"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sous la menace d'une guerre qui se précise, l'ensemble de la population de Tel Aviv est évacué. Sauf qu'à la dernière minute, Saba, le grand-père de Naor, descend du bus, entraînant le jeune homme et sa petite-amie Yaël, dans une dérive clandestine - dangereuse et privilégiée - au coeur de la cité désertée. Une ode urbaine au désir de vivre. Par l'auteur de Sauver Mozart et de La Confrérie des chasseurs de livres.
Un autre chef-d'oeuvre de Jerusalmy.
Le narrateur, étudiant en cinéma, fait le récit à sa mère de son expérience vécue à Tel-Aviv. C'est la guerre et la ville a été évacuée. Alors qu'il s'apprête à fuir avec son grand-père et sa petite amie, notre narrateur n'a plus le choix. Son grand-père refuse de monter dans le bus et il ne peut pas l'abandonner. le bus part donc sans eux. A trois, ils vont tout faire pour survivre dans cette ville déserte, trouver le moyen de manger ou de se vêtir sans être découvert ou touché par les bombes. Etre plus fort que l'ennemi, ne pas fuir, honorer cette ville à laquelle ils sont attachés et filmer la vie.
Beaucoup d'émotions encore. Un hymne à la vie et à la paix.
Du Kibboutz Eïn Harod jusqu' à Tel Aviv, un jeune homme et sa mère dialoguent dans une voiture. On pourrait-être dans un film d'Abbas Kiarostami mais nous sommes bien dans un roman Israélien atypique. Le parcours est important. Israël du Nord au Sud. Le contexte également, une guerre dont on ne connait pas vraiment les causes ni tous les belligérants. On sait simplement que Tel Aviv a été totalement évacuée. Et que le jeune homme, Naor, a contourné les directives militaires, influencé par son grand-père et sa petite amie Yaël.
Il va décrire à sa mère durant la traversée du pays, comment le patriarche et le jeune couple ont vécu dans Tel Aviv vidée de ses habitants et bombardée par des missiles et réalisé un film avec un téléphone portable. Et la mère d'alimenter le dialogue par de courtes phrases lourdes de sens entre incompréhension et adhésion masquée.
Formidable roman de territoire, "Evacuation" confronte trois générations à l'identité, la guerre et la peur et la mort. Chapitré par des panneaux routiers indicateurs écrits en Français et en Hébreux, cet objet littéraire déclenche une émotion assez rare, tant les parties sont perdues d'avance dans une région où le conflit et le rapport de force deviennent y compris les fondamentaux des rapports familiaux. Mais une lumière demeure au fil de ce court roman très attachant. Elle nous incite à miser sur l'espoir.
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