"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quatre textes publiés en trente-cinq ans. Quatre textes en une vie : {Saint-Genès ou la Vie brève} (1943), {Une lecture} (1948), {Les Esprits animaux} (1955) et {A moi-même inconnu} (1978). Ces livres-là, Aymé et Gracq, Haedens et Laurent, Vialatte et Nimier les aimèrent et les défendirent avec ferveur. C'est André Gide qui avait découvert Cailleux, mais l'orgueilleuse modestie de ce médecin lettré et subtil l'éloigna toujours de la gendelettrerie. Il laissa un certain mystère et l'oubli le recouvrir. En 1978 son gros roman, {A moi-même inconnu}, passionna trop peu de lecteurs : il était trop tard, Roland Cailleux était presque au bout de son chemin. {La Religion du coeur} est un texte inédit, inachevé mais non pas incomplet. Il s'agit de monologues imaginaires des personnages secondaires ou inconnus des Evangiles : l'ange gardien de Marie, l'ami de la Samaritaine, le serviteur du Centurion, Marie-Madeleine, la femme de Pilate, le charpentier de la Croix... C'est en quelque sorte une vie de Jésus évoquée par des reflets, des échos, saisie par une sorte de bouleversante caméra invisible. C'est d'une fraîcheur et d'un naturel extraordinaires. Un "mystère" rieur, une enluminure médiévale, ou parfois la projection écrite des grandes figures rêveuses du Fra Angelico.{Le Mercure de France} sort parallèlement un hommage à Roland Cailleux, sous le titre {Avec Roland Cailleux}
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