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"Lorsque j'étais enfant, ma mère déposait chaque matin sur la table de notre cuisine une miche de pain de la veille, une fiasque de vin, un cruchon d'huile et une salière, le tout recouvert d'une serviette sur laquelle elle avait elle-même brodé ces mots, « Que l'huile, le pain, le vin et le sel soient une leçon et une consolation ». Ainsi à celui qui venait chez nous, ces objets disaient qu'il était le bienvenu et qu'il y avait aussi à manger pour lui." Pour le fondateur de la communauté mixte de Bose, dans le Piémont italien, le partage n'est pas un vain mot. L'accueil de l'étranger figure dans la règle du monastère où la table, qui jouit d'une renommée nationale, invite l'hôte à vivre une spiritualité du partage. La table n'est-elle pas ce lieu important dans toute la tradition chrétienne, celui de la présence divine comme celui de la rencontre ?
Le repas comporte ainsi, bien au-delà de la consommation de nourriture, une dimension spirituelle essentielle. C'est un moment d'humanisation, de construction de l'amitié et de la communauté. C'est une manière de dire l'amour porté à l'autre, comme le montrent nombre de passages de la Bible qui sont ici relus selon cet éclairage.
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