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De nombreuses populations amazoniennes se saisissent aujourd'hui de la Constitution brésilienne de 1988 pour demander leur reconnaissance auprès de l'État en tant que groupes sociaux culturellement différenciés. Selon que l'on appartient aux « populations traditionnelles », aux « peuples indigènes » ou aux « communautés quilombolas » (descendantes de Noirs marrons), on est en effet susceptible de jouir de droits territoriaux spécifiques.
Ces groupes ne sont pourtant pas figés : il existe de nombreuses circulations individuelles et collectives entre ces catégories ethno-légales. En partant d'un cas singulier au sein d'un village amazonien, Véronique Boyer rend compte de ces repositionnements identitaires et des stratégies qui les guident. Dans ce village, trois frères envisagent de façon distincte leur inscription ethnique dans des généalogies censées s'exclure : l'un se déclare noir, l'autre indien, le troisième se veut « l'un et l'autre ». Tous trois font référence à un même « mélange » familial et revendiquent un droit de choisir.
Une étude fine, à partir du terrain, des effets sociaux des catégorisations ethniques, de leur réappropriation et déconstruction par les populations.
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