"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le Caillou, c'est l'histoire d'une femme qui voulait devenir un caillou.
« Avant de raccrocher, je lui confie que j'ai dans l'idée de partir quelques jours en Corse. Je l'entends renifler et pleurer. Pour elle, c'est le premier signe de vie que je donne depuis bien longtemps. Le dernier qu'elle a perçu, c'est le cri que j'ai poussé en venant au monde. Elle oublie qu'enfant, je riais tout le temps et embrassais le bonheur commun. Ce n'est que plus tard que j'ai eu des vues nouvelles, d'abord celle d'un désert sous ma fenêtre, et depuis peu, celle du large. »
Un caillou, c’est ce que la narratrice aimerait bien devenir. Depuis quelques temps déjà, elle se tient éloignée du monde. Depuis qu’elle a démissionné de l’Éducation Nationale, elle cloisonne sa vie entre les quatre murs de son appartement. Pour qu’on la laisse tranquille, elle assure quelques heures en extra dans un brasserie de la ville, un minimum nécessaire à une vie que d’aucuns qualifie de normale. Mais à part les clients croisés, les insignifiantes relations de travail et les deux réunions familiales annuelles, la narratrice attend. Que l’arthrose la guette, que la vieillesse la rattrape, que la vie glisse, qu’elle se transforme en caillou.
Un soir, la rencontre avec son voisin va faire bouger les lignes. De leur rendez-vous quotidiens naît une relation d’artiste à muse, le vieil homme n’ayant de cesse de reproduire le visage de sa jeune voisine, la faisant également pénétrer dans l’histoire de la sculpture. Quand son vieux voisin meurt, la jeune femme décide d’aller voir en Corse, où M. Bernard passait tant de temps, ce qui l’attirait tant.
Étrange situation au départ de ce roman : qu’attend cette jeune femme en se coupant ainsi du monde ? Ni agoraphobe, ni vraiment misanthrope, elle semble s’être simplement désintéressée du monde, de ce qui s’y passe, de ceux qui le peuplent. Attentive toutefois à cette voisine atteinte d’éléphantiasis pour qui elle fait quelques courses, répondant à l’invitation de M. Bernard à des goûters quotidiens, elle se dévoile peu à peu. Le vieil homme fait renaître en elle de l’intérêt, pour la sculpture par exemple. Il la brusque un peu, ne laissant jamais leur relation prendre une tournure tendre ou paternaliste. Et pénètre finalement bien plus profond dans sa vie qu’elle ne semblait laisser voir. De cette rencontre aux agacements réciproques naît presque un second roman, comme une seconde vie où les pierres ont toujours leur place. Les cailloux comme autant de matière à creuser, tailler, modeler pour en extraire un indispensable souffle de vie. Un étonnant premier roman, écrasé de soleil et tout imprégné de poésie – celle de la vie.
Le caillou est un séisme d’émotions. Une ode à la vie.
Une lettre d’amour déguisée comme le sont celles qu’on peut écrire et ne jamais envoyer à une personne furtivement rencontrée pour qui on a eu un coup de foudre non réciproque et à qui on a envie de raconter tout ça, ce cœur brisé et cette vie de triste solitude qui continue dans l’ombre d’une relation manquée. C’est tellement fort que la lettre devient un livre qu’on espère lu par l’amoureux fantôme si ce dernier ne meurt pas avant la fin…
La narratrice va se replier sur elle-même, se terrer, s’isoler sans plus de goût à rien et aimerait, puisqu’on lui demande, devenir un caillou pour ne plus rien ressentir. Pour ne plus avoir peur de rien.
Le sentiment d’échec est d’autant plus cuisant qu’après de longues études en lettres modernes dont la thèse fut « Au sujet des écrivains qui n’aimaient pas Napoléon III, qui le leur rendait bien », elle devint professeur de français, une profession qui se révéla être un mauvais choix car, dépourvue de voix et d’autorité, elle se sentit rapidement incapable d’exercer ce métier et démissionna.
