"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Oeuvre tardive, Le Cygne (1994) fait partie avec Sur mes traces (1997) des derniers textes importants encore publiés du vivant de Rezzori.
Si elle s'en distingue par son caractère délibérément fictionnel, elle partage avec l'autobiographie et les nombreux autres textes de l'auteur qui relèvent des autres formes d'écritures du moi une dimension fortement introspective. Un narrateur anonyme parvenu à l'automne de sa vie relate avec le recul de la maturité les deux expériences fondatrices de toute existence : l'éveil à la sexualité et la première confrontation avec la mort.
Situées deux décennies avant la Seconde Guerre mondiale dans un village proche de la frontière russe, les premières pages réunissent le personnage principal et sa soeur Tania autour du cercueil de leur oncle Sergueï qui s'est donné la mort d'un coup de feu dans la tempe. Evocation à la fois mélancolique et ironique d'un monde finissant - celui des confins de l'empire austrohongrois qui a vu naître Rezzori -, le récit, interrompu à intervalles réguliers par des commentaires du narrateur, dans la perspective tantôt de l'enfant, tantôt de l'adulte, suggère la fragilité des existences ballottées par l'Histoire.
Le vol brisé du cygne ne marque pas seulement la sortie brutale de l'enfance, source de tous les déchirements, il scelle aussi une vocation d'artiste et d'écrivain qui inscrit le récit dans une longue tradition de la littérature de langue allemande.
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