"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 2002, une vague de scandales déferle sur l'Église catholique de Boston. Un à un, des prêtres respectés du diocèse sont accusés du pire des crimes, celui d'avoir abusé d'enfants qui leur étaient confiés. Éloignée depuis longtemps de sa famille par trop étouffante, Sheila McGann est restée néanmoins proche de son frère aîné, Art, curé dévoué et populaire d'une grande paroisse de banlieue. Lorsque Art se retrouve soupçonné à son tour de proximité coupable avec un jeune garçon, Sheila rentre à Boston afin de le soutenir. Leur autre frère Mike, ancien policier, est lui aussi bien déterminé à découvrir la vérité. Leurs enquêtes croisées révéleront les doutes et faiblesses de chacun, venus de leur passé, ancrés dans leur présent.
Dans ce nouveau roman au suspense troublant, Jennifer Haigh explore avec finesse les secrets de famille et les limites de la confiance que l'on porte à ceux que l'on aime.
Préparez-vous à entrer dans l’intimité d’une famille catholique, américaine d’origine irlandaise au sud de Boston. Sheila McGann devient la narratrice de cette histoire poignante concernant son demi-frère Art, autrefois il était estimé est avait la confiance de sa hiérarchie et de ses paroissiens mais aujourd’hui après l’accusation dont il est victime, toute sa vie est entrain de s’écrouler. La seule question qui nous intéresse est de savoir s’il est oui ou non coupable des faits qui lui sont reprochés. Alors que nous sommes en 2002, une période où de nombreuses révélations de pédophilie au sein de l’église catholique sont médiatisées, le cas d’Art pourrait bien être jeté avec l’eau du bain. Est-ce que leur famille pourra résister à ce tsunami ? L’histoire progresse avec des mises en lumière de faits qui se sont déroulés pendant leur enfance. Petit à petit une vérité voit le jour au travers les remous du présent en soulevant le poids du passé. L’intrigue joue à plein sur le doute, la foi, la loyauté familiale mais aussi la rédemption et le plus important reste les liens familiaux entre frères et sœurs, Mike - Sheila et Art mais aussi avec leur mère de famille qui par son comportement éclaire d’un jour nouveau leur fonctionnement. L’auteur a su créer des personnages marquants qui resteront dans notre cœur bine après avoir refermé le livre et avec lesquels j’ai ressenti de l’empathie. Un sujet sensible très difficile à transposer dans un roman et pourtant ce drame familial est brillamment pensé et écrit avec des secrets, des émotions, de l’amour et de la grâce. Un fait divers américain qui pousse à réfléchir sur la façon dont nous prenons parti pour ou contre quelqu’un alors que nous ne connaissons pas les tenants et les aboutissants dans la plupart des cas. Le grand silence est pour moi un roman remarquable et un coup de cœur. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/07/17/37458454.html
⛪ Le grand silence - Jennifer Haigh ⛪
Traduction : Janique Jouin-de Laurens Éditions Gallmeister
En 2002, une vague de scandales déferle sur l'Église catholique de Boston. Plusieurs prêtres sont accusés d'avoir abusés d'enfants qui leur étaient confiés. Sheila McGann nous raconte l'histoire de son frère Art, curé d'une paroisse de banlieue, accusé également. C'est un vrai coup de tonnerre dans la famille, Sheila ne croit pas à la culpabilité de son frère aîné alors que Mike le petit dernier, père de trois garçons, n'en est pas aussi sûre et prends ses distances avec Art. Sheila va plonger dans l'histoire de sa famille, de son frère pour découvrir la vérité quitte à déterrer des secrets enfouis depuis plusieurs années. Mike va lui aussi mener son enquête, en se rapprochant de celle qui accuse son frère d'avoir agressé son fils.
Jennifer Haigh nous offre encore un grand roman, après Ce qui gît dans ses entrailles qui nous alertait sur les dangers du fracking elle s'attaque ici aux affaires de pédophilie qui gangrènent l'Église catholique.
L'affaire d'Art pousse à se questionner sur la solitude des prêtres, leur célibat, leur place particulière dans la société dont ils sont finalement en marge, notre vision et nos attentes de ces hommes en soutane et sur cette Église qui refuse de changer et préfère fermer les yeux ou déplacer ses éléments gênants.
Il y a aussi ces secrets de famille et ces non-dits qui éloignent les membres de fratrie, qui altèrent leurs relations, empêchent de se comprendre.
Et il y a la force de l'accusation (pour toutes sortes d'affaires pas seulement celle dont il est question dans ce livre mais dont j'ai pris conscience de la puissance ici). Avant même de connaître les faits, de voir les preuves, l'accusation publique, son relais dans les journaux lui donne une force, pousse à se placer et à émettre une opinion, à porter un certain regard sur la personne accusée. Avant même l'intervention de la Justice, l'opinion publique est faite, la réputation de la personne remise en cause et un doute subsistera toujours même si par la suite la personne est blanchie, l'accusation dont il aura été l'objet restera une part de son identité. (Je ne spoile rien du roman en disant cela je déroule juste ma réflexion ne vous inquiétez pas
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