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Le vent a dit son nom

Couverture du livre « Le vent a dit son nom » de Mohamed Abdallah aux éditions Au Diable Vauvert
Résumé:

Automne 1954. La Mauresque, coeur populaire de la ville d'Oran a la veille de la révolution algérienne. Les doutes se multiplient, les questions abondent, et l'insurrection grandit en sourdine.



Autour du petit Anir, orphelin et enfant chéri du quartier, Hachemi, Nordine, Aomar, Sald,... Voir plus

Automne 1954. La Mauresque, coeur populaire de la ville d'Oran a la veille de la révolution algérienne. Les doutes se multiplient, les questions abondent, et l'insurrection grandit en sourdine.



Autour du petit Anir, orphelin et enfant chéri du quartier, Hachemi, Nordine, Aomar, Sald, Larbi..., ses amis, cousins et voisins, instituteurs, artistes, poètes, journalistes et saisonniers, mettent la révolte en mots et entrent en résistance pour se libérer de la présence coloniale française.



Un roman bouleversant sur les prémices de la guerre d'indépendance algérienne.

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  • « Puis, lentement, je me résignai
    Au désespoir, je m’abandonnai
    Mais, depuis, je reste alerte au moindre son
    Qui me rappellerait le jour où le vent a dit son nom. »

    La dernière strophe du poème concluant le quatrième roman de Mohamed Abdallah rappelle bien le ton d’une écriture pleine de...
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    « Puis, lentement, je me résignai
    Au désespoir, je m’abandonnai
    Mais, depuis, je reste alerte au moindre son
    Qui me rappellerait le jour où le vent a dit son nom. »

    La dernière strophe du poème concluant le quatrième roman de Mohamed Abdallah rappelle bien le ton d’une écriture pleine de douceur. Le vent a dit son nom me trouble, me désoriente et je ne peux m’empêcher de le mettre en écho avec Houris, le dernier livre de Kamel Daoud. Celui-ci traite de la guerre civile des années 1990, en Algérie, alors que celui-là donne bien le ton des prémices de la guerre d’indépendance, à l’automne 1954.
    D’ailleurs, un autre point commun relie ces deux ouvrages : Oran. Ici, Mohamed Abdallah s’attache aux pas du jeune Anir qui vit dans le quartier de la Mauresque. Convaincue par Simone, professeure de français, Taos, la mère d’Anir accepte que son fils aille étudier au Collège des Palmiers où les enfants de colons sont largement majoritaires.
    Ainsi, par petites touches, commencent à apparaître toutes les erreurs commises par les Européens installés en Algérie. Cela va crescendo, parallèlement à la prise de conscience du peuple qui, devant le blocage complet de la société, ne tarde pas à envisager et à préparer ce qui deviendra la guerre d’indépendance, la seule reconnue officiellement par le pouvoir actuel.
    Si l’écriture de Mohamed Abdallah est douce, elle est aussi rythmée et cela crée une atmosphère apaisante tout en laissant poindre des événements violents.
    Petit à petit, entrent en scène des personnages auxquels Anir a affaire : Tass, sa mère, oncle Saïd, Aomar, Noreddine, Kamal, Damia, Tassadit, le père Clément, Shanez, etc… Il y a même un musicien, Edward Roth, pianiste et prof de musique au collège, dont la description est magnifique. Habilement, cet homme fait découvrir les plus grands de la musique classique à Anir, éveillant ainsi les talents de l’enfant, talents qu’il devrait développer en Europe, si…
    La littérature n’est pas oubliée, bien sûr, avec l’annonce de la publication du premier roman de Saïd Berkane ; mais le passage concernant l’école de Zeghloul est des plus émouvants et des plus terribles. Dans ce village, Aomar voulait tenter d’enseigner à des enfants indigènes qui souffrent de la faim. Avec l’aide de ses amis, il était sur le point de réussir quand…
    Comment ne pas signaler cette famine frappant beaucoup d’autres Algériens alors qu’en même temps deux millions de quintaux de nourriture étaient exportés vers l’Europe ?
    Avec le contexte politique s’imposant peu à peu, c’est l’immersion dans la vie quotidienne des Oranais de la Mauresque qui me touche le plus. Mohamed Abdallah fait bien ressortir les joies, les amitiés, les amours, la solidarité, sans oublier les jalousies, la médisance, le poids de la religion et cette barrière invisible entre les femmes et les hommes.
    Il démontre bien comment la révolte couve, comment les Algériens ne supportent plus l’arrogance des colons. Comment un tel mépris, une telle violence ont-ils pu perdurer et même s’affirmer face aux revendications de ces gens qui avaient été spoliés, chassés de leurs terres ancestrales ?
    L’auteur sait bien que rien n’est parfait du côté de ceux qui se mobilisent. Il livre au passage un très intéressant débat à propos des formes que la lutte pour l’indépendance doit prendre face aux comportements de plus en plus violents des colons, des gendarmes et de l’armée.
    Le chemin va être encore long pour arriver à l’indépendance. La violence va augmenter exponentiellement, d’un côté comme de l’autre, mais Le vent a dit son nom m’a permis de ressentir les émotions, de comprendre la volonté d’un peuple qui paraissait soumis jusque-là.
    Mohamed Abdallah, comme la plupart de ses personnages, maîtrise parfaitement la langue de ceux qui imposent leur présence et leur loi et il a bien fait de raconter, au plus près du peuple, cette période trop souvent passée sous silence.
    Grâce à Babelio et aux éditions Au diable vauvert que je remercie, j’ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre doté d’une très belle couverture.

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/10/mohamed-abdallah-le-vent-a-dit-son-nom.html

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