"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen.
S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences? Tout Jonathan Coe est là : la virtuosité de la construction, le don d'inscrire l'intime dans l'Histoire, l'obsession des coïncidences qui font osciller nos vies entre hasard et destin.
Et s'il délaisse cette fois le masque de la comédie, il nous offre du même coup son roman le plus grave et le plus poignant.
Rosamond vient de mourir et a laissé ses souvenirs en héritage à Imogen.
Imogen est la petite-fille de la cousine de Rosamond, Beatrix, mère de Thea, mère d'Imogen (un peu compliqué de suivre, je l'admets).
On va suivre la vie de ces femmes grâce à la parole posthume de Rosamond qui a décidé de retracer leur parcours à travers 20 photographies soigneusement choisies. Elle décrit ces photographies car Imogen est aveugle depuis l'âge de trois ans. Très vite on sent de lourds secrets car Imogen, adoptée, n'a plus revu sa famille d'origine depuis l'âge de 7 ans.
C'est la nièce de Rosamond, Gils, qui sert d'intermédiaire pour retrouver Imogen. Elle écoute le récit de ces vies avec ses deux filles, Elizabeth et Catherine, comme autant de témoins silencieux.
C'est une très belle histoire, le récit m'a captivée et la fin bouleversée. Un roman sur la compréhension, le pardon peut-être, mais certainement pas sur la justification (de mon point de vue en tout cas).
C'est le quatrième roman de Jonathan Coe que je lis, certainement le plus touchant et le plus juste.
Je me suis empressée de l'offrir à ma mère une fois ma lecture achevée.
A lire, vraiment! (et si vous aviez un bon niveau d'anglais que vous avez perdu, ce qui est mon cas, et que vous souhaitez vous y remettre, c'est une lecture tout à fait réalisable en version originale).
Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante: y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?
Ce roman est l'histoire d'une blessure transmise de mère en fille sur trois générations, la narratrice dévoile l'envers des sourires affichés sur les photos et se révèlent ainsi pour celle qui écoute les cassettes, et donc pour le lecteur, des secrets de famille sous forme de scènes inattendues: un chien qui s'échappe à toute allure ce qui aura des conséquences dramatiques, deux femmes amoureuses au bord d'un lac d'Auvergne, chérissant une petite fille qui n'est pas la leur: un défi cher payé à la morale bien-pensante. L'auteur montre la façon irrationnelle et inévitable dont parfois s'organisent les histoires de famille, et à la fin on se demande avec Gil, qui a écouté l'histoire avec ses filles, pourquoi tant de chagrins, de malentendus, de sentiments contradictoires, de conflits...Y a-t-il un sens à tout cela ? Le destin n'est-il qu'une chimère comme la pluie , avant qu'elle tombe ? Une formidable écriture qui vous met dans la position de celle qui écoute les cassettes et la gorge un peu serrée vous donne envie d'en savoir plus et vous laisse à la fin du livre un peu groggy mais fascinée par ces destins de femmes...
2006, Rosamond meurt à 73 ans. Elle lègue ses biens à trois personnes : ses deux neveux Gill et David et à une mystérieuse Imogen.
C’est Gill qui va s’occupait de tout, et découvrir plus qu’un héritage habituel. Gill est mariée et a deux grandes filles et c’est avec l’aide de celles-ci qu’elle se lance à la recherche de Imogen.
C’’est un souvenir flou, d’une petite fille âgée de 8 ans, lors de la fête anniversaire des 50 ans de Rosamond, une petite fille perdue parmi les adultes, pas seulement parce qu’elle est aveugle.
Pour Imogen, elle a enregistré 5 cassettes audio, la voix de Rosamond s’élève pour dire le destin de ces femmes, malgré la fatigue et la maladie, elle a pris soin de rechercher un support à cet égrenage de souvenirs. Elle a sélectionné 20 photos pour cela, « et pourtant, quelquefois, les images qu’on retient, celles qu’on garde en mémoire, sont bien plus vives et bien plus précises que tout ce qu’un appareil peut immortaliser sur pellicule. »
Commençons par le premier choc subit par Rosamond, en 1939, en Angleterre il y a eu l’opération Pied Piper, l’évacuation de 1,5 million de civils, surtout des enfants, dans des zones plus sécurisées, elle sera accueillie chez une tante et un oncle.
En parallèle à sa vie, c’est la vie de Beatrix sa cousine, celle-ci a trois ans de plus qu’elle, c’est un enfant mal aimé, qui subit l’indifférence de ses parents, la solitude qu’elle ne supporte pas, la peur et l’absence d’estime de soi.
Rosamond dit de Beatrix : « Mais malgré tout, il me parait important, il me paraît essentiel de ne pas sous-estimer ce qu’on doit ressentir quand on se sait mal-aimé par sa mère. Par sa mère, celle qui vous a donné le jour ! C’est un sentiment qui ronge toute estime de soi et détruit les fondements même d’un être. Après ça, il est très difficile de devenir une personne à part entière. »
Se créé un lien indéfectible entre ces deux filles, pour le pire et le meilleur.
Beatrix a dix-huit ans épousera le père de son futur enfant, elle divorcera, refera sa vie, enfin mènera une vie décousue sans jamais laisser paraître ce qu’elle est au plus profond d’elle-même. Ou plus exactement ce que l’empreinte de son enfance, aura drainé. Sa fille Thea, elle aussi subira les conséquences de tout cela. Thea sera mère à son tour de Imogen.
