"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Mercedes n'évoquait jamais son adolescence. Sa vie n'avait commencé que lorsque son fils était venu au monde. C'était avec l'enfant qu'était née la mère." Mercedes n'avait pas seize ans lorsqu'elle a fui l'Espagne pour s'installer en France avec Iberio, son fils encore nourrisson. Dix-huit ans plus tard, gardienne d'un immeuble cossu à Paris, Mercedes considère avec autant d'amour que d'exigence et même d'effroi son enfant qui devient un homme. Elle n'en a pas encore conscience, mais désormais s'ouvre devant elle une autre vie. Et Mercedes, la beauté mystérieuse, la distante et hiératique concierge, accepte de poser pour Ezra Goldweiser, le peintre célèbre du dernier étage...
Dans cet immeuble où la vie tourne autour de Mercedes, alors qu'elle-même ne regarde que son fils, il y a de la passion, du désir, du cynisme, de la jalousie, de l'amour, du désespoir. L'humain dans ses nuances et ses excès.
Cela fait dix-huit ans, depuis qu’elle a fui l’Espagne avec son fils Iberio, alors nourrisson, que Mercedes vit à Paris. Désormais la solaire, irremplaçable et très courtisée concierge d’un immeuble cossu, elle n’a d’yeux que pour cet enfant en passe de se muer en homme, qu’elle a élevé avec amour et exigence, dans l’obsession de sa réussite. Lorsque, pour financer les études d’Iberio, elle accepte de poser pour Ezra Goldweiser, peintre célèbre du dernier étage, elle est loin d’imaginer les émotions qui vont secouer l’immeuble, mais aussi le tournant que prendra son existence, jusqu’ici uniquement préoccupée de son fils.
Après sa dramatique ouverture et l’introduction d’un grain de mystère qui laissera mijoter curiosité et inquiétude jusqu’à son twist final, le récit s’installe dans un huis-clos, où l’action s’efface au profit de la psychologie des personnages et de l’atmosphère de l’immeuble. Si Iberio en est le centre de gravité, ce n’est qu’au travers de Mercedes et de sa détermination à conjurer le passé, pour assurer à cet enfant un avenir que le destin semblait initialement lui refuser. En vérité, rien ne parvient à gommer la présence vibrante de cette femme, astre à distance duquel tournent, à défaut peut-être du lecteur un peu las, à la longue, de tant de superlative perfection, les autres personnages fascinés par son inaccessible et mystérieuse beauté.
Pendant que chacun se débat dans les affres terre-à-terre de passions impossibles – le jeune Iberio découvre l’amour sur un quiproquo, le mûr Ezra vit en solitaire son dernier embrasement sensuel, la vieille voisine aigrie par les trahisons de feu son mari cherche une revanche dans sa curiosité méchante et jalouse -, Mercedes prend peu à peu des allures de madone…
D’une lecture fluide et agréable, ce roman ménage longtemps ses effets, semblant même un peu forcer le trait sur la singulière aura de son personnage principal, jusqu’à ce que la conclusion viennent en révéler la raison. Sans sensiblerie ni mièvrerie, il dessine au final un beau portrait de femme, dans une ode à l'amour non dénuée d’humour, puisqu’une de ses scènes m’a franchement fait rire de bon coeur.
Mercedes, jeune et jolie femme espagnole, après des épisodes douloureux vécus en Espagne, émigre en France avec un bébé (Ibério) sous le bras. De petits boulots en petits boulots, elle parvient à survivre avec un objectif incessant, le bien être d’Ibério auquel elle consacre toute son énergie. Un ilôt de stabilité et de bonheur lui est offert avec une place de gardienne d’immeuble dans le 16 ème arrondissement de Paris. Iberio grandit, Mercedes noue des relations de travail et d’amitié avec Ezra, le peintre du 5ème pour qui elle pose en tout bien tout honneur. Une galerie de personnages bien campés s’invitent à la narration et l’ensemble constitue une agréable tranche de vie, rendue vivante par une belle écriture simple qui parvient à restituer finement la psychologie des protagonistes. Beaucoup de qualité dans ce second roman de David Zukerman, très différent de « San Perdido » mais auquel on trouvera également un grand intérêt.
"Elle n'avait que 16 ans et pas un sou en poche, mais une fille qui qui a défiguré un inconnu et noyé son père possède en elle suffisamment de ressources pour parcourir 2fois les chemins de la vie."
Mercedes, fille de la Meseta espagnole fuit ce pays avec son enfant sous le bras après la mort de sa mère , et de son père alcoolique et violent.
Elle devient gardienne d'immeubles dans les quartiers chics de Paris, après de nombreux petits travaux, chacun se loue d'elle. De plus elle est d'une beauté rare, elle est bien jeune pour avoir déjà un si beau garçon disent les habitants de l'immeuble.
Elle pose chez un peintre au 6ième étage pour arrondir les fins de mois, Ezra le peintre, tombe follement amoureux d'elle mais elle a prévenu, elle pose c'est tout. D'ailleurs aucun homme ne peut l'approcher , elle ne vit que pour pour son fils , elle lui assure de belle études.
Ezra, devient presque fou et prend pour une doublure de Mercedes une prostituée qui ne laissera pas indifférent certain jeune homme.
Et le roman suit son cours , parfois bouleversant, beaucoup d'émotion et un rythme qui s'accélère jusqu'au dénouement final inattendu.
San Perdido m'avait enthousiasmée !Très décontenancée par Iberio au début malgré ce portrait de femme attachante.Je me remémorais"L'élégance du hérisson" de Muriel Barbery ,trouvant des similitudes.Mercédès est une jeune femme splendide,qui attire l'oeil masculin,rend fou d'amour le peintre Ezra pour qui elle pose.Iberio aussi est beau,il découvre l'attirance physique mais contrairement aux modèles de ce roman ,n'en dévoilons pas trop!
On prend du plaisir,avec émotion,face à ces destins tourmentés.Romantique pas vraiment,mais on se laisse porter par l'écriture précise qui "peint"l'âme de personnages captivants.
David Zukerman "joue" avec son lecteur (et gentiment, sans le faire passer pour un voyeur qui attend avec impatience la scène de toutes les horreurs, comme certains se complaisent à le faire...); ça montre vraiment une grande maitrise de l'écriture et de la construction du récit.
Les personnages sont très attachants : Zukerman nourrit son œuvre par un échange tacite entre les protagonistes, réel, jamais verbalisé et "sans contact" pour que ce soit beau.
Cela pourrait être un film : le personnage de Mercedes est vraiment très beau (sans mauvais esprit ), des actrices se battraient pour l'avoir, mais peu pourraient l'incarner à sa juste mesure.
Bref, c'est riche et diablement bien fichu.
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