La narratrice va rester terriblement seule dans son 25m² parisien entre une voisine impotente, seule et âgée, une concierge débile qui arrose les plantes du jardin sous la pluie, et Monsieur Bernard, un célibataire de 75 ans, soi-disant retraité de l’imprimerie nationale, où il travaillait à la fonte des caractères au service exclusif du O, habitant un logement mal entretenu qui sent la marée.
Les rares sorties de la jeune femme se restreignent à porter ses ordures au local des poubelles, récupérer son courrier et prendre un verre de temps en temps à la terrasse du Saint Jean, une brasserie rue des Abbesses. Le reste du temps passé chez elle, elle ne fait rien sinon de temps à autre appuyer son visage contre la vitre de la fenêtre au point de s’en aplatir le nez.
Ses parents sont inquiets. « A la télévision, ils ont entendu parler de la décroissance et confondent mon désir d’ennui avec un manifeste anti productiviste. »
A la terrasse du Saint Jean, un homme vient chaque fin d’après-midi boire un ou deux whisky.
Elle en tombe amoureuse. Il ne la calcule pas. Alors, elle décide de remplacer la serveuse démissionnaire et fait des extras pour que l’homme la remarque enfin.
Ils finiront par vivre l’aventure d’un soir. Voulant tellement l’épater, ce sera un fiasco. Elle se montrera idiote et vulgaire. Immédiatement, il coupera court à ce début de relation amoureuse et ne viendra plus au Saint Jean où elle, elle espérera son retour jusqu’au moment où, le voir passer dans la rue, amoureux et joyeux au bras d’une jolie fille, ruinera définitivement tous ses espoirs.
Elle tombera dans cette profonde déprime mais ce sera sans compter avec son voisin retraité et malade du cœur, passionné d’art et de sculpture qui décide avant de mettre fin à ses jours, de lui redonner goût à la vie d’une manière surprenante.
Ces deux-là se verront quotidiennement. Bien qu’empreints d’attention, leurs échanges auront un ton assez rugueux. En vain, il décide de sculpter son visage dans l’argile depuis qu’elle lui a dit que son objectif dans la vie était de devenir un caillou.
Tous les jours il écrase son œuvre d’un coup de poing. Tous les jours elle revient poser chez lui.
A la mort de son voisin, elle voudra savoir pourquoi il allait si souvent en Corse. En débarrassant l’appartement du défunt avec la concierge, elle récupérera ses piles de livres sur l’art et la sculpture et trouvera l’adresse où il se rendait sur l’île de Beauté.
Elle suit ses traces et arrive à Cala d’Orzu.
Elle découvrira un rocher sur lequel Monsieur Bernard avait sculpté non ses yeux mais son regard.
« Tout ce qui m’a désertée. Tout ce qui nous a tous désertés. » « Souvent le regard pose problème aux sculpteurs, car comment l’animer ? (…) Monsieur Bernard a évidemment creusé. Il cherchait l’abîme et le secret au fond de l’abîme. »
Près du rocher une boîte à outils et une lettre qui va changer sa vie.
La narratrice ne quittera plus la Corse. Elle s’y mariera et y vivra jusqu’à sa mort.
Au sein de cette population taiseuse, bien des secrets distillés au compte-gouttes vont rythmer ce texte à coups de rebondissements qu’on ne lâche pas.
L’écriture visuelle donne envie au lecteur de partir en Corse sur le champ !
On sent le vécu et l’amour que voue Sigolène Vinson pour la Corse où (source Internet) elle résida environ deux ans. Sa plume talentueuse sait nous faire voir, entendre, sentir et ressentir. On est avec elle dans le maquis face à cette mer immobile comme une terre, ces escaliers fait de blocs de granit disjoints par la végétation, broussailles, chapelles, ombres et lumières, odeurs de lentisques, myrte et arbousier, tapis d’ail sauvage, goût des oursins, des figatelli, des poissons pêchés le matin et marinés au fenouil, ces petits cafés où on chante en corse avec une main sur l’oreille, où on lit les annonces des morts dans Corse-Matin, les maisons d’hôtes, le libre-service, le camping pour les randonneurs du GR20, la laverie sur la place du village et le refuge des animaux perdus sans oublier les sangliers en liberté au bout de quelques fusils, les quelques résidences secondaires, les virages et sentiers sur lesquels on croise de plus en plus de voitures électriques sans permis pour ceux qui ont perdu leurs points pour cause de conduite en état d’ébriété…
Face à ce rocher, elle sera face à elle-même. Elle tentera chaque jour de le modifier sans y parvenir. Ainsi est notre nature.
