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C'est à la cour impériale, dans le japon du viie siècle, que nous transporte l'auteur de meurtres à la cour du prince genji, dans le tourbillon de querelles de succession entre souverains et dignitaires, au milieu des trahisons, des complots et du tumulte des assassinats.
On retient son souffle dans ce roman policier bouleversant de haine et de folie meurtrière où la magie noire se mêle au vacarme des armes, autour d'un démoniaque et mystérieux prince des ténèbres. derrière la prêtresse nukata, on entend le frôlement des traînes sur le plancher des palais, mais aussi les incantations des sorciers qui, au cours d'étranges cérémonies, nouent les rancoeurs et les malédictions.
Comme souvent dans le cinéma japonais, s'entrecroisent des scènes d'une grande douceur et d'une extrême cruauté. et nous ne saurions trop recommander au lecteur, une fois ce livre refermé, de se purifier en lançant du sel devant sa maison comme le veut la tradition japonaise.
Japon, VIIè siècle.
La princesse de Nukata, prêtresse douée de pouvoirs médiumniques, quitte sa maison isolée pour rejoindre la cour impériale où vit l’homme qu’elle aime, le prince Ôama, fils cadet de l’impératrice Kôgyoku. Elle sent qu’il est en grand danger et souhaite être auprès de lui pour le protéger. Le clan Soga ayant pris de plus en plus d’importance, l’affrontement avec la famille impériale semble, en effet, inévitable et la lutte pour le pouvoir promet d’être sanglante. Cependant, le prince héritier Naka no Ôe, décidé à conserver le trône impérial, s’est adjoint les services d’un puissant sorcier pour éradiquer les Soga. Persuadé d’être le Prince des ténèbres, il use de la magie pour se débarrasser de ses ennemis qui meurent les uns après les autres dans d’atroces souffrances. Sa réputation en pâtit, il est craint et détesté par sa famille et par le peuple. Pourtant, Nukata, délaissée par Ôama, le prend en pitié malgré son caractère violent et finit même par tomber amoureuse. Mais les temps sont troublés, le trône est fragile et la famille impériale peine à maintenir la paix.
Trahisons, manipulations, crimes sanglants et magie noire dans un Japon bien loin d’être zen.
Inspiré par la légende du Prince des ténèbres, revenu du royaume des morts, nourri d’une haine universelle, capable de tuer par la pensée, Seio Nagao nous livre un récit violent, mystérieux et truffé de rebondissements. En revanche, il faut vraiment être attentif afin d’appréhender les nombreux personnages aux noms compliqués et de suivre une intrigue plutôt alambiquée. Mais quand on réussit à s’immerger dans cette reconstitution historique des plus réussies, on finit par apprécier ce monde de légendes, de magie, de superstitions. Il faut cependant avoir le cœur bien accroché. Le sang coule à flot et certaines descriptions sont peu ragoutantes avec leurs lots de cadavres en putréfaction et de vermine grouillante…
Classé ‘’roman policier’’, Le Prince des ténèbres est plutôt une épopée médiévale épique et violente qui peut déconcerter de prime abord. Un peu long et compliqué mais curieusement intéressant. Âmes sensibles, s’abstenir.
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