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L'intérêt d'un ouvrage sur la place du compromis dans les sociétés islamiques a été renforcé depuis 2011 par le "réveil arabe" (Egypte, Tunisie, Libye.) et par la grande résonance qu'il a eue dans les pays arabo-musulmans et dans le reste du monde.
L'élan démocratique, la liberté d'expression retrouvée, les désordres salutaires qui s'en sont suivi rendent plus qu'actuel un dialogue raisonné, générateur de compromis. En réalité, comme le montrent d'emblée plusieurs auteurs de ce livre, l'islam est un espace pluriel dans ses textes fondateurs et dans les pratiques de sa grande tradition. Brigitte Foulon et Mohamed Nachi nous indiquent ainsi que le concept d'ikhtilâf (la possibilité de divergences d'opinions entre les autorités du droit religieux) fut très tôt admis comme légitime dans le sunnisme.
Pour Yadh Ben Achour, la civilisation islamique n'est pas étrangère à ce concept. Il y apparaît sous des formes multiples : celle de la transaction, celle de l'arbitrage, celle du pardon et celle de la tolérance. Pour la période plus récente, l'ouvrage traite de cas éclairants comme les compromis méditerranéens de l'époque moderne (XVIe-XVIIe siècles) (J.
Dakhlia), l'exemple andalou (E. Tixière de Mesnil), la radiographie d'un compromis manqué, le projet de gouvernement d'union nationale en Palestine (2006-2007) (B.
Botiveau), la Ligue tunisienne des droits de l'homme à l'épreuve des compromis (L. Chouikha et E. Gobe). Dans l'histoire des sociétés islamiques, les situations de violence, de répression et de censure sont là pour nous rappeler que le compromis n'est pas toujours une réalité immédiate. Il n'est nullement question de l'ériger en figure idyllique. Tout au contraire, c'est dans une perspective pragmatique que des spécialistes de renommée internationale cherchent ici à inscrire une réflexion sur les dynamiques et les processus de construction des figures de compromis.
Cet ouvrage représente les actes d'un colloque organisé par Mohamed Nachi dans le cadre du laboratoire DIRASET - études maghrébines, intitulé "Les sociétés islamiques sont-elles hostiles au compromis ? Perspectives historiques et socio- anthropologiques", tenu à Tunis les 15, 16 et 17 mars 2010. La manifestation a bénéficié du soutien de la Fondation Hanns Seidel, de l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain de Tunis et du Ministère tunisien de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
DIRASET, études maghrébines est un laboratoire des sciences sociales de l'Université de Tunis. Sa vocation se décline en objets d'étude maghrébins, mais également dans une manière spécifique de faire la recherche, à travers des programmes collectifi mobilisant des chercheurs issus du Maghreb et d'Europe. Tout en optant pour une "indigénisation" de ses objets ainsi que de la manière de les analyser, le laboratoire tend à inscrire ses perspectives de recherche plutôt dans l'international.
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