"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La Baconnière choisit aujourd'hui de republier une série d'oeuvres du philosophe tessinois Max Picard (1888-1963), injustement ignoré en France mais dont l'importance fut suffisante à rallier les hommages d'Emmanuel Lévinas (qui salue son travail dans Noms propres), de Gabriel Marcel (qui lui consacra une préface, dans la première traduction française du Monde du silence parue aux P.U.F. en 1953), ou, plus récemment, de John M. Oesterreicher (essai paru chez Ad Solem en 2005). Le propos de ce livre d'abord paru en Allemagne en 1948 et peut-être le plus traduit de son oeuvre (en japonais, anglais, italien) consiste à tracer les contours d'une phénoménologie du silence ou du « se taire » (schweigen en allemand), entendu comme lieu de naissance à une parole vraie (« Parole et silence font un : la parole est instruite du silence comme le silence de la parole. »). Il se double d'une très fine et très visionnaire tentative d'épuisement de la modernité comme négation du silence.
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