Trois générations de femmes sous le regard, la présence impuissante de Rosamond. Cette dernière a subi tous les impacts, les ricochets d’un désastre inscrit…
La construction de ce roman, est remarquable, il se lit avec l’acuité d’une histoire prenante, riche comme peut l’être la vie. Jusqu’au final qui vous laissera béat.
Le ton est d’une justesse, d’une délicatesse qui décrit l’intime dans l’histoire avec un grand H.
La virtuosité de l’auteur à nous montrer le lien qui se tisse à travers les générations nous offre une musicalité qui renforce son propos, celui qui consiste à croire « qu’il n’y a pas de hasard, qu’il y a un ordre, une cohérence… qu’il faut apprendre à déchiffrer. »
En refermant ce roman, je me suis dis que beaucoup d’histoires familiales, disparaissaient dans les petits tas d’objets que les personnes âgées, ont protégé jusqu’au bout de leur vie, sans en laisser le mode d’emploi. Il est certain que la mort finit par tout engloutir. Comment protéger ces clefs de vie ?
Chantal Lafon-Litteratum Amor 29 avril 2018.
Je découvre Jonathan Coe avec ce roman. Sur la quatrième de couverture, il y avait d'indiqué que c'était le roman le plus fort en émotion qu'il ait écrit, que c'était un style totalement différent de ce qu'il a pu écrire auparavant.
Eh bien, je n'ai pas du accroché. Et je pense que le très long passage de description des photos n'y est pas pour rien. Je me suis ennuyée..
Rosamond est âgée, elle vient de mourir, mais elle a laissé des enregistrements et vingt photographies pour tenter de raconter l'histoire de sa famille.
Chaque chapitre du livre laisse entendre la voix de la vieille femme qui, à la veille de sa mort, prend une à une ces photos qui résument sa vie et les décrit dans le détail : en effet, elle destine ses paroles à Imogen, la petite-fille de sa cousine Béatrix qui est aveugle. Sont alors évoquées les personnes que l’on voit sur les vieilles photos et que Rosamond a parfois du mal à identifier. Elle analyse leur pose, leur sourire, leur visage crispé, essaie de saisir ce que les uns cherchent à montrer, les autres à dissimuler. Elle revoit les bâtiments, les lumières, la nature, les animaux. Chaque photo donne lieu à l'évocation de multiples souvenirs : la mémoire s’emballe, l'écheveau se dévide lentement et parfois douloureusement. Les non-dits, les violences, l’amour non partagé, les haines, les souffrances refont surface. La voix de Rosamond devient plus grave et la tension narrative palpable: quelle révélation s'apprête enfin à éclore? Qu'est devenue Imongen ? Quels liens avait-elle avec cette enfant devenue jeune fille ?
Ce sont ainsi les relations entre trois générations de femmes dans l'Angleterre de 1940 à nos jours qui nous sont révélées: les souffrances des unes, à un âge où l'on doit être aimé et protégé, les mauvais mariages des autres, les séparations, les souffrances et la mort.
Je me suis laissée emporter par ce long monologue intime, par cette voix sensible qui tente d'expliquer ce que l'on est devenu par le passé qui nous a forgés, par les êtres que nous avons rencontrés et que nous avons aimés.
Lorsque j'ai fermé le livre, j'ai compris que j'entendrais encore longtemps la voix de Rosamond et que je n'oublierais jamais ce qu'elle fut...
https://lireaulit.blogspot.fr/
Je ne suis pas rentrée dans cette histoire de famille, racontée par la voix de Rosamond, à travers 20 photos prises des années 1940 aux années 2000.
Je ne me suis absolument pas sentie concernée par ces personnages inconnus et si peu attachants, et pas assez présentés dans le livre. Trop de digressions, de paroles pour ne rien dire.
J’ai juste apprécié les descriptions des paysages en phrases très longues et poétiques. (Ça nous change, pour une fois, du style court et télégraphique qui semble être l’apanage de la littérature contemporaine).
Amusant de lire ce livre juste après "on ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt" : Rosalind raconte à Imogen, une jeune femme aveugle, l'histoire de leur famille, avec des photos. ce qu'il y a dessus, et ce qui se cache derrière.
Comment un homme (en l’occurrence une femme) peut grandir et vivre sans amour, comment le transmet-elle à son enfant ...
Un roman beau comme un album photo, sensible, avec le style parfait de Jonathan Coe.
C’est une saga familiale où se reproduisent les échecs des relations mère-fille.
A la mort de sa tante Rosamond, Gill découvre quatre cassettes et vingt photos, toute l’histoire familiale, à remettre à Imogen.
L’idée est très originale. C’est à partir de ces photos, sélectionnées avec soin, que Rosamond veut transmettre la vérité. Chaque chapitre est le commentaire enregistré de ces photos et quelle hâte de découvrir la suivante.
Et pourtant, on ne peut être qu’accablé par ces répétitions d’un schéma familial où la tendresse a si peu de place.
Un roman très bien écrit que j’ai refermé avec une pointe de tristesse, mais très oppressant aussi, malgré le grand plaisir de lecture qu’il suscite.
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