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S'il s'écoutait, Thomas lâcherait bien la rampe, mais il a promis à Mona de veiller sur sa fille, c'était juste avant qu'elle ne meure - l'ennui, c'est que la gamine en question débloque et pas qu'un peu. Survient la rencontre avec Tito, un vieux fou qui semble en savoir long sur les parents de Thomas, pour lui d'obscurs inconnus - la leçon de généalogie débute, elle sera douloureuse. Dès lors, la vie va se comporter avec Thomas comme une chienne de combat, ne desserrant les crocs que pour mieux le mordre ailleurs. De quoi le rendre impitoyable à son tour. Alors il va faire en sorte de bien s'entourer pour retrouver les vilains et leur présenter... la cuenta.
Mona, mère de Rose et compagne de Thomas, est décédée d'une overdose. Lorsque ce dernier veut assister aux obsèques, la famille le repousse avec violence, et Rose lui crache à la figure. L'addition (la cuenta en espagnol) qu'on lui fait payer est lourde.
Alors Thomas veut comprendre. Il devra pour cela renouer avec un passé dont il ignorait tout. Pour, à la fin, présenter lui aussi la cuenta...
Drogue, alcool, rock, petits boulots, amitié... L'auteur nous entraîne dans un Bordeaux du début des années 2000 qui n'a pas encore achevé sa transformation. Ancien atelier devenu bar clandestin, nuits alcoolisées ou pire, errance dans des rues sordides, héritage des réfugiés espagnols : la violence est partout sous-jacente. Mais pourquoi Rose fuit elle un "beau-père" qui l'a pourtant tant protégée ?
Les personnages de Thomas et de son ami Sébastien, dit Le Cube, sont attachants. Deux paumés en recherche d'un peu de stabilité. Ils sont, avec Mona et Rose, pourtant absentes, au centre du roman. Autour d'eux, la violence règne, avec des vraies, et surtout des fausses, fidélités...
L'écriture m'a semblé tout à fait adaptée à l'histoire et au ton du roman : une écriture directe ne cherchant pas les fioritures ; des chapitres courts ; une narration hachée. On se croirait volontiers dans un roman noir du milieu du XXème siècle ; un James Hadley Chase par exemple...
Un très bon roman noir.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/06/12/la-cuenta-de-frederic-villar-aux-editions-cairn-une-belle-addition-tres-noire/
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