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Ce roman suit la vie de Frankie de 1966 à 1982. Elle était programmée pour devenir épouse et mère dans la société huppée de l'île de Coronado en Californie. Mais la mort de son frère au Vietnam et le besoin de voir de la fierté dans les yeux de son père la poussent à s'engager comme infirmière militaire au Vietnam en 1967, à 21 ans. Elle y fera deux ans et rentrera moralement démolie pour être rejetée par une population qui traite les vétérans d'assassins, par un gouvernement qui les ignore, par sa famille qui a honte d'elle car elle n'a pas respecté les convenances de son milieu. Elle atteindra le fond, droguée aux médicaments, alcoolique mais finira, après un très long et douloureux cheminement, par trouver la voie qui lui permettra de s'apaiser et d'avancer.
Ce roman aborde un thème que je n'avais jusqu'à présent pas rencontré sous forme de fiction ; l'engagement des femmes comme infirmières au Vietnam. Elles n'ont certes pas combattu mais étaient parfois près du front, les hôpitaux n'étant pas épargnés par les frappes et certaines d'entre elles y ont perdu la vie. Elles ont du se confronter à la mort, aux pires blessures des soldats, aux horribles brûlures au napalm de la population, à l'épuisement ; elles ont du complètement s'oublier pour aider les autres. Lorsqu'elles sont rentrées et ont demandé de l'aide psychologique auprès des associations de Vétérans, elles ont été rejetées car elles n'avaient pas combattu.
Ce roman, fort bien documenté, nous montre la destruction physique mais aussi morale de ceux et celles qui ont été engagés; la notion de syndrome de stress post-traumatique commençait à peine à être évoquée et les réactions de soldats se jetant à terre au moindre bruit de pétard n'étaient pas comprises, ceux-ci étant considérés comme fous. Les Vétérans ont été rejetés par une population qui avait honte de ce que leur gouvernement décidait et faisait; il a fallu attendre une dizaine d'années pour qu'ils soient honorés et réintégrés dans la société américaine. Il nous décrit également les mouvements contre la guerre du Vietnam et leur évolution, la prise de conscience que le gouvernement mentait sur le nombre de morts, sur les prisonniers et sur le fait que les États-Unis perdaient une guerre, celle contre le communisme, dans laquelle ils n'auraient pas dû s'engager.
"Le chant des oubliées" est un très bel hommage à ces femmes qui ont tout quitté, risqué leur vie alors qu'elles n'y étaient pas obligées comme leur camarades masculins, à leur abnégation, leur dévouement. le personnage de Frankie et de ses deux amies infirmières militaires est très touchant, très émouvant alors qu'elle se débat contre la rage, la colère, la douleur, la culpabilité, la trahison.
Un magnifique roman de 624 pages qui aurait, cependant, mérité d'être un peu plus ramassé en particulier en ce qui concerne la description des blessures, des corps mutilés, des arrivées massives de blessés, des opérations auxquelles Franckie prend part...
Californie, 1966. « Les femmes aussi peuvent être des héros. »
Lorsque Frankie McGrath, étudiante infirmière de vingt ans, entend ces paroles, c'est une révélation. Élevée au sein d’une communauté privilégiée et patriote sur l'île idyllique de Coronado, elle a toujours été l’incarnation même de la jeune fille de bonne famille.
Mais en 1966, le monde change et Frankie imagine pour la première fois une autre vie que celle d’épouse et mère. Alors que son frère vient de partir combattre au Vietnam, elle décide, sans le soutien de ses parents, de rejoindre le corps des infirmières de l’armée.
Lorsqu’elle arrive à l’hôpital militaire de Saigon, Frankie est submergée par le chaos et l’horreur de la guerre et chaque jour est un pari de vie ou de mort. Mais pour Frankie et ses amies la guerre ne s’achève pas au retour à la maison : dans une Amérique divisée qui ne reconnaît ni leur courage ni leurs traumatismes, le combat de Frankie ne fait que commencer.
Nous suivons le point de vue de Frankie McGrath, idéaliste et patriote, élevée dans une famille conservatrice. Kristin Hannah écrit sur une Amérique fracturé mais elle rend aussi un hommage aux infirmières ayant servi pendant la Guerre du Viêt Nam. Je recommande ce livre profond et émouvant. Récompensé comme meilleur roman historique, et élu It-Book aux Goodreads Choice Awards 2024.
Une oeuvre qui pourrait facilement être adapté. Une intrigue poignante, percutante et immersive. De l'action, de la cruauté, de la sensibilité et de la tendresse.
Amitié et dangers, Kristin Hannah aborde des sujets comme le stress post traumatique, l'horreur d'une guerre, la place de la femme, les infirmières et les addictions. Les personnages sont poignant et attachants.
" Les femmes avaient une histoire à raconter, même si le monde n'était pas encore prêt à l'entendre, et leur histoire a commencé par trois mots simples. Nous étions là."
"Nous étions les derniers à y croire, ma génération. Nous avions foi en ce que nos parents nous avaient enseigné sur le bien et le mal, le bien et le mal, le mythe américain de l’égalité, de la justice et de l’honneur. Je me demande si une génération y croira à nouveau un jour. Les gens diront que c’est la guerre qui a brisé nos vies et a mis à nu le beau mensonge qu’on nous avait inculqué. Et ils auraient raison. Et tort. Il y avait tellement plus. Il est difficile de voir clairement quand le monde est en colère et divisé et qu’on vous ment."
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