C’est seulement avec le grand âge qu’elle finira par le briser et en s’ouvrant, la roche montrera son intérieur organique fait de pluies, d’anémones, de crevettes et de coquillages Sainte Lucie, porte-bonheurs.
Elle deviendra une très vieille dame tout à la fois fragile et forte comme un roc.
Malgré une mémoire défaillante, malgré la tendresse donnée à son couple et ses amis et les gens du village, elle n’oubliera jamais l’homme rencontré à la brasserie rue des Abbesses qui aurait pu, si elle avait su, lui faire écrire une toute autre histoire… Écouter son âme…
La plume de Sigolène Vinson m’a doucement enivrée en me tatouant le cœur du mot ‘vie’. Vis !
L’imagination débordante de Sigolène Vinson m’embarque à chaque fois, dans les méandres souterrains de l’âme qui sait rencontrer le vivant.
Je suis totalement tombée sous le charme de ce récit fort, généreux, cultivé et captivant plein de sens, de poésie, de réalisme, de modernisme, d’énergie, d’humour et de cynisme qui traite de l’espoir, du regret, des erreurs de parcours, des gens face aux maladies incurables, de la solitude, des déprimes, de la vieillesse, du couple, du rapport de l’un à l’autre et des uns aux autres, de l’éducation, de l’histoire de l’art, nos constructions et reconstructions, de la force dans la beauté et en nous, de notre société et sa jeunesse, d’écologie, de féminisme, des traditions, de fraternité, d’amitié, de nos envies, nos objectifs, nos sentiments, nos joies, nos faiblesses, nos peines, de nos illusions, du bonheur, de liberté, des villes, de collines, plages et soleil, de la vie !
Piqueté de quelques clés jetées ci et là pour notre culture : Della Robbia ; Antoine-Louis Barye ; Les Chevaux de Marly ; La Paix de Chaudet ; l’éléphant de la Bastille ; l’Apoxyomène de Croatie et bien d’autres trucs à attraper au passage… sans oublier les illustrations de couverture signées Estelle Ribeyre, illustratrice et photographe.
Un bouquin bourré à craquer de talent, d'intelligence et d’amour
signé par une des écrivaines majeures de la littérature contemporaine française.
(…)
— l’oméga, le champ des possibles
— Pas le champ, l’univers.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2018/01/16/36010210.html
a narratrice vit seule, en ermite dans un appartement parisien. Ancienne prof ayant quitté l’éducation nationale pour cause d’aphonie, elle vit de petits boulots comme serveuse dans un bar. Pour ne plus souffrir, ne plus rien sentir, elle veut devenir un caillou.
Un soir, elle fait la rencontre dans des circonstances assez burlesques avec son voisin M. Bernard. Ce retraité malade du cœur, passionné d’art et sculpteur à ses heures veut faire de notre narratrice une œuvre d’art sculptée. Une forme d’amitié se créé entre ses deux personnes un peu décalées dans la vie. Mais, un jour, M. Bernard décède d’un arrêt cardiaque : il ne prenait plus ses médicaments. La narratrice se met en tête de reprendre le flambeau de son voisin et marche sur ses pas en se rendant en Corse où il avait ses habitudes. Arrivée sur la côte sud d’Ajaccio, à Coti-Chiavari près du Capo di Muro, la narratrice ne s’attend pas à ce que cette parenthèse corse se transforme en un voyage au long court…
Une fois de plus, je retrouve une Sigolène qui parle de la difficulté d’être, du sens que l’on donne à sa vie. De son écriture sèche, dépouillée de tout artifice et pourtant si belle, elle évoque aussi la solitude, la vieillesse et l’art qui peut transcender une vie. J’aime ce côté absurde qu’elle émaille dans son récit. Et que dire de cette description de la Corse, de ses paysages qui donnent tellement envie d’y jeter l’ancre !
