"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« J'ai assisté à ton réveil ce matin, Anna. Je dis « assisté » car il ne me reste que trois matins à vivre et lorsque la fin est imminente, chaque réveil de l'être aimé est un événement. Nous avons échangé un baiser que j'ai écourté pour ne pas te tuer. Il est chaque jour plus difficile de résister... ».
Ainsi se confesse Adrian van Gott, le collectionneur d'art sans âge dont nul ne connaît la fortune : dans sa maison, sa forteresse des beaux quartiers de Manhattan, il a amassé des livres, des tableaux, des souvenirs de siècles passés... Adrian est une énigme. Mystérieux, douloureux, épuisé par les siècles déjà vécus, torturé de ne pouvoir toucher la femme qu'il aime...
Qui est-il, et quel drame a-t-il connu dans la Venise des années 1780 avant de découvrir son étrange et monstrueux pouvoir ?
Pour Adrian, l'amour se vole et ne se gagne jamais. Et si aimer une femme à travers les siècles est une malédiction, c'est aussi le plus beau des destins. De Constantinople aux bas-quartiers de la Londres pré-victorienne, du Paris de la Révolution au New-York numérique, un grand roman noir et vampirique.
le meilleur depuis longtemps, me fait penser avec le même plaisir au parfum de suskind
Un conte ensorcelant sur un amour impossible car maudit, un hymne au sacrifice de soi pour sauver l'autre, une fable teintée de surnaturelle, une balade romantique à travers l'Histoire.
Nous sommes dans les années 2000, Adrian et Anna viennent de se rencontrer, et pourtant ils vont devoir se séparer.
Adrian en dévoile les raisons à Anna dans une longue lettre qu'il a l'intention de laisser derrière lui, et le roman est construit sur cet échange en miroir entre les amoureux car Anna, de son côté, tient un journal intime à laquelle elle confie ses sentiments pour Adrian.
Dans LE VOLEUR D'AMOUR, Adrian va avouer à Anna comment, en trouvant l'amour - il y de cela plus de deux cent ans - il a découvert la vie mais s'est damné pour l'éternité. Car pour vivre, Adrian doit se nourrir d'amour, s'abreuver à la bouche des autres et aspirer en eux tout l'amour qu'ils contiennent. Une malédiction qui l'afflige et l'oblige à se faire assassin puisqu'en prenant tout l'amour que ses victimes ont en elle, il laisse des coquilles vides qui meurent ou perdent la raison, puisque sans amour, point de vie.
La raison de cette malédiction? Un court-circuit chimique, une étincelle entre les parents d'Adrian la nuit de sa conception, l'auteur nous alertant au passage sur le fait que rien de bon ne peut arriver lorsqu'on dénie sa nature.
Le récit d'Adrian est l'occasion de faire traverser au lecteur le temps et l'espace, de sa Venise de naissance à sa fuite à Constantinople, de la révolution française aux deux guerres mondiales.
La narration du héros est aussi propice à la découverte de l'amour sous toutes ses formes et sous toutes ses saveurs : à la faveur des hommes et des femmes qu'il déleste, Adrian goûte l'amour de soi "aigre et râpeux", celui de son enfant "sucré, abandant avec une pointe d'amertume car il s'éloignera, s'échapera, sera ingrat" ou encore celui des amants, épicé.
Le roman de Richard MALKA est surtout la fuite éperdue d'un homme à la recherche d'un amour, celui, originel, que ses parents lui ont refusé enfant, le conduisant à prendre de force ce qui aurait dû lui être donné, faisant de lui un VOLEUR D'AMOUR.
Mais Adrian pour autant n'accédera qu'à l'amour des autres sans parvenir à trouver le sien, sauf à sacrifier celle qui en serait l'objet.
Le dilemne infernal dans lequel la vie a enfermé Adrian, son impuissance, sa souffrance et sa sincérité lorsqu'il se livre à Anna sont intenses et je vous mets au défi de ne pas compatir pour ce voleur qui tue pour vivre.
LE VOLEUR D'AMOUR est une magnifique histoire, qui nous transporte et nous évade dans un imaginaire fascinant, complexe et mystérieux, évidemment sublimée par la poésie fantastique, l'écriture si juste et nuancée de Richard MALKA.
C'est aussi une réflexion intelligente et subtile sur l'humanité, la souffrance et les failles.
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2021/03/04/38837189.html
« La mémoire ne peut remonter qu’au temps où le langage a été acquis. Avant, c'était impossible. Sans mot, nul souvenir. Pourtant, je me rappelle au-delà de ma naissance. Une sensation, une certitude prénatale : mais parents ne m’aimaient pas. »
C’est ainsi qu’Adrian Von Gott débute l’histoire de sa vie, dans la Venise de la fin du 18è siècle. Une vie d’errance à travers l’Europe et à travers …les siècles. Car en vertu d’un phénomène génétique inattendu, Adrian a le pouvoir de jouir d’une vie éternelle pourvue qu’il réussisse à subvenir à ses besoins énergétiques particuliers, dont la source se trouve aux lèvres de ses partenaires. S’il ne les vide pas de son sang comme un vulgaire Nosferatu, il les laisse privé cependant d’une partie de leur âme.
Qualifier de récit vampirique ce roman serait risquer de le priver d’un lectorat peu attiré par les récits sanguinolents. Et ce serait dommage, compte tenu de la qualité de l’écriture.
D’autant que l’accent n’est pas mis sur l’hémoglobine et les viscères exposés, en dehors de quelques rares scènes où on peut invoquer la légitime défense !
C’est un récit romantique, centré autour de ce personnage en quête éternelle d’amour, déchiré entre l’assouvissement de ses désirs et le remords de ce qu’il provoque.
Le récit est très visuel et on imagine sans peine une adaptation sur grand écran.
Merci à Netgalley et aux éditions Grasset
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