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Pascal Pons montre que, face aux violences auxquelles sont confrontés les habitants de certains quartiers populaires, il est un laxisme qui doit cesser : celui qui tolère qu'ils n'aient aucun droit.
Il est tout de même fantastique que ceux qui ont été élus pour garantir des droits aux citoyens s'offusquent de leurs propres échecs et les attribuent à quelques criminels. Il ne faut tout de même pas oublier que la zone de « non-droit » sortie à toutes les sauces, c'est avant tout celle où vivent des personnes qui n'ont pas les mêmes droits qu'ailleurs.
Dans ces belles déclarations, le droit à la sécurité est toujours l'arbre qui cache la forêt.
Mais les autres droits ? Le droit aux soins ? À l'éducation dans des locaux de qualité, avec du personnel en nombre suffisant ? À des transports publics efficaces pour aller travailler partout où il y a (encore) du travail ? Le droit de savoir si ses enfants sont exposés ou non à l'amiante dans leur école ? Qui est responsable de la non-application de ces droits ?
Seulement la poignée de délinquants qui agite les nuits de la Castellane !?
C'est un fait, un réseau puissant et mortifère règne sur cette cité. Mais qui peut croire que les politiques de la ville et de l'État sont à la hauteur de la situation ? Qui est garant de l'ordre - et de quel ordre ? Qui est responsable de la main-mise de la mafia sur ces jeunes ? Il faut repenser l'espace public dans l'intérêt des habitants et non des promoteurs immobiliers qui lorgnent sur ce flanc de colline à la vue imprenable sur toute la baie phocéenne.
Le 10 février 2015, en pleine visite ministérielle à Marseille, une fusillade éclate à la cité de la Castellane, emblème médiatique des « zones de non-droit ». Les forces de police évacuent une école maternelle et confinent élèves et professeurs pendant plusieurs heures. Le lendemain, les enseignants font valoir leur droit de retrait puis, excédés, se constituent en collectif avec les parents d'élèves pour exiger des réponses des pouvoirs publics. Comment en est-on arrivé là ? Qui est vraiment responsable de la dégradation de la vie dans ce quartier ? Quel rôle ont joué municipalité, État et Éducation nationale face à la montée d'un réseau mafieux ? Comment parler d'une même voix, s'organiser, pour faire cesser ce mépris des classes de la Castellane ? Pendant plus d'un an, un militant syndical partage, avec parents et enseignants, la vie, les grandes difficultés et les petites victoires d'un collectif hétéroclite qui s'est fait porte-parole d'enfants sacrifiés par la République.
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