"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le 11 novembre 1942, un télex apprend au monde abasourdi que le Maréchal Pétain a quitté Vichy pour rejoindre Alger où les Américains viennent de débarquer. À Londres, après la consternation c'est l'affolement. Le Général, qui a songé au suicide, décide de rassembler ses troupes et d'affréter un bateau de guerre surnommé le «cercueil flottant».
À bord de cette nouvelle arche de Noé, une galerie de personnages tous plus excentriques et baroques les uns que les autres. A commencer par la garde rapprochée du Général - Aron, Kessel, Druon -, des traîtres, des héros, sans oublier un cortège de jolies femmes, espionnes, amoureuses, cartomanciennes, princesses. Des intrigues se trament, des couples se forment et se défont, la drogue circule même parfois, tandis qu'apparaissent des villes légendaires comme Samarcande.
La plume de Jean-Marie Rouart virevolte, bondit, caracole. Mais derrière ce roman picaresque se cache un conte philosophique où, plus sérieusement, l'auteur s'interroge sur l'Histoire et ses folies, ainsi que sur certaines énigmes troublantes de la Résistance et de la Collaboration. Et sur une énigme plus grande encore : celle du temps qui fait l'Histoire et défait les amours.
Pourquoi ai-je choisi ce livre ? Je ne saurais dire. Peut-être la certitude d'un style, l'envie d'être surprise, le facteur "et si..."
Et si le Maréchal Pétain avait quitté Vichy en novembre 1942 pour rejoindre Alger et les Américains, que serait-il advenu du Général de Gaulle, de ses fidèles, de Jef Kessel et son neveu Druon, Aron et Labarthe, et tant de jolies jeunes femmes aussi... ?!
Un roman enlevé, qui fait comprendre par la petite histoire de grands pans de l'Histoire (et accessoirement me fait comprendre enfin pourquoi mon grand-père paternel, officier de marine, détestait les Anglais !). Toujours dans le roman jamais loin des faits le tout dans une langue brillante. Je dois cependant reconnaître que j'ai été déçue par la fin. Je ne vous en dit pas plus.
"Depuis que quelques hominidés audacieux avaient quitté la vallée du Grand Rift et les terres rouges de l'Afrique à la poursuite de nouvelles subsistances ou simplement de rêves, c'était le destin des hommes de s'explorer eux-mêmes en explorant le monde."
"... Frédéric Fabrizio glissa cette idée dans nombre d'oreilles apte à l'entendre, tant le climat confiné était propice aux rumeurs."
"Toute sa personnalité était construite pour déjouer la curiosité de l'adversaire. Son âme depuis longtemps avait déserté son être. Comme la pitié, l'amour, la commisération. Ne lui restait que son corps, mais comme une arme."
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