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Les bombes résonnent déjà depuis plusieurs jours lorsque Tchaï voit défiler les nouveaux maîtres du Cambodge dans les rues de Phnom Penh. Il a dix ans en ce 17 avril 1975. Très vite, les Khmers rouges ordonnent l'évacuation, et Tchaï est contraint de fuir avec sa famille en direction de la campagne. Mais ce qui ne devait être qu'une mesure temporaire se mue en exode sous le régime despotique de Pol Pot. Durant près de quatre ans, le jeune garçon connaîtra la faim, l'épuisement, la peur et croisera bien trop souvent la mort, mais il retiendra surtout les hommes et les femmes hors du commun qui lui tendront la main et l'aideront à croire qu'un autre destin l'attend.
Il n'est pas de sommets que l'on ne puisse franchir. Telle est l'intime conviction de Tchaï, l'enfant qui a appris à nager avec les buffles. Sans jamais rien taire de la violence de cette période noire, ce roman, inspiré d'une histoire vraie, choisit l'espoir, et parfois même l'humour, pour partager le parcours extraordinaire de ce survivant qui n'aura de cesse d'atteindre son rêve.
Il faudra tellement de volonté pour survivre à l’épuisement, à la famine et au travail forcé que leur imposèrent les Khmers rouges en 1975, que peu de Cambodgiens sortirent indemnes de ces années de terreur.
Tchaï, enfant curieux et intelligent, va se battre pour aider sa famille à survivre au difficile exode durant lequel ces « 17-avril », connurent la faim, le froid, la peur et périrent en grand nombre.
Ce sont toutes ces années d’exode qui font la trame de ce roman, depuis le départ de la famille de Tchaï de Phnom Penh jusqu’à sa vie en France où il fut accueilli avec ses proches comme réfugié politique.
En nous racontant la vie de cet enfant de 10 ans, Christophe Vasse nous offre un incroyable témoignage de ce que vécurent ces « citadins impérialistes » utilisés par l’armée communiste comme main d’œuvre « pour contribuer à l’effort collectif de redressement du pays ». Ce roman retrace le long et difficile périple de ces populations déplacées et la catastrophe humanitaire que le régime totalitaire des Khmers rouges provoqua. Ne connaissant pas la géographie de ce pays, il m’a manqué une carte du trajet effectué pour mieux suivre les méandres de cet exode.
En 1980, animé de la sagesse cambodgienne et fort d’une expérience douloureuse mais formatrice, l’adolescent saura faire preuve d’une résilience et d’une volonté hors du commun pour s’intégrer à sa nouvelle vie française. Le regard que l’auteur porte sur notre société et sur la difficulté de s’y adapter pour les réfugiés, est drôle et réaliste.
Roman historique puis roman de société, cette histoire vraie foisonne de personnages, tant les familles autour de Tchaï sont nombreuses et il m’aura fallu un certain temps pour parvenir à différencier cette kyrielle de prénoms asiatiques. Mais plongée dans le destin extraordinaire de ce jeune garçon qu’une soif de tout apprendre a aidé à franchir les montagnes, j’ai vécu cette lecture en immersion, ressentant les douleurs et les espoirs, emportée par l’écriture entraînante aux mille détails d’un écrivain que j’ai découvert avec beaucoup de plaisir.
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