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Alcoolique, sale et repoussante, Lopo ( Kauppa-Lopo, 1889) cache, sous ses dehors grotesques, une immense generosite. Elle fi nira pourtant en prison, pour quelques sous derobes au marche, dans lfindi erence totale. Hanna (Hanna, 1886 ) decouvre en grandissant le sort reserve aux personnes de son sexe. A la joyeuse camaraderie de lfadolescence succede le chagrin dfamour, la desillusion puis lfetou ement solitaire sous un carcan de conventions. Alma Karell ( LfEcueil, 1887), la jeune epouse ra. nee dfun directeur dfecole, poussee par lfennui, se retrouve prise au piege de la seduction. Quant a Mari Holpainen ( Pauvres gens , 1886), elle fi nira sa vie misereuse dans un asile, laissant ses enfants a la mendicite.Ces quatre recits ont en commun un theme, la condition de la femme, un ton provocateur, voire scandaleux pour lfepoque, et un traitement realiste. Ils ont ete compares a Madame Bovary, a Anna Karenine ou a certains recits de Dostoievsky, et restent des oeuvres majeures de la litterature fi nlandaise.
Les éditions ZOÉ nous présente ici quatre nouvelles de Minna Canth, autrice finlandaise.
Quatre histoires qui lui permettent de dénoncer la condition féminine en Finlande au dix-neuvième siècle.
Les femmes de ces nouvelles sont issues de classes sociales différentes.
Hanna, la première, est une jeune enfant vive, persuadée de vivre dans la meilleure famille. Un soir, elle entend son père, ivre, menacer de frapper sa mère et c’est ainsi que ses illusions commencent à s’étioler.
La deuxième Lopo est une marchande ambulante, qui vient de purger une peine de prison. À sa sortie, elle rencontre une connaissance, dorénavant dans le besoin, sans réaliser que son apparence et son statut condamne Lopo à être au ban de la société.
La troisième Alma est une mère de famille comblée mais, pourtant un grain de sable la mine. Elle s’ennuie. Son mari est fort occupé mais elle n’a rien à faire mis à part s’occuper de la maison et des enfants. Elle veut frissonner et vivre à nouveau, tombant bientôt sous le charme d’un autre homme que son époux.
Mari, elle, berce sa fille, malade. La pauvreté condamne sa famille à souffrir de la faim en permanence. Il n’y pas de travail pour les hommes ou peu payé. Il faut mendier le moindre morceau de pain. Et quel avenir pour ses enfants ?
Ces récits mettent en exergue les convictions de l’autrice. Celle-ci militait, notamment, pour que l’éducation des garçons et ses filles soit la même ; elle dénonçait aussi les ravages de l’alcoolisme.
Mais elle monte aussi plus largement à quel point la pauvreté condamne à subir tous les malheurs.
Si j’ai eu un peu de mal avec le début de la première nouvelle que j’ai trouvé un peu long, j’ai été complètement charmée et touchée par les autres récits. Minna Canth dissèque dans des récits poignants les fragilités de la société finlandaise.
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