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Tout a commencé avant l'appel d'Endgame.
Plongez au coeur de la vie des héros et des secrets de leur entrainement.
Marcus doit choisir entre l'amitié et son destin. Chiyoko lutte pour rester la Joueuse de sa lignée. Kala apprend le prix de l'amour. Alice comprend pourquoi elle se bat. Hilal découvre qu'il y a plusieurs façons de sauver le monde. Aisling suivra-t-elle la voie de son père, le Joueur rebelle? La pacifique Shari sera-t-elle assez forte pour défier les traditions? Pourquoi Maccabee est-il un Joueur impitoyable ?
Quelqu'un veille dans l'ombre sur Jago mais est-ce pour son bien ? Qui a changé An liu en monstre ? Comment Sarah est-elle devenue Joueuse ?
Onze joueurs, onze missions, rassemblées en un livre : découvrez le préquel de la trilogie Endgame.
Endgame est une réalité.
Engame a commencé.
Il n y aura qu'un seul vainqueur.
Tout d'abord, je tiens à remercier une fois de plus les éditions Gallimard, pour leur généreux envoi, qui me va droit au cœur. Le fait qu'ils m'aient fait parvenir ce livre de manière spontanée, me prenant ainsi de court, est une incroyable surprise et la preuve affirmée de la confiance qu'ils ont placée en moi et dont je saurai me montrer d'autant plus digne : sincèrement, merci. Cette préquelle de la saga littéraire événementielle Endgame constitue un bonus quasi indispensable à votre compréhension des divers personnages principaux de ce Jeu hors normes. Cet intégral est en effet divisé en nouvelles de 40 pages environ chacune par Joueur, un découpage régulier et agréable, et cela nous ramène à leurs origines, non seulement en tant que machines à tuer et à certitudes (merci Victor Dixen) implacable, mais aussi en tant qu'individus capables d'aimer, de compassion, de sentiments propres, d'introspection. Chacune de ces "missions" va être un tournant décisif dans la vie de chaque Joueur, cela va déclencher en eux comme une révélation. Leur raison de Jouer, leur raison de se battre pour le monde, pour leur peuple, leur famille, leur destinée. Leur raison de vivre, tout simplement.
C'est en ça que je considère important, presque essentiel, de lire cette genèse de l'Endgame qui va ébranler notre planète et notre humanité, afin d'en comprendre mieux ses acteurs. Cela permet d'avoir un éclaircissement sur leur comportement, leurs choix stratégiques, ce qui les fait vibrer. On nous apporte des informations complémentaires non négligeables, et j'ai trouvé ainsi ma lecture fortifiante et très satisfaisante. Autant souligner son seul point noir dès à présent, qu'on en finisse : l'absence d'un Joueur, 11 nouvelles pour 12 prétendants à Endgame. Cela peut sembler gros comme une maison comme omission. Or, j'avoue que j'ai été tellement captivée par la lecture de chaque nouvelle. Je me suis délectée jusqu'à la dernière page du moindre détail, de tout ce que j'ai pu apprendre sur nos onze jeunes personnes venant de tous les recoins du monde, d'où et comment ils ont puiser la force d'avancer dans leur existence si ardue, pénible.
A tel point que l'oubli criant d'un personnage ne m'a pas frappée au premier abord. Certes, c'est celui que j'aimais le moins et qui est sans doute le plus cruel et tordu parmi de nombreux autres rencontrés au cours de mes lectures, mais justement, qu'on nous dévoile comment il en est arrivé à un tel degré de violence et de vicissitudes à seulement treize ans, le plus jeune et le plus machiavélique de tous les Joueurs méritait clairement d'avoir voix au chapitre : Batsaikhan le Donghu, je suis désolée que ton passé reste silencieux, tu m'as manquée. Je ne me ferai pas l'avocat du Diable mais je trouve que cela fait tâche de passer un personnage pilier d'Endgame à la trappe. Concentrons nous maintenant sur ce qui fait la richesse de ces 11 histoires. Malgré leur destin hors du commun à des lieux de notre vie quotidienne, ce que les Joueurs ont vécu et retenu des épreuves endurées fait écho en nous et c'est juste extraordinaire. Par exemple, nous avons le cas du Joueur prêt à tout pour réussir, prouver sa valeur à son peuple, sa détermination à le protéger de tout mal et à remplir son rôle avec passion et courage. Cependant, la seule amitié qu'il noue véritablement en sera mise à rude épreuve et de manière absolument abjecte. Car la vie peut être injuste, tranchante comme l'épée et n'épargne personne.
Au fil des pages, on rencontre un jeune homme plein de charme et d'atouts redoutables qui cache au fond lui un petit garçon qui ferait tout pour rendre sa mère fière de lui, sans jamais espérer le moindre amour de sa part en retour ; une certaine muette qui est forcée de rendre des comptes à son propre clan en raison de son handicap qui ne la met pas à la hauteur de leurs espérances. La "compétition" entre la calme et mesurée Chiyoko et la pleine de vie et féminine Akina m'a vraiment marquée car ce qu'il va se passer entre elles donne une sacrée leçon de dignité et de respect de l'autre en tant que personne subjective, être vivant qui est notre égal. Cela m'a rappelé aussi que les innocents sont les premiers à sévir de l'avidité de la guerre et de la haine. Chaque histoire est digne d'intérêt.
Tant sur le travail apporté au développement psychologique de l'ensemble des personnages, principaux comme mineurs, des valeurs véhiculées par les auteurs, de la palette des émotions extrêmes ressenties et de la question de la justice de l'Homme qui est très approfondie. Je suis actuellement toujours en train de creuser ma réflexion sur ce que j'ai vécu à travers ma lecture de cet ouvrage. J'étais très exigeante sur deux histoires en particulier et je n'ai pas été déçues : celle de la naissance de l'amour entre Shari et Jamal Chopra, puis celle de leur enfant, l'adorable "petite Alice" ; et celle de notre partisan de la Mort, An Liu. Ces deux cheminements de vie sont diamétralement opposés : en effet, d'un côté, nous avons un couple qui brille de mille feux de par leur espoir, leur vivacité, leur amour ardent qui défie toutes les statistiques. De l'autre, nous avons un petit garçon.
Un petit être qui a traversé un enfer familial que je vais passer sous silence (j'en reste encore coi) et qui n'en est pas tout à fait revenu. Les autres drames et épiphanies de ces jeunes prodiges ne vous laisseront pas de marbre non plus : Kala, en quête de sa véritable identité et dont l'amour passionnel, sa seule lueur dans sa vie de mensonges et d'incertitudes, de noirceur, va la trahir ; Sarah, une lycéenne comme les autres qui va devoir réveiller son instinct de survivante et de meneuse cahokienne impitoyable, ne faisant qu'un avec la nature, elle est bien plus que ce qu'elle croit et je l'admire énormément (à l'instar des autres protagonistes féminins de la saga) ; Jago (mon chouchou d'amour), le Péruvien au cœur d'or bien enfoui qui sème l'effroi avec sa famille, qui l'a persuadé qu'il méritait d'être appelé "monstre" ; la quête de paix et d'harmonie d'Hilal, un garçon au but noble qui n'aspire qu'à la diplomatie (il force mon respect).
On n'oublie pas le bébé Aisling, dont on va lui cacher pendant des années la bravoure de son père, le plus humain et généreux d'entre eux ; et pour finir, ma petite Australienne, Alice, à l'incroyable connexion spirituelle et dont la vision manichéenne va être ébranlée. Elle va réaliser que les apparences sont trompeuses et que notre univers a une couleur bien grise.
Ce préquel a vraiment su m'ébranler, à l'instar de la série originelle, et m'a permis de rencontrer à nouveau ces personnages qui m'ont tant fait vibrer, qui m'ont émue, laissée sous le choc, qui ont fait exploser mon cœur dans ma poitrine et ont amené dans ma vie de lectrice un ouragan qui a tout chamboulé sur son passage. En parcourant ces nouvelles, j'ai eu l'impression que je ne connaissais pas véritablement ces protagonistes que j'aimais tant et auxquels je me suis attachée si rapidement. Je les ai observés sous un nouvel angle, les ai découvert sous un autre jour et je ne les aime que d'autant plus. Une lecture hors-série qui a vraiment son poids dans la balance. Le coup de cœur n'était franchement pas loin, mais par solidarité pour Batsaikhan (j'aurais jamais cru dire ça un jour ; n'empêche, le pauvre a été carrément éjecté), je me dois de ne pas accorder cela à ce livre. C'est triste, mais c'est comme ça... Encore merci aux éditions Gallimard pour cette surprise réussie de bout en bout.
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