"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout peintre est une exception dans l'histoire de son art.
Ce qu'y aura joué Géricault trouve sa force dans la fusion, l'embrasement des contraires. Tout à la fois formé à la peinture et autodidacte, classique et novateur, instaurant dans le corps d'une tradition tout ce qu'il faut pour qu'elle périsse ; solitaire et entouré d'amis ; cavalier heureux, dilettante aisé et hyperactif douloureux ; ce fou de chevaux pur-sang fut un cheval-peintre, de ces bêtes de race qu'on n'emporte qu'au galop ; fougueux de cet emportement du corps et de l'esprit sans lequel il n'aurait su peindre.
Ce qui fait Géricault, c'est le choc, j'irais jusqu'à dire "le coup de poing" que ce qu'il voit lui jette en pleine face. De cette violence-là que naît toute la force de son art. Roman d'une vie brève qu'interrompt le martyre d'une mort terrible. Son masque mortuaire devint l'emblème de toute une génération. Il entra dans la postérité, non pas par la peinture qu'on ne pouvait guère voir, mais par le mal, la mort qui ronge, la beauté du squelette.
Ce livre achève le cycle commencé avec Le Caravage. Fragments d'une vie violente (Galilée, 1997), puis L'Oeuvre ultime. Giovanni Cosma (Galilée, 1999), et Déjà la nuit. Claude Monet (Galilée, 2005).
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