Comme un île sur la mer, j'aimerais m'enrocher à ce texte solaire baigné par une poignante mélancolie.
Devenir "Minérale, granitique, chateaubriandesque sur la mer, pour ne plus avoir peur", être un caillou pour faire quelque chose de sa vie sont des voeux pour le moins insolites.
Ils sont ceux de la narratrice, amoureuse d'un homme qu'elle attend, la jeune femme ne se sent exister que par son travail de serveuse dans un bar. Pourtant, elle ne s'apitoie pas sur son sort. Au contraire, son humour lui donne matière à regarder autrement les petits revers de la vie comme "applatir le nez contre la vitre pour avoir un autre degré de conscience".
Puis, il y a ce voyage à Cala d'Orzu, en Corse du Sud où tout l'appelle. Les habitants du village, ses nouveaux amis du café "Chez Xavier", le paysage du maquis où poussent arboussiers et fenouil sauvage, la mer limpide au pied des rochers à forme humaine. A devenir elle-même cette roche naturelle qui ne se craquelle sous aucun vernis ni artifice.
L'image du soleil couchant sur la pointe de Capo di Muro " cet absolu toujours déçu" qui renvoie au manque jamais comblé est également un très beau moment de communion intense.
Je suis profondément admirative et subjuguée par toute la richesse inventive et singulière dans la construction de ce roman où le besoin de s'abstraire de la réalité fait écho à la vacuité de l'existence.
C'est un texte très fort, à la fois drôle et bouleversant, tendre et insolent.
lien vers ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/le-caillou-de-sigolene-vinson/
Le mot de la fin : Un livre avec beaucoup d’humour et des thèmes puissants comme la solitude et la vieillesse. J’ai aimé le côté très décalé, je n’ai jamais lu un livre de ce genre et la fin est très surprenante, ça fait du bien d’être surpris ! Par contre j’aurais préféré ne pas savoir les choses telles qu’elles sont, je trouve que ça dénature le récit.
Enfin, je suis très contente d’avoir découvert cette maison d’édition Le Tripode si tous leurs livres sont originaux comme ça je vais avoir de quoi m’occuper :)
« C’est l’histoire d’une femme qui voulait devenir un caillou. »
Intrigués, nous ouvrons ce très beau livre dont la couverture est l’œuvre d’Estelle Ribeyre et nous parcourons les premières lignes. « Hier, j’avais un caillou dans la chaussure. Je ne l’ai pas retiré de la journée. » Je ne sais pas vous, mais moi, ça y est, je suis séduite, peut-être parce que ça m’arrive souvent ce genre de chose, pas le temps d’enlever l’intrus minéral, pas le lieu, pas le moment, bref, je peux même le garder au chaud quelque temps…
La narratrice, professeur de français, a démissionné, persuadée de « son incapacité à faire progresser l’être humain. » Elle vit cloîtrée dans son dix-huit mètres carrés parisien, parle le moins possible « En me contentant de petits bruits, j’imagine que la vie passera sans m’apercevoir, qu’elle m’épargnera ce qu’elle n’épargne à personne. », écrase son nez contre sa vitre et regarde le ciel gris terne. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’est « pas très en accord avec le fait d’exister. »
Devenir caillou serait pour elle un moyen bien pratique de disparaître, de s’éclipser, de ne plus rien sentir. Mais… ne devient pas caillou qui veut !
