"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Arrivé sur l'île tropicale de Cahor dans l'espoir de faire fortune, Erik survit tant bien que mal de petites combines. Lorsqu'un historien lui demande de le guider dans la jungle à la rencontre des natiis, le peuple autochtone refoulé loin des côtes depuis que les colons ont envahi l'île, il saute sur l'occasion d'un bon salaire. Mais au milieu des lianes, des souvenirs qu'il pensait enfouis au plus profond de lui-même resurgissent...
Alors que le fragile équilibre entre les peuples menace de se briser, Erik découvre que le but de l'expédition n'est pas celui qu'il croyait. Il va devoir faire un choix entre ce que lui dicte le peu d'intégrité qu'il lui reste et l'appât du gain...
Un huis clos immersif au coeur d'une jungle dangereuse, qui embarque les personnages au plus profond d'eux-mêmes en les confrontant à leurs secrets les plus sombres.
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--- Un vrai roman de fantasy ? ---
L’histoire se déroule en effet dans un autre monde que le nôtre. Néanmoins, celui-ci est dénué de toute magie, malgré un folklore intéressant. Cela n’est pas un défaut en soi, mais je tenais à le préciser.
En vérité, comme de nombreux ouvrages Scrineo, la raison d’être de ce roman se situe ailleurs. Marine Sivan aborde par le prisme de l’imaginaire des thématiques fortes telles que la rédemption et l’acceptation de la différence. Et sa manière de les traiter m’a tout particulièrement plu ; le récit est porté par une plume incisive et une ironie mordante qui lui confèrent les mots justes.
Ainsi, les dessous de l’intrigue se révèlent plus complexes qu’il n’y paraît au premier abord. Sans nous apporter des réponses, l’auteure pose les bonnes questions et nous pousse à la réflexion. Une belle réussite sur ce point ! Je remercie donc la maison d’édition pour l’envoi de ce service de presse.
--- Une intrigue en deux temps ---
Ignorant tout des véritables motivations du héros, je me suis laissé porter par l’histoire durant la première partie. Particulièrement haletante, elle s’est révélée riche en rebondissements et en surprises, l’auteure n’hésitant pas à faire souffrir ses personnages. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le livre se trouve au rayon adulte.
La seconde moitié aborde un tournant important dans l’histoire personnelle d’Erik. Dès lors, le roman se veut davantage dans l’introspection. Mon engouement est alors légèrement retombé, car les révélations tant attendues manquaient pour moi de substance. Peut-être m’attendais-je à quelque chose de plus spectaculaire ?
Néanmoins, rassurez-vous : j’ai tout de même poursuivi ma lecture avec entrain !
--- Un conflit séculaire entre colons et indigènes ---
Bien que l’histoire prenne vie dans un monde imaginaire, l’auteure s’est largement inspirée des conquêtes de notre passé. Tandis que les envahisseurs s’approprient une terre nouvelle sans considération pour les indigènes déjà présents, ceux-ci voient leurs richesses pillées et leur culture bafouée. Pourtant, en dépit des mésententes et des massacres, une cohabitation forcée s’installe. De celle-ci naissent des rapprochements entre peuples et même de l’attachement ! Cela suffira-t-il pour mettre un terme au conflit ? Rien n’est moins sûr !
Quoi qu’il en soit, j’ai apprécié découvrir le point de vue des Natii, comprendre leurs positions, assister à leurs rituels. J’aurais néanmoins préféré que le mysticisme qui entoure leurs croyances soit davantage approfondi.
--- Un héros qui se redécouvre ---
Désabusé par la vie, Erik, le héros de l’histoire, a conscience de ses erreurs passées, mais refuse de se laisser dominer par la culpabilité. Après tout, il lui est impossible de revenir en arrière. Cela ne l’empêchera pas de tout tenter pour se racheter, tant les regrets le rongent…
Comme d’autres lecteurs, j’ai éprouvé quelques difficultés à m’attacher à lui, tant son égoïsme transparaît au début du récit. Cependant, au contact de Joachim, le fils de son nouvel employeur, une lente transformation semble s’opérer en lui. Il développe une affection sincère pour ce gamin à la recherche d’une figure paternelle. Silas semble en effet incapable de remplir ce rôle, trop absorbé par sa carrière d’historien…
Aucun de ces personnages n’est parfait. Ils s’emportent, commettent des erreurs alors qu’ils se trouvent dans un environnement hostile, puis regrettent sans pouvoir échapper aux conséquences. Si j’ai parfois trouvé leur volonté de se racheter un peu trop marquée, j’ai suivi leurs pérégrinations avec plaisir, d’autant plus que Marine Sivan ne les épargne pas. Ainsi, nul n’est à l’abri d’un mauvais choix ou d’un faux pas…
Je ne vous dirai rien de plus, mais sachez que le final m’a déconcertée, bien qu’il soit en accord avec le reste du roman. En fait, la situation me semblait sans issue et je doutais que l’auteure parvienne à proposer un dénouement cohérent, mais je me trompais. J’ignore toutefois si ce dénouement plaira aux lecteurs…
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