne le noyau du groupe qu’elle chérit tant. La nostalgie l’étreint souvent, elle peine à trouver ses marques après le retour du STO des quatre garçons Emile, Tintin, Henry et Eddie.
Le pan qui mentionne le vécu bien enfoui de ces hommes qui ont du partir en Allemagne pour le Service du Travail Obligatoire est très intéressant. On se représente assez aisément des hommes qui ne veulent pas en parler, qui cherchent à retrouver une place au sein de la société et revendiquer leur besoin d’être considéré comme prisonnier de guerre, non comme des volontaires.
En bref, Les chardons bleus est un roman qui traite d’un sujet très intéressant mais qui est amené en premier lieu d’une manière assez maladroite. Lecteur attentif, continue la lecture du roman, accroche-toi si tu as le sentiment de perdre pied parce que je t’assure que la suite en vaut la peine.
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