"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Si vivre, c'est trembler comme font les feuillages ; si trembler, c'est prendre la mesure de la précarité du monde et de soi-même, il reste au poète à chercher un moyen de vivre - ou de survivre. C'est le chant, certes, le chant d'apaisement, le chant de supplication, mais aussi le chant d'amour. Ce livre de joie et de douleur exprime alors la condition de celui qui vit séparé de ce qu'il entrevoit, de ce qu'il attend, de ce qu'il désire - beauté, sainteté, ordre admirable d'un monde où puisse retentir une parole pure. «Cet amour cette folie dans l'inconfort de l'air la joie bleue de l'été présente entre les branches : ton visage si près si loin comme la branche endormie repose l'ombre au-dessous si douce dort sur son obscurité l'eau de tes yeux l'eau de tes yeux m'aspire : aux pas du bleu du ciel dans l'acuité du vide qui est splendeur tes yeux si près où le monde aussi boit l'image comme je t'aime et crains cet excès comme tu m'aimes notre folie [...]»
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