Son voisin, monsieur Bernard, vient de mourir : elle le connaissait un peu cet homme qui avant la retraite travaillait, lui avait-il dit, à l’Imprimerie nationale et se rendait tous les deux mois en Corse. Sa passion? La sculpture. Il dessinait le visage de la narratrice et tentait de le reproduire avec de la terre glaise, en vain. Après la mort de ce voisin, elle décide de partir en Corse pour le retrouver, mieux le connaître, comprendre qui il était, si c’est possible… « Le ciel est blanc. Monsieur Bernard va me manquer. Je vais redevenir seule. Ce ne sera plus assez de m’aplatir contre une vitre. » Sur l’île, elle va devoir achever la tâche entreprise par cet étonnant voisin et tenter de devenir ce qu’elle souhaitait…
Ce livre tire sa force et sa beauté de cette atmosphère mélancolique qu’il dégage et qui nous touche par sa sincérité, son authenticité. Chaque phrase est l’expression d’une douleur existentielle, vive, omniprésente, d’une difficulté à être au monde. L’écriture est poétique, surréaliste parfois, pleine de surprises, de formules inattendues et souvent amusantes que l’on a envie de noter sur son carnet préféré. « Arroser les plantes sous la pluie ou se balader avec une serpillière dans une serviette en cuir, c’est un moyen de tenir. Parce qu’il faut quand même bien qu’on tente d’aller jusqu’au bout. » La construction de l’œuvre : les choses à peu près / les choses telles qu’elles sont m’est apparue comme une invitation à s’interroger sur la création littéraire, le travail de l’invention et de l’écriture.
Ainsi, Le Caillou est l’histoire d’une disparition volontaire, d’un effacement calculé, d’une lutte pour disparaître. « Parfois, je me sens un peu fatiguée. Il doit me rester plus de quarante ans à vivre. » Mais c’est aussi une tragique histoire d’amour ratée de gens qui se sont manqués, que la vie a séparés.
Finalement, le message qu’il faut peut-être retenir est que seuls, l’art et la création peuvent aider à patienter car ils détournent de l’ennui : c’est ce qu’avait compris monsieur Bernard qui, en disparaissant, a sauvé sa voisine de l’oubli. C’est tombé sur elle, et elle a vécu…
http://lireaulit.blogspot.fr/
C'est un roman un peu étrange d'une femme qui végète et se laisse mourir à Paris et revit en Corse, sur les côtes du sud d'Ajaccio, à Coti-Chiavari, près du Capo di Muro. Un coin tellement bien décrit tant dans ses décors, ses paysages, ses lumières et ses senteurs qu'une envie irrésistible d'y aller naît en tout lecteur. La Corse est sublime, je le sais pour n'y être jamais allé et pour avoir beaucoup entendu, lu et vu sur cette île.
C'est un roman sur le sens de la vie, sur les raisons qui poussent chacun d'entre nous à vivre avec les autres : l'amour, l'amitié, une passion, un rêve à réaliser, ... Des vies simples mais pleines, pas de grandes ambitions ou des souhaits de notoriété, non juste vivre en harmonie avec soi-même.
C'est un roman sur l'art ou comment les sculptures qui nous viennent des l'Antiquité sont presque plus vivantes que certains hommes. Comment la volonté de créer fait (re)vivre, exister à ses yeux et à ceux d'autrui.
C'est un roman d'amour pour celui que la narratrice attend et qui ne vient pas, alors il lui faudra vivre avec d'autres qu'elle aimera itou. Moins fort ? Pas sûr, mais différemment, l'être idéalisé ne se confrontant évidemment jamais à la réalité, au quotidien.
C'est un roman bien écrit, entre humour du désespoir, mélancolie, envie malgré tout de vivre. Phrases assez courtes, des dialogues, on est dans la tête de la jeune femme qui, avant de partir en Corse se laisse solidifier pour devenir caillou. Le style est très évocateur, on voit les paysages corses, on sent les odeurs tant celle de l'humidité et de pourriture de l'appartement de Monsieur Bernard que celles des arbustes qui ornent le chemin corse qu'elle emprunte chaque jour : lentisque, myrte et figuier. Je vous le disais plus haut, ne reste plus qu'à aller vérifier tout cela sur place.
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