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Dès qu'il s'agit de Poulenc, revient immanquablement ce mot du critique Claude Rostand : « Il y a chez Poulenc du moine et du voyou ». Francis lui-même reconnaissait la véracité de cette analyse, qu'il imputait à sa double ascendance : un père aveyronnais d'origine, assez austère et très viscéralement chrétien, une mère parisienne raffolant de l'atmosphère canaille des guinguettes...
Mais Poulenc, quel que soit le domaine, était tout et le contraire de tout : parisien et campagnard, mondain et popu, primesautier et neurasthénique, volage et fidèle, masculin et féminin...
Le voici donc tel qu'en lui-même, depuis son premier grand succès public, le ballet Les biches en 1924, jusqu'à son apothéose, l'opéra Dialogues des carmélites en 1957 : Francis avec ses succès et ses doutes, ses désespoirs et ses amours, et par-dessus tout une passion indéfectible pour celle qu'il a découverte en 1936 : la Vierge noire, Notre-Dame de Rocamadour.
C'est une agréable surprise, cette lecture. Étant musicienne professionnelle de formation classique, je connais la musique de Poulenc, ainsi, je savais à peu près où je mettais les pieds. Là où j'ai été agréablement surprise, c'est que l'on a ici une belle bibliographie sans prise de tête, sans chichi, mais qui nous donne un bon aperçu de la vie de Poulenc. J'avoue que, grâce à ma formation, des bibliographies de compositeurs, j'en ai vu et lu et mal digéré. Cependant, ici, c'est limpide, l'auteur va à l'essentiel tout en nous donnant les éléments importants de la vie de Poulenc. Et si j'avais eu à l'époque des bibliographies de ce style, je les aurais plus appréciés et cela m'aurait donné envie d'en savoir plus sur eux. Mon seul regret dans ce roman, c'est le rôle du Groupe des Six que je ne trouve pas assez exploité.
Hormis cela, je trouve que c'est un bel hommage au compositeur et l'auteur possède une belle plume, il sait nous transmettre les émotions de Poulenc, autant dans ses joies que dans ses peines.
Cette chronique va être assez courte, car il n'y a pas grand-chose de plus à dire si ce n'est d'aller découvrir la vie de Francis Poulenc à travers ce roman. Et si vous ne connaissez pas ce compositeur, je vous conseille de faire cette lecture avec en fond la musique du ballet Les Biches, la sonate pour clarinette et piano (ou celle pour flûte et piano) ou encore L'histoire de Babar. Et si l'envie vous prend, n'hésitez pas à aller jeter une oreille chez Georges Auric (si vous avez déjà vu La Grande Vadrouille, c'est lui le compositeur), car vous le verrez dans ce roman, ces deux compositeurs étaient plus que des amis.
Bref, même si vous n'avez pas de connaissance en musique dite classique, allez lire ce roman, vous en apprendrez un peu plus sur la musique française durant le XXᵉ siècle.
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