"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Grand mystère est imprégné du Mysterium Magnum de Jacob Boehme. Maïté Villacampa instruit et répand le Mystère chez l'adolescente Osuna, comme la noble perle originaire. Cette adolescente doit assumer sa densité singulière dans une ville non moins singulière, Biarritz. Là, sa maturité s'élabore et se défait auprès de Max génial et fou, mythomane et mage, récemment arrivé d'Algérie. Entre innocentes orgies et filiations fictives, de nerveuses démesures s'immiscent ou se dansent dans le corps toujours plus désirant d'Osuna. Elle finira par se défaire de ses chapes mentales et par atteindre sa génération intérieure grâce à Thomas, cette figure de jeune intellectuel curieux et sensible si bien trouvée. Son oeil saura alors faire la part des ombres et de l'or, s'ouvrant par l'art à de nouvelles énigmes : de quel amour est-elle née ? Que gardent les photos de leur visage, au père et à la mère ? « Ce que retraçait le ralenti prenait la forme d'un conte à la résolution merveilleuse. Le doute qui rôdait toutes ces années avait fondu. L'amour avait toujours été là entre eux, entre nous, bien réel ». Dans cette alvéole du temps s'exercent aux extases extrêmes, aux futurs engagements, le politique et l'artistique. Maïté Villacampa, dans ce second tome de « La Trilogie d'Osuna », nous invite à l'EST du verbe Être où gravite « l'immensintensité ». Anne de Commines « Quelque chose d'actuel nous relie à Grand Mystère : le portrait d'une jeune fille, bientôt femme, intensément en capacité de l'être, libre, affranchie, mûre pour se diriger vers une nouvelle vie, une nouvelle saison, sachant fermement ce qu'elle ne veut pas et ce qu'elle veut : rendre hommage à ceux qui l'ont nourrie, formée, accompagnée... ... Ainsi en va-t-il de cette subtile fragmentation dont les éclats patientaient dans l'ombre de la mémoire : il convenait de les polir, d'en ôter les scories, de les ciseler en les rendant présents au monde. Ainsi en va-t-il de la suite des jours d'une jeune fille de dix-huit ans qui porte en elle toutes les énigmes. » Extrait de la préface de Dominique Broc-Michel Sur l'illustration de couverture, collage de Maïté Villacampa, figurent des éléments empruntés au peintre d'art brut Henry